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I I . RiVUlAïRE tuberculeufe. Rivularia tuber- !
culoja. Roth.
Rivularia orbicularis, deprejfa , tnberculofa , cava] j
filament;s intra fubfiantïam in orbiculos multos diftri-
butis y a centro dickosomis 3 ramofljjimis y ramis rariiü-
lifque approximatif 3 patulis 3 [parfis ; fummisfafcicu-
latis. Roth. Beyer, pag. 2S6. nG. 11.
Cette plante offre, fur les pierres auxquelles elle
adhère dans le fond dés eaux , des petites plaques
orbieukires, creufes, un peu comprimées > cruf-
tacées , tuberculées , carrilagineufes , d'un vert-
pâle 3 quelquefois blanchâtres , larges d’ une demi-
ligne ou d’une ligne ., épaiffes de deux à trois lignes
contenant des fiiamens roulés en plufîeurs'cercles,
d’où ils s'échappent par bifurcation , & deviennent
très-rameux : leurs ramifications font rapprochées >
étendues ; les dernières fafciculées.
Cette efpèee fe rencontre dans les ruiffeaux* fur
les pierres.
RIZ. Qryça.. Genre de plantesmonocotylédones,.
à fleurs glumacées, de la famille des graminées ,
qui a des rapports avec les erharta 3 & qui comprend
des herbes exotiques à l’Europe > dont les
fleurs font difpofées en pànicules touffues»
Le caraélère eflentiel de ce genre eft.d’avoir :
Un calice fort petit 3 bivalve 3 unifiore y une corolle
a deux valves navicuiaires y la valve extérieure profondément
rieur es fifix étamines y deux fiyles.. s
ftriée arifiée y deux petites écailles inté- .
C a r a c t è r e g b-k i r i q u e .
Chaque fleur offre t
i° . Un calice unifiore„compofé de deux valves
fort petites j prefqu'égales, acuminées.
2°. Une corolle?, deux valves concavesnavicu-
1 ai res , égales en longueur,. comprimées latéralement
j l ’extérieure plus large , cannelée, angu-
leu fe , terminée par une longue arête.
_ Deux petites écailles latérales , o p p oféés in térieures,
fituéesà la bafe de fovaire, rétrécies inférieurement
, tronquées à leur fommet, caduques.
3°. Six étamines,.dont les fiiamens font capillaires,
de la longueur de la corolle , terminés par des anthères
bifides à leur bafe.
4°. Un ovaire turbiné , furmonté de deux ftyles
capillaires, réfléchis , terminés par des ftigmates.
en maffue, plumeux..
Le fruit con fifre en une feule femence grande,
©^longue |g fupérienre,. obtufe à fes deux extrémités
3 blanchâtre, cornée , un peu comprimée,
marquée de deux ftries à chacune de fes faces.
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E s p è c e .
Riz cultivé. Ory^a f&tiva. Linn.
Ory^a foliis arundinaceis glaberrimis y paniculâ
notante. (N.)
Oryia fativa. Linn. Spec. Plant».vol.. 1. p. 47?
— Mill. Didt. & Ul.uftr. Icon. — Lam. Ulufrr.
Gener. tab. 264. — Desfont. Flor. allant, vol. 1.
pag.318.
Ory^a. Matth. Comment. 326.10011. — C. Bauh!
Pin. 24. — Idem Theatr. 479. Icon.. — Tourn.
Inft. R. Herb. ƒ 14. tab. 296. — Camer.. Epi.t. 19».
Içon. — Dod. Pempt. 5.09» Icon.. — Lobel, Icon.
39. ■— Dalech. Hitt. vol. 1. pag. 407. — Gérard,
Hift. 79. Icon. — Tabern. Icon. 277. ■— J. Bauh.
Hift. 2. pag. 45:1. — -Catesb. Carol. 1. pag. 14
tab. 14. — Schaw. Specim. n°. 458. — Monti.
Prodr. 6. — Morif, Oxon. Hift. 3. §. 8. tab. 7.
fig.'i. — Mater, medic. 97. — Roy. Lugd. Bat.
