
centes & comme veloutées à leur face inférieure,
rraverfées par de fortes nervures jaunâtres, ^apportées
par de longs pétioles médiocrement fii-
îonnés, un peu aplatis à leur face fupérieure,
arrondis à leurs bords.
Les fleurs font difpofées en panicules droites,
nombreufes, dont les ramifications font prefque
Amples 3 & en grappes redreffées j chaque fleur fou-
tenue par un pédoncule partiel très-fin. Ces fleurs
font d’un blanc-jaunâtre , affez petites j elles pro-
jduilènt des femences d'un brun-noirâtre, triangulaires,
garnies fur chaque angle d’ une aile niera-
braneufe, ftriée, un peu échancrée au fommet :
ces membranes prennent fouvent une teinte rougeâtre
aflez vive & très-agréable.
Cette plante croît naturellement dans la Chine,
le long de la grande muraille. On la cultive au
Jardin des Plantes de Paris & ailleurs. 3f ( V. v.)
Cette efpèce a été reconnue pour être celle
dont les racines font fi utilement employées en
médecine. Ces racines ont une faveur amère &
une odeur particulière un peu aromatique j elles
purgent doucement, détruifent les foyers vermineux,
fortifient les premières voies, corrigent les !
crudités acides, facilitent les digefiions, fuppléent j
à l’inertie de la bile-y provoquent doucement les
urines, & rétabfiffent les principales fondions des
vifcères.
On adminiftre ce médicament avec fuccès dans
toutes les circonftances oi&il eft néceffaire d’employer
des purgatifs doux & fortifians, pourvu
que l’on n’ ait point à craindre l’inflammation. Elle
convient furtout aux hypochondriaques qui ont le
ventre pareffeux, dans les vices de digefiions, la
diarrhée , & c . .On la prefcrit en poudre ou en in-
fufion, feule ou mêlée avec d’autres purgatifs. Sa
dofe eft, en fubftance, depuis quelques grains juf-
qu’ à un demi-gros, & en infufion depuis deux
fcrupules jufqu’ à un gros & demi. Elle entre dans
le*pilules qui portent fon nom, & dans un grand
nombre de coropofitions pharmaceutiques. Ses
principes aétifs confident en une fubflance volat
ile , qui paroît être d’une nature acide & hui-
ieufe, laquelle réfide principalement dans un principe
falin-gommeux très-abondant, & qui fe dif-
fipe en grande partie par une forte décodion. On
prétend que ces racines contiennent du foufre &
de la félénite, un fulfate calcaire très-fenfible
dans les vieilles racines.
Michel Boyn d it, dans fon livre intitulé Flora
finenfis, que la rhubarbe naît dans toute la Chine,
& qu’on la nomme tay-kuam y ce qui fignifie très-
jaune. Elle croît cependant plus abondamment dans
les provinces de Su - Civen , Xen-Sy & Socieu,
proche de la grande muraille des Chinois. La terre
dans laquelle elle végète, eft rouge & limoneufe.
Dès que les Chinois ont tiré cette racine de la
terre, ils la nétoient, la raclent, & la coupent en
morceaux qu’ils mettent cl’abord fur de longues
tables, & qu’ils retournent trois ou quatre fois le
jo u r , l ’expérience leur ayant appris que s’ils les
faifoient fécher en les fufpendant à l’air libre, ces
morceaux deviendroient trop légers, & que la
rhubarbe perdroit de fa vertu. Au bout'de quatre
jours , quand les morceaux ont déjà pris une forte
de confiftance, on les perce de parc en part 8c
on les enfile, enfuite on les expofe au vent & à
l’ombre. L’hiver eft le meilleur tems pour tirer la
rhubarbe de la terre , avant que les feuilles vertes
commencent à pouffer. Si on i’arrachoi,t pendant
l’été ou lorfqu’elle pouffe des feuilles vertes, non-
feulement elle ne feroit pas mûre & n’auroit point
de fuc jaune ni de veines rouges, mais elle feroit
encore poreufe & très-légère, & par conféquent
inférieure à celle qu’on retire pendant l'hiver. On
prétend que la meilleure rhubarbe pour l’ufage
eft celle qui a été gardée dix ans.
