
Folium mappa. R ampli. Amb. vol. 3. pag. 172.
tab. 108.
C ’eft une efpèce bien diftin&e par fes feuilles
entières & peltées.
Ses tiges s’élèvent fous la forme d’ un arbriffeau
médiocre j elles font cylindriques, droites, fimples
ou feulement rameufes à leur fommet, articulées,
garnies de feuilles éparfes, amples, très-grandes.,
‘pétiolees, glabres à leur face fupérieure , lanugi-
neufes en deffous, prefqu’arrondies, terminées en
une petite pointe à leur fommet, marquées de
groffes nervures latérales. Les fleurs font difpofées
en petites grappes latérales vers l’ extrémité
des tiges, & produifent des fruits globuleux , à
trois coques pr.efque glabres/
Cette plante croît dans les Indes , à l’îie d’Àm-
boine, fur les montagnes. T>
3. R icci N tanare. Rie in us tanarius. Lino.
Ricinus foliis peltads , répandis, Linn. Syft. Plant.
vol. 4. pag. 194. n°. 2.
Tanarius min or. Rumph. Amb. vol. 3. pag. 190.
tab. n i . — 'Burm. Flor. ind. 307.
Cette efpèce a des rapports avec le ricinus mappA,
mais fes feuilles font plus ovales, finuées à leurs
bords.
C ’eft d’ailleurs un arbriffeau moins é le v é , dont
le tronc fe divile 'vers fon fommet en rameaux
oppofés , garnis de feuilles peltées , alternes, pér
tiolées, d’ une grandeur médiocre, ovales, aiguës
à leur fommet, médiocrement échartcrées ou fi-
nuées à leur contour, & même un peu denticulées
dans leur j-uneffe, glauques à leurs deux faces,
munies, à la bafe de leur pétiole , de deux ftipules
écailleufes & dentées à leurs bords. Les fleurs font
difpofées en grappes latérales , qui portent des
fruits rougeâtres à l’ époque de leur maturité, &
chargées de pointes un peu courbées.
Cette plante croît à l’-île d’Amb.oine, dans les
campagnes & fur les bords des forêts,
4. R.ICC1N dioïq.ue. Ricinps dipicus. Eorft.
Ricinus foliis cordatis , acuminatis. Forft. Flor.
auftr. pag. 6y.
Cette efpèce, quoiqu’elle ne nous foit pas connue,
me par.oît fuffiQunment diftinguée de fes congénères
par les caractères que Forfter lui affigne,
& qui confident dans des fleurs dioïques, les fleurs
mâles portées fur des pieds féparés des femelles.
Les feuilles font entières, en coeuracuminées à
leur fommet.
Cette plante a été découverte par Forfter dans
les îles de la mer du Sud.
RICINELLE. Acalypra, -Genre de plantes 4 icotylédones,
à fleurs incomplètes, monoïques
de- la famille des euphorbes , qui a des rapports
avec les tragia & les croton , & qui comprend des
herbes.ou arbriffeaux exotiques à l’Europe, d o n c
les feuilles font alternes, ftipulacées, les fleurs
axillaires, difpofées en épis ; les fleurs fupérieures
mâles, les inférieures fémelles.
Le caraCtère effentiel de ce genre eft d’ avoir:
Des fieurs monoïques. Dans les fleurs mâles , un
calice a trois divifions profondes y point de corolle ; de
huit à fùze étamines m onadelphiques a leur bafe. Dans
les fleurs femelles y trois f l y les y une cap fuie a trois coques
y a trois loges , renfermant chacune une femence.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font monoïques*
Chaque fleur mâle offre .•
i ° . Un Galice à trois , quelquefois à quatre folioles
ovales , prefque rondes, égales , concaves.
20. Point de corolle.
30. De huit à feize étamines dont les filamenf
font courts, réunis à leur bafe en un feu] paquet,
terminés par des anthères arrondies. "
Chaque fleur femelle offre :
i #. Un calice perfîftant comme celui des fleurs
mâles, enveloppées à heur bafe par une grande
braCtée en coeur.
2°. Point corolle.
. 3°. Un ovaire arrondi, furmonté de trois ftyles
qui fe divifent à leur fommet en ftigmates ra.ipeux,
au nombre de fix & plus.
Lefru.it eft une capfule prefque ronde , à trois
coques féparées par trois filions, à trois loges, chacune
d’elles contenant une femence a fiez grande,
un peu arrondie.
Obfervations. Ce genre eft du nombre de ceux
dont les limites font peu marquées. Conflit iié par
le nombre des étamines & les divifions 4es calices
qui varient de quatre à huit, les crotons n’en diffèrent
qu’en ce que ces parties font impaires , &
que la plupart de leurs efpèces ont une corolle qui
manque fort fouvent : il eft au-ffi fort douteux que
■ ces étamines foient conftamment monadeiphiques.
danMes acalypha. Les fleurs font monoïques, mais
il en eft auflï des dioïques. Dans les tragia, les calices
n’ont que trois divifions I & ne' renferment
que trois étamines.
Les efpèces■ .qui compofent ces trois genres,
fi peu diftingués , puisqu'ils font établis fur des
parties variables, ont d’ ailleurs la plupart un
port affe-z femblabie : leur fructification eft dif*
pofée fur des épis plus ou mon-s grêles, allez lem-
blables à des, chatons qui tantôt tenniffent -Jes dettf
fexes, tantôt ne portent que des fleurs toutes mâles
ou toutes femelles.