Il fuffit de nommer cette précieufe graminée
pour rappeler tous les avantages qu’ elle nous procure,
& que l’induftrie a multipliée dans tous les
climats donc la température & le fol en permettent
la culture.
Ses racines font fibreufes, capillaires,,touffues;,
elles produifent plufieurs chaumes droits , épais,
cylindriques, hauts dé trois à quatre pieds , can- j
nelés, ai ticulés, liftes & glibres, garnis de feuilles
larges, fermes , très-longues , ftriées affez fenr-
blables à celles de nos rofeaux , dont les gaines
font finement ftriées, très-longues, cylindriques,
munies à leur orifice d’une large membrane ferme,
glabre, Entière ou fendue en deux.
Les fleurs font difpofées à l’extrémité des tiges
en une belle panicule un peu refforcée, longue,
pendante à l’époque de la, maturité & dont les
ramifications ou les rachis font rudes , comprimés,
anguleux, un peu flexueux ; chaque fleur fupportée
par un pédicule court, épaiffi à fon fommer. Les
valves calicinales font très-petites , blanchâtres'1,
perfiftantes ; celles de la corolle, bien plus grandes,
creufos, naviculaires, enveloppent les femences
comme dans deux valves capfulaires. La valve extérieure
eft terminée par une longue arête droite,
purpurine, un peu tortueufe, & qui manque très-
fouvent. Les femences font blanches, obi on gués,.
& varient par leur forme, leur greffeur, ainfi que
la plante elle-même , comme toutes nos plantes
céréales, qui fourniffent par la culture un grand
nombre de variétés.
Cette intéreffànte graminée, originaire de l’Inde,
fe cultive dans la plupart des pays chauds, dans
PEfpagne , le Piémont, &c. aux lieux humides &
marécageux. Ses femences font un des principaux
alimens des Indiens, des Orientaux & de beaucoup
d’autres peuples il s ’en fait aufli parmi noUS
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une très-grande confommation. On peut faire de
fort bon pain avec la farine de r iz , & même, préparé
de plufieurs manières différentes, il tient lien
du pain de. froment dans les Indes. Non-feulement
les Indiens en préparent des gâteaux & de la bouillie,
mais ils en Obtiennent encore, par la diftilk-
tion, une liqueur fpiritueufe.qu’ ils nommènt arax,
& qu’ils chargent de fucre &'de divers aromates,
Cette boiffon les enivre plus promptement que ‘ne
pourroit le faire le vin le plus fort ; enfin , une
légère décodtion de riz dans l ’ eau fait parmi eux la
bafe ou le véhicule le plus ufité pour la plupart
des médicamens.
On doit confïdérer le riz dans deux états diffé-
rens, d’ ou réfultent les différentes opérations dont
il eft fufceptible. Il eft, ou renfermé dans fes baies
& muni de fon embryon, ou dépouillé de fes baies
& privé de fon embryon : c’eft dans ce dernier
■ état qu'il nous parvient fous le nom de ri^ de com-
, merce. Lorfque l'on veut employer le riz à faire du
pain j il faut lui conferver fon germe ou fon embryon
, autrement il ne pourroit point ou prefque
[point y avoir de fermentation. Voici comme les
naturels de l’Amérique font du pain excellent avec
la feule farine de riz.
I La première façon que l’on donne au riz , eft
[de le réduire en farine ; ce qui fe fait par le moyen
| d’un moulin ou à. défaut de la manière fuivante.
On fait chauffer de l’eau dans une marmite lorsqu'elle
eft prête à bouillir, on y jette du riz en
grains à diferétion : on retire auffitôt le vaiffeau
|de defius le feu, & on laiffe tremper le riz du foir
au matin : le riz tombe au fond : on jette l’eau
qui le fumage, & on le met égoutter fur une
Stable que l’on a foin auparavant de difpofer en
[pente. Lorfqu’ ileft fec , on le pile, & on le réduit
[fin une farine que l’on paffe par le tamis le plus fin
Ique l'on peut avoir.
| On prend de cette farine ce que l’on juge à
[propos, & on la met dans le coffre qui fert ordi-
| nairement à faire le pain ; en même tems on fait
chauffer une quantité d’eau fuffifante dans une
| chaudière, où l’on jette qua.tre jointées ( les deux
Ijnains jointes ) de riz en grains , que l ’on fait
ibouillir & crever. Lorfqüe Cette fubftance épaifie
gluante eft un peu refroidie, on la verfe fur la
panne, & on pétrit le tout enfemble en y ajoutant
k ^ ^eva^n : on couvre enfuite de linges
: chauds, & on laiffe lever la pâte. Dans la fermen-
P Ü 1 cette pâte y de ferme qu’elle é to it, devient
nquide comme de la bouillie, & paroîtne pouvoir
ctre utilement employée pour faire du pain ; mais
Voici de quelle manière on s’y prend.