On apportoit autrefois la rhubarbe de la Chine
par la Tartarie, à Ormuz & à Alep , de là à Alexandrie,
& enfin à Vienne : c’étoit celle que l’on ap-
peloit rhubarbe du Levant. Les Portugais l’appor-
toient fur leurs vaiffeaux de Canton , port où fe
tient un marché de la Chine. Les Egyptiens l’ap-
portoient à Alexandrie : on nous l'apporte aujourd'hui
des Indes orientales. Les vaiffeaux de la
compagnie des Indes s’en chargent à Canton & à
Ormuz.
Depuis un certain nombre d’années on a eflayi
avec affez de fuccès de la cultiver en grand en
France : on peut la récolter tous les quatre ans.
Ses feuilles jeunes ont une faveur affez agréable :
on peut les manger cuites , préparées comme les
épinards. Cette culture intéreffante mérite d’être
fortement encouragée ; elle fourniroit un aliment
nouveau & un médicament précieux, dont l’ ufage
eft fi général. ^
4. Rh ubarbe compacte. Rkeum compaBum.
Rheum foliis fubjobatis , obtufjjimis , lucidis, ar-
gutè denticulatis , glaberrimis. Linn. Spec. Plant,
vol. 1. pag. 4 31.
Rheum ( compa&um ) , foliis cordatis , glabris y
marginibus finuatis y fpicis divifis , nutantibus. MiH*
Diét. n°. 3. tab. 218.
Cette efpèce a de grands rapports avec le rheum
tataricum ; elle en diffère cependant d’une manière
très-fenfible par fes tiges très-élevées, par la dif*
pofition de fes fleurs & par fes feuilles ondulées
à leur contour.
Ses racines font très-groffes , épaiffes, divifées
en plusieurs ramifications qui s’enfoncent très-pro'
fondement en terre , d’ une be’le couleur jaune a
leur intérieurj elles produifent des tiges.hautes de
quatre à fix pieds , d’un vert-pale, glabres, can:
nelées, médiocrement rameufes à leur partie fu- 1
pétieure, garnies de feuilles pétiolées, amples,
ovales coriaces, compactes , très-glabres à leurs
deux faces, & même luifantes à leur face fupé-
rieure} élargies &c échancrées en coeur à leur bafe,
finuées ou diyifées à leurs bords en lobes~arroadis,
peu profonds, & dont le contour eft cartilagineux,
muni de petites dents aiguës & crénelées. Les nervures
, ainfi que les veines, font très-fortes , d’un
vert-pâle $ les pétioles un peu jaunâtres, liffes ,
à peine ftriés , planes à leur face fupérieure : les
^feuilles caulinaires font plus petites & ftffiles, de
[ même forme que les inférieures. 1
; Les fleurs, d’ un blanc-jaunâtre , font difpofées I
en panïcules , dont les ramifications formentpref-
[ qu’autant d’épis ou de grappes particulières, etrpi-
| tes, pendantes. Ces fleurs font petites : leur calice
S eft divifé en fix découpures égales , obtufes. Les
Ifemences font fortes , d’un brun-noirâtre, trian-
\ gulaires, garnies à chacun de leurs angles d’ une
| aile membraneufe.
j Cette plante croît à la Chine & dans la Tar- 1 5 tarie. On la cultive dans plufieurs jardins de l’Eu- :
[ rope. if
I On attribue à fes racines prefque les mêmes
I. vertus qu'à la rhubarbe officinale $ cependant elles
I ne font pas tout-à-fait auffi efficaces.
f. Rhubarbe de Tartarie. Rheum tataricum.
[ Linn. f.
Rheum foliis cordato-ovatis, integris , planis , glaberrimis
f petiolis femiteretibus , angulatis y. paniculâ
! fulcatâ. Linn. f. Suppl, pag. 229. —- Willd. Spec.
Plant, vol. 2. pag. 490. n°. 5.
