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feuilles prennent ce nom ïorfque, confédérées relativement
à leurs angles , elles ont quatre côtés
parallèles, formant quatre angles > dont deux aigus
& deux obtus , comme on peut le voir dans le
chenopodium vu Iv aria.
RHUBARBE. Rheum. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes , dé la famille des
polygonées., qui a des rapports avec les rumex, &
qui comprend des herbes exotiques à l'Europe ,
dont les feuilles font ordinairement très-grandes,
les fleurs difpofées en uné'ample panicule, les racines
épaifles, jaunâtres, douées d'une vertu purgative.
Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir :
Un calice perfifiant, h fix divifions y point de corolle
y neuf étamines y trois fiigmates fejfiles y une fie-
mence triangulaire , membraneufe a fies angles.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice d’une feule p ièce, perfiftant, rétréci
à fa bafe, divifé à fon limbe en fix découpures
.obtufes , alternativement plus petites.
2°. Point de corolle , à moins qu'on ne prenne
le calice pour elle.
3°. Neuf étamines, dont les filamens font capillaires,
inférés fur le calice & de la même longueur,
terminés par des anthères à deux loges, oblongues,
obtufes. ’
4°. Un ovaire très-court, à trois côtés , fur-
monte de trois ftigmates prefque feffiles, plumeux,
réfléchis.
Le fruit confifte en une femence affez grande ,
triangulaire, aiguë, membraneufe fur fes angles.
Obfervations. C e genre a de grands rapports
avec les rumex y il n'en diffère que par neuf étamines
au lieu d e f ix , par fes ftigmates prefque feffiles,
par fes femences garnies à leurs angles d’ une
aile membraneufe. Les efpètres qui le compofent,
font des plantes remarquables par leurs grandes
& larges feuilles, & p a r leurs fleurs qui forment
d’amples panicules. Ces plantes font encore inté-
reffantes par leurs racines groffes, épaifles, & qui
ont toutes la propriété de purger doucement &
de fortifier l'eftomac. Çefle que l’on nomme rheum
palmatum, & qui eft la rhubarbe officinale , pafiè
pour la plus efficace j les autres ne font cependant
pas à négliger.
E s p è c e ^. . '
i . Rhubarbe rapontic. Rheum rkaponticum.
Rheum foliis obtufis , glabris , venis fiubtùs pilo-
fiufculis , finu bafeos dilatato y petiolis fupra-fulcatis,
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margine ràtundatis. Aiton, Hort. Kew. vol. 2.
41. — Willden. Spec. Plant, vol. 2. pag. 48g]
n°. 1.
Rheum foliis glabris, petiolis fubfulcatis. Mater
medic. pag. 10$). — Georg. Iter 1. pag. 210.
• Pallas, Iter 1. pag. 380. — Knorr. Délie. 2. tab.
R. — Sabbat. Hort. 1. tab. 3 4 .— Regn. botan.
Icon.
Rheum foliis glabris. Linn. Hort. Upf. 5)8.
Rheum. Hort. Cliff. iyy.
Rheum foliis cordatis , fpicis obtufis. Miller, Dift.
n°. 1.
Rkaponticum. Profp. Alp. Exot. pag. 188. tab.
187.
Rkaponticum folio lapathi majoris glabro. C.Bauh.
Pin. 116.
Rhabarbarum forte Diofcoridis & antiquorum,
Tournef. Inft. R. Herb. 89.
Vulgairement rhaponthique, rhubarbe anglaife,
rhubarbe pontique, rapontic.
' Cette plante a des racines groffes, épaifles,
divifées en plufieurs portions charnues , jaunes
intérieurement, un peu rougeâtres en dehors:il
s'en élève des tiges fortes, épaifles, liffes, ftriées,
jaunâtres ou purpurines, divifées en quelques rameaux
alternes, garnies, furtout à leur bafe , de
feuilles amples , nombreufes^ ovales , glabres,
très-larges, pétiolées, entières, wrpeu fl nuées à
leurs bords , d'un vert foncé à leurs deux faces,
longues fouvent de deux pieds fur prefqu'autant
de large, arrondies & fortement échancrées en
coeur à leur bafe , rétrécies, mais obtufes à leur
fommet, marquées de quelques fortes nervures
§£ de veinules jaunâtres, chargées de petits poils
courts & blanchâtres. Les pétioles font épais,
affez longs, cannelés à leur face fupérieure, (triés
en deffous, arrondis à leurs bords, point anguleux.
Les feuilles caulinaires font alternes, dictantes,
plus petites , peu nombreuses 3 les fupé-
tieures prefque feffiles j les dernières amplexi*
caules.
Les fleurs forment de belles & grandes panb
cules touffues, ferrées, axillaires & terminales,
d’ un blanc-jaunâtre, dont les pédoncules partiels
font courts, capillaires, très-ferrés. Il leur luccède
des femences brunes, groffes, triangulaires, garnies
à chaque angle d’une aile membraneufe.
Cette plante croît naturellement dans la Thrace,
fur le mont Rhodope, le long du Bofphore, &
dans plufieurs endroits de la Scythie. On la cultive
dans les jardins de l'Europe. ty ( V. v.)
Ses racines font un peu âcres, aftringentes,
gluantes, vifqueufes, moins odorantes & moins
amères que celles de la vraie rhubarbe, à laquelle
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orl la fukflftue .quelquefois, mais elle eft bien
moins efficace. Elle purge modérément: on la préfère
même à la vraie rhubarbe, comme plus af-
tringente , dans les cours de ventre féreux. Dans
quelques contrées les pétioles fe mangent cuits
comme les cardes, &■ fes feuilles peuvent s'apprêter
comme les épinards.