Il eft impoffible de faifir ces différences dans les.
plantes fèches, & ce genre ne peut être travaillé
eonvenablement que par ceux qui peuvent obferver
ces efpèces vivantes. Celles que nous offrons ici
comme non décrites, pourront peut-être appartenir
aux croton ou aux tragia, ou à quelqu’autre
genre voifin lorfqu’elles pourront être examinées
dans un autre état què dans celui de ficcité , qui
nous a forcé à rie décrire que leur port, & le peu
que nrius avons pu fûrement obferver dans les
parties de leur fructification.
E S P È c e s.
1. Ricinelle à feuilles de charme. Acalypha
çarpinifolia.
Acalypha foliis lanceolatis, glabris s ferratis , acuminatis
y fpicis filiformibus , axillaribus y caule ar-
bpreo. -
Acalypha foliis oblongis , ferratis y caulinis oppo-
fitis, rameis altérais y Jpicis mafeulinis , lateralibus.
Burm. Amer. pag. 165. tab. 172. fig. 1.
Manihot ulinifoliô amplioré & angufliore. Plum.
Catal. pag. 2c. — Tourn. Inft. R. Herb. 658.
.C’eft une plante ligneufe, dont les branches
font glabres, noueufes, divifées en rameaux alternés,
effilés, garnis de feuilles alternes, pétio-
lëes, affez femblables à celles du charme,lancéolées,
plus ou moins larges > les fupérieures étroites,
glabres, acuminées, dentées en feie à leurs bords,
à nervures latérales, obliques. Les pétioles font
courts & droits.
Les fleurs mâles font difpofées en épis grêles ,
prefque filiformes , latéraux, axillaires, alternes,
folitaires, chargés dè très-petites fleurs. Je n’ai
point vu de fleurs femelles ; mais Plumier dit
qu’elles font placées.fur des épis folitaires, terminaux,
entre deux rameaux oppofés & bifurqués,
tandis que les autres font alternes. Ces fleurs font
munies de bràCfées palmées.
• Cette plante croît à l’île. Saint-Domingue. T?
(F . f in Herb. Jujfteu. )
2- Ricinelle à feuilles de tilleul. Acalypha ti-
lUfolià. .
• Acalypha racemis cômpofitis, foliis ovato-fubro-
tandis , acuminatis , fubtîis incano - fubtomentofis y
caule arboreo. ( N.)
. On diftingue aifément cette efpèce à fes grandes
« belles feuilles, blanches &- tomenteufes à leur
mee inférieure, affez femblables à celles du tilleul..
C eft un arbre ou arbriffeau dont les rameaux
Ifont fort épais, cylindriques, pubefeens dans leur
jeuneffé , garnis de feuilles alternes , pétiolées,
amples, planes, ovales, prefque rondes, légèrement
crenelées à leur contour, acuminées à leur
fomrnet, vertes & un peu rudes à leur face fupé-
* rieure, très-blanches &.pubefcentes en deffous,
J marquées de nervures, dont les principales font
comprimées, divifées en veinules tranfverfes,
prefque parallèles. Les pétioles font prefque cylindriques,
ftriés, pubefeens, "au moins une fois
plus courts que les feuilles, longs d’environ un
pouce & demi.
Les fleurs font réunies én petits paquets air-
tans, globuleüx fur des grappes rameufes, axillaires
, amples , prefque paniculées , pubéfcentës,
d’un blanc cendré. Je n’ ai point vu de bradtées ni
- de fruits -, ce qui me fait fôupçonner que ces grappes
ne contenoient que des fleurs femelles.
Cette plante croît à Saint-Domingue, f? {V . f .
in herb. Jujfîeu.')
3. Ricinelle à feuilles d’aulne. Acalypha alni-
folia.
Acalypha foliis ovatis, crenatis , fubtomentofis ,•
fpicis çylindricis , pedunculatis j caule fruticofo, vil-
lofo. (N .)
C ’eft une plante lignéufè, dont les rameaux font
cylindriques, velus, garnis de feuilles alternes,
médiocrement pétiolées, ovales, un peu arrondies,
affez femblables à celles du betula alnus ;
épaiffes , tomenteufes , velues, un peu blanchir
très, à nervures alternes, latérales, très-blanches.
Les épis font pédoncules, cylindriques, obtus ,
grêles, non interrompus, fous la forme d’un petit
"chaton, plus longs que les feuilles.
Je ne connois de cette efpèce qu’un individu
imparfait, que j’ ai obfervé dans, l’herbier de
M. Lamarck. J’avois été tenté de le rapporter à
Y acalypha betuUfolia de Swartz, qu’il caraèlérjfe
par cette phrafè : Acalypha floribus femineis > axil-
laribus, fejfilibus; involucris cordatis, crenatis j maf-
• cuits fpicaiis - foliis fubrolundis, crenatis, glabris.
Prodr. pag. 100. \
Ici les feuilles font glabres. : dans la nôtre elles
font épaiffes, tomenteufes, peut-être à caufe de
leur jelirieffe. Je n’y ai point obfervé de b fê té e s 3
mais il eft poffible que je n’y aie vu que des épis
mâles. Il faudroit, pour ôfer prononcer affirmativement
, avoir fous les yeux la plante de Swartz.
Elle croît dans les Indes occidentales, f) ( ^ fi
in herb. Lam. )
Obfervations. J’ai vu dans l'herbier de M. Juffieu
une plante très-voifine de la précédente, fous le
nom d*acalypha betuUfolia. C ’eft un petit arbriffeau
qui fe divïfe, un peu au deffus de fa racine,
en branches droites, diffufes , prefque fimples
C c 2