Cette efpèce , qui paroît très-voifine du rheum
[ ‘compaBum , & dont elle n’eft peut-être qu’une variété
, en diffère par fes tiges très-baffes & par fes
feuilles entières & non finuées à leurs bords.
Ses feuilles font pétiolées, planes, très-glabres,
fort amples > les radicales étendues fur la terre ,
ovales, en coeur, très-entières à leurs bords,
■ marquées de nervures dilatées , fupportées par des
pétioles rougeâtres , à demi cylindriques , fillon-
’ nés, auguleux. -Les fleurs naiffent en pahicules fur
des tiges à peine plus longues que les feuilles :
les pédoncules communs font profondément cannelés.
Cette plante croît dans la petite Tartarie.
( Defcript. ex Linn. f . )
6. Rhubarbe pulpeufe. Rkeum ribes. Linn.
Rheum foliis obtujijfimis , fubverruculojis y •venis
fubtus fpinulofis y petiolis fupra planis , margine ro-
fundatis. Ait. Hort. Kew. vol. 2. pag. 42.
Rheum ( tibes ) , foliis granulaüs , petiolis &qualibut.
Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag. 372. — Gro-
nov. Orient. 130. — Mill. Diél. n°. 5.
Lapathum orientale t afpero & verrucofo folio y ribes
Arabibus dictum. Dill. Eltham. pag. 191. tab. 158.
fig. 192.
Lapathum orientale, tomentofum , totundifolium
ribes arabum diôlum. Breyn; E. N. G. Centur. 7.
pag- 7-
Lapathum orientale , afperum ,* folio fubrotundo ,*_
fruBumagno 3purpureo. Pocock. Orient. 189. tab. 84.
Ribes arabum. Rauwolf. I te r , 266. 282.
Ribes arabum3 foliispetafitidis. C. Bauh. Pin. 45 ƒ.
Cette efpèce eft particuliérement remarquable
par fes femences, qui font revêtues d’une pulpe
fucculente & rougeâtre.
- Ses racines font épaiffes, charnues, & s’enfoncent
profondément en terre : il s’en élève des tiges
fortes, ftriées, à peine rameufes, garnies inférieurement
de larges feuilles médiocrement pétiolées ,
couchées fur la terre , ordinairement plus larges
que longues, ayant près de deux pieds de diamètre
& un de longueur j leur furface eft rude, prefque
verruqueufe , comme bouillonriée j les bords ondulés
& fri (es; les nervures & les veines médiocrement
velues à leur face inférieure par des poils
courts, roides, un peu épineux > les pétioles font
planes à leur face fupérieure , ftriés , arrondis à
leurs bords. Les fleurs font paniculées, & produifent
des femences plus grolLs que dans les autres
efpèces, couvertes d’unê chair fucculente, d’ un
rouge foncé & d’une faveur très-aftringente ; ce
•qui leur donne l’apparence de baies > elles font
néanmoins triangulaires, & munies à leurs angles
d’une aile membraneufe.
Cette plante croît naturellement fur le Mont-
Liban, fur le Carmel & dans la Perfe.
7. Rh ubarbe hybride. Rkeum hybridum.
Rheum foliis fupra glabris , fubths pilojiufcutis ,
fublobatis , a cutis , fmu bafeos angujlato y petiolis
fupra obfolete fulcatis , margine rotundatis. Ait.
Hort. Kew. vol. 2. pag. 42. — Willd. Spec. Plant,
vol. 2. pag. 490. n®. 7. -
Rheum foliis cordatis , acuminatis , planis y radi-
calibus utrinquè bi vel tridentatis , reliquis répandis.
Murray , Comment. Goett. 1779. pag. 7. tab. 1.
Comment. Goett. 1774. pag. 50. tab. 12.
Ses tiges font garnies de feuilles planes, acumi-
nées, pétiolées , glabres à leur face fupérieure ,
un peu pileufes à leur face inférieure, rétrécies &
échancrées en coeur à leur bafe , prefque lobées à
leur contour î les radicales font munies à chaque
côté de leurs bords de deux ou trois dents j les
pétioles font à demi cylindriques en dehors, ua
B b 2