2. Rhubarbe ondulée.Rheum undulatum. Linn,
Rheum foliis fubvillofis , undulatis , finu bafeos
dilatato ; petiolis fupraplants, margine acutis. Alton,
Hort. Kevr. vol. 2. pag. 41.
Rheum (rhabarbarum), foliis fubvillofis , petiolis
equalibus. Linn. Sÿft, veget. pag. 385. — Pallas,
Iter 2. pag. 3 ƒ9. — Regn. Botan, Icon.
Rheum ( undulatum ) , foliis fubvillofis , undulatis
; petiolis _ Aqua li bus..Linn. Spec. Plant. 5 3 1 .—
Ameer). Academ. vol. 3. pag. 212. tab. 4. —
Miller, Didh n°. 2. — Knïph. Cent. 2. n°. 68,
Rheum foliis fubvillofis. Hort. Upf. 98«
' Rhabarbarum fo lio crifipo-, oblongo , undulato y
\fiabellis fparfis. Geoffr. Mater, medic. vol. 2. pag.
Rhabarbarum finenfe, folio crifipo y fiagcllis rario-
ribus & minoribus. Amman. Herb. 206.
Rhabarbarum folio lohgïori , hirfuto, crifpo y f o rum
tkyrfo longiori & tenuiori. Amm. Ruth. 9.
. Açetofa montana;folio cubit ali , oblongiore, crifpo j
fio ribus fubviridi lut colis , Mcjferfchmidii. Amm.
■ Ruth. 226.
Vulgairement rhubarbe de Mofcovie.
Cette efpèce a beaucoup de rapports avec la
précédente j cependant on l’en diftingue affez aifé-
ment par fon port. Ses feuilles font fortement
ondulées, & tes panicules plus étroites , plus
lâches;.
Ses racines font groffes, arrondies, très-épaiffes,
divifées en plufieurs portions qui s’enfoncent très-,
profondément dans-la terre , d’un jaune foncé in-
t teneurement, d’une couleur brune à l’extérieur j
i e^es produifent dés tiges fortes, hautes de trois à
quatre pieds, an gui eu fes, ftriées, d’un brun pâle
ou un peu jaunâtres, très-glabres, garnies à leur
partie infé rieure de très-grandes feuilles nom-
breulès, pétiolées, la plupart étendues au loin fur
;• L terre , ovales, prefque glabres à leurs deux
faces, très-entières, ondulées & prefque crépues
a leurs bords, échancrées en coeur à leur bafe ,
ou elles^ font également élargies & arrondies,
obtufes à leur fommet, longues de deux à trois
pieds, traversées par des nervures fortes, rameu-
Jes s & de veinules légèrement velues en deffous.
Les pétioles font longs , comprimés , charnus,
convexes ou à demi cylindriques & médiocrement
Botanique* Tome VI*
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ftriés en dehors, planes en dedans, aigus fur leurs
côtés. Les feuilles caulinaires font très-écartées,
plus petites, prefque feffiles, furtout les fupé-
rieures. .
Les fleurs forment des panicules étroites, ferrées
, diftantes, droites, courtes , point diffufes ,
fituées à l’extrémité des tiges & dans l’ aiffelie des
feuilles füpérieures. Ces fleurs font petites, d’ un
blanc-,jaunâtre, pédiculées. Il leur fuccède des
femences triangulaires, noirâtres,munies fur chaque
angle d’ une aile membraneufe, affez grande,
arrondie, entière.
Cette plante croît naturellement dans la Sibérie,
dans lès environs de Mofcew & dans plufieurs
contrées de la Ruffie. Il eft douteux qu’elle fe
trouve dans là Chine. On la cultive dans plufieurs
jardins de l'Europe. jj- ( V. v.)
On a cru long-temsque cette efpèce feurniffoit
la rhubarbe en ufage dans les boutiques. Il eft
aujourd hui reconnu que .la véritable racine de
rhubarbe provient du rheum palmatum. Au refte,
celle-ci a les. mêmes propriétés, mais à un degré
très-inférieur.
3. Rhubarbe palmée. Rheum palmatum. Linn.
Rheum fo liis palmdtis , acuminatis, feabriufeulis ,
finu bafeos dilatato y petiolis fupra obfoleté fulcatis ,
margine rotundatis. Aiton , Hort. Kew; vol. 2.
"pag. 41-
Rheüm fo liis palmatis , acuminatis. Linn. Spec.
Plant, vol. 1. pag. 531. — Idem, Fafc. 7. tab. 4.
— A d . Angi/1765. pag. 292. tab. 12. — Mater,
medic. 109. — Medic. in Obferv. Soc. oecon. Lut.
, 1771. pag. 324. — Miller, Didt. n°.4. — Blackw.
tab. 600. a , b. — Kniph. Centur. 12. n°. 84. —
Miller, Illuftr. Icon.
Rhubarbe. Brun. Orient. 192. tab. 73.
Vulgairement rhubarbe de la Chine, rhubarbe
officinale.
Cette efpèce, intéreffante par les ufages habituels
que 1 on en fait en médecine eft auffi une
des plus faciles à diftinguer de ce genre par fès
feuilles divifées en lobes, aiguës & prefque pal»
mées.
Ses racines font groffes, épaifles, d’un be^u
jaune, divifées en ramifications épaifles : il s’en
élève des tiges d’une hauteur médiocre, cylindriques
, un peu jaunâtres, glabres, ftriées, munies
à leur bafe d’un grand nombre de feuilles pétio-.
lées, amples, divifées, jufque vers leur milieu ordinairement,
en cinq ou fept fegmens lancéolés,
aigus j chaque fegment partagé à fon contour en
d’autres plus courts, anguleux , acuminés, Ces
feuilles font un peu épaifles, vertes & rudes à
leur face fupérieure, un peu blanchâtres, pubef