Pendant: que la pâte lève | on a foin de faire
c anifter le four , & lorfqu’il eft convenablement
1M I on prend une cafferolle étamée , emman-
f nee dans une perche affez longue pour qu’elle
PWÜe atteindre jufqu’ au fond du four. On met un
peu d’eau dans cette çafferoîe : on la remplit en-
fuite de pâte , & on la couvre avec quelques
grandes feuilles de plantes ou de papier. Les chofes
ainfi difpofées,.on enfourne la cafferole , & lorsqu'elle
eft dans le four à la place où l’on veut
mettre le pain, on la renverfe promptement. La
chaleur du four faifit la pâte , l’empêche de s’étendre,
& lui conferve la forme que la cafferole
lui a donnée. Ce pain fort du four aufli jaune &
aufli beau que les pâtifferiés que l’on a dorées
avec un jaune d'oeuf. Il eft d’auffi bon goût qu’ap-
pétiffant à l’oe il, & il fe trempe dans le bouillon
comme le pain de froment ; mais il perd de fa qualité
quand il eft un peu raflis.
Les matelots, indiens préparent avec le riz une
efpèee de mets qu'ils nomment awols'3 & dont ils
fe fervent à la place du bifeuit. Voici comme ils
s’y prennent. L’on met du nefly, c’eft- à-d ire ,
du riz dépouillé de fa baie, tremper dans de l’eau
déjà un peu tiédie par le feu ou par le foleil 5 il y
refte vingt-quatre heures. On l’étend enfuite à
l’ombre fur des nattes, où il doit égoutter pendant
une heure ou deux : alors quelques poignées de
ce nefly étant mifes dans un vafe de terre préalablement
bien chauffe quës fur un feu ardent, on l’v remue
jufqu’ à ce la chaleur du feu le faffe crever.
Auffitôt il faut le retirer, & pendant qu’il eft
encore chaud , il doit être pilé , non pas pour le
réduire en farine, mais affez feulement pour faire
détacher l’enveloppe du grain, & écrafer celui-ci
de façon qu’il demeure apllti. Telle eft la préparation
des awols. Une poignée mife avec du fucre
dans de l’eau, dans du lait chaud ou froid, renfle
promptement & fournit un aliment fain.
Nous n’entrerons pas dans le détail des différentes
préparations que l’ on fait fubir au riz de
commerce : nous nous bornerons à en citer quelques
unes moins connues , & qui abrègent.infiniment
le travail néceffaire pour le convertir en aliment.
Nous avons déjà remarqué que ce r iz , étant
mondé & n’ayant plus de germe, ne çontenoit
qu’une fubftance mucilagineufe, amilacée, & qu’il
n’avoit point ou prefque point de fubftanée mu-
queufe. fermentefcible.
La première méthode fournit le moyen d’en
avoir toujours de tout prêt à employer, foit dans
le bouillon gras, foit dans le lait. Elle eft des plus
fimples. On met du riz dans un fac de toile que
l’on coud enfuite; on le fait crever & cuire dans
l’eau. On le retire & on le laiffe égoutter pendant
quatre ou cinq heures , puis on ouvre le fac , &
on étend le riz fur une nappe blanche ou fur une.
table pour le faire fécher au même point qu’il étoit
en premier lieu. Il acquiert par-là un.goût plus fin
& plus agréable. Lorfqu’ il eft bien fe c , on le ra-
inaffe & on le ferre; il fe conferve très-long-tems.
Pour en ufer dans le moment, il fuffit de faire
chauffer le bouillon ou le lait, & d’en mettre de-
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