
Sarracenia foliis longioribus & anguftioribus. Ca-
tesb. Catol. i . pag. 69. tab. 69.
Coilophyllum virginianum , longiore folio ereHo 3
flore luteo. Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 533.
Bucanephyllum elatius 3 •virginianum , feu limonio
congeneris , altéra fpecies elatiorj foliis triplé longioribus.
Pluken. Alfaag. pag. 72. — Amalth. pag. 46.
tab. i j2 . fig. 3. Icon. Mala ; tab. 376. fig. 5.
Bona.
Tkuris limpidifolium. J. Bauh. Hift. 1. pag. 307.
pars 2. Ic. — L o bel, Adverf. 430. le. ?
Tkuris limpidifolium pen&. Dalech. Hift. 2. pag.
17J4. Icon. ?
On diftingue aifément cette belle efpèce du farracenia
purpurea à fes feuilles bien plus étroites Ce plus
longues, point ventrues, & à fes fleurs jaunes.
Ses racines font fortes, épaiffes , fibreufes : il
s'en élève des feuilles toutes radicales, longues
d'environ un pied & demi, fermes, roides, dures,
ëpaiffes , droites, nerveufes, creufées en forme
d'entonnoir long, étro it, point ventrues} l’aile
membraneufe & longitudinale qui garnit leur partie
extérieure eft à peine fenfible} leur orifice eft
ample, très-ouvert} fes bords un peu recourbés}
l'appendice, en forme d'opercule qui .termine fes
feuilles, eft droit, fortement rétréci à fa bafe,
large, ov^le, prefqu’arrondi, réfléchi inférieurement
à fes bords, mucroné, fubulé à Ton fom-
met, glabre à fes deux faces.
Les hampes font longues, droites, Amples,
cylindriques, glabres, ftriées, terminées par une
fleur folitaire, un peu penchée, de couleur jaune.
Le calice extérieur eft compofé de trois petites
folioles ovales, concaves, jaunâtres, caduques}
l’extérieur fe divife en cinq grandes folioles élargies,
ovales , obtufes jd'un vert-jaunâtre} les pétales
font recourbés en dedans } l’ovaire globuleux
} le ftigmate plane, très-ample, ovale -, à
cinq lobes un peu aigus, peu profonds jaunâtre
en deflous, d’un jaune-verdâtre en dehors, per-
fiftant.
Cette plante fe rencontre en Amérique ,• dans
les lieux humides à découvert,,depuis la Caroline
jufque dans la Floride ; elle m’ a été communiquée
par M. Bofc. 7f ( F . f )
Obfervâtions.'le foiïpçonne que la fynonymie de
Jean Bauhin, de Lobel & de Dalechamp appartient
plutôt au farracenia v.ariolaris que Linné n’a
point connu, qu’au farraceniaflava, à laquelle il la
rapporte. Jean Bauhin, qui n’a vu que des,feuilles,
a regarde probablement les taches jaunes du far-
facenià fiàva comme des gouttes concrètes d’un
fuc particulier à cette plarftê , d’où lui vient
fans doute le nom de tkuris limpidifolium qu’il lui
a donné.
3. SARHAciiNE variolaire. Sarracenia variola,
ris. Mich.
Sarracenia foliis elongatis, tubo fupernedorfo ma, I
culofo, in appendicem fornicatim incurvaiam 3 brevtrn I
definente aid ventrali lineari-lanceolata.; flore jiavo,
Mich. Flor. boreal. Amer. vol. 1. pag. 310.
Sarracenia ( minor ) , foliis minoribus, tubuktui
ere His ,• valva concava, nutante. ? Walther. Flor
carol, pag. 1 j 3. — Willden. Spec. Plant, vol. 2.
pag. 1150.
Cette plante diffère du farracenia flava par fes
feuilles beaucoup plus courtes , & par leur opercule
plus étro it, fortement incliné fur l’orifice
des feuilles, & plus particuliérement par les tâches
jaunâtres de leur partie fupérieure.
Ses racines, aflez groffes & fibreufes, produi-l
fent plufieurs feuilles toutes radicales, longucsl
de huit à dix pouces, fermes , membraneufes,!
prefque coriaces, droites , étroites , tubulées ,1
prefque cylindriques, rétrécies en pétiole à leurI
bafe, ftriées, munies en devant d’une aîlemem-l
braneufe, très-étroite, linéaire, longitudinale,1
marquée, fur le.dosN& à la partie fupérieuredul
tube, de taches jaunâtres, irrégulières, affez gran-l
des 3 comme des grains de petite vérole. L’ap-1
pendice eft prefqu’en capuchon oWong, concave,l
feflile, recourbé fortement fur l’orifice, un peuI
mucroné à fon fommet.
Les fleurs font jaunes, folitaires, aflez grandes}I
leur calice , de même couleur pl’intérieuf, à cinq
grandes découpures très-minces, plus longues quel
les pétales, ovales, élargies, rétrécies, obtufesi
leur fommet} les pétales étroits g recourbés en
dedans à leur fommet.
Cette plante croît dans les pâturages humides en
Amérique, depuis la Floride jufque dans la Caroline
, où elle a été recueillie, par M. Bofc,qui»
bien voulu m’en communiquer un exemplaire. ^
W )
Obfervations. La plante de Waltherius ne mej
paroit point différer de celle de Michaux, quoi-'
qu’il ne parle point', dans fa phrafe Ipécifique,des
taches varioliques dont les feuilles font marque«-
Je ferois très-porté â croire que la fynoeymie û6
J. Bauhin, de Lobel & dé Dalechamp, que j’ai rapportée
, d’après Linné , au farracenia flaya, convient
davantage à cette efpèce , comme je l’aid'f
en traitant de l’efpèce précédente.
14. Sa r RACÈne en bec de perroquet. Sarractm*
pfyihacina. Mich.
Sarracenia foliis brevibus, fupérne coloratis, W"
nofo-reticulatisalâ ventrdli furfumfubcuneatim û
trjcente ,- tubo fenftm in appendicem recuryatam,r0‘
tundatïm fornicatam,- flore purpufeo. Mich. l"0’
borea|. Ajner. vol. 1. pag. 311*
La forme des feuilles & celle de leur appendice,
]a couleur purpurine des fleurs, dillinguent cette
efpèce de fes congénères.
Ses feuilles font toutes radicales, courtes, colorées
à leur partie fupérieure, tubulées, veinées,
réticulées, munies à leur partie antérieure d’ une
[ aile membraneufe, longitudinale, qui infenfi bissent
fe rétrécit vers le haut, en forme de coin.
Le tube s’amincit graduellement vers fon fommet,
| où il s'alonge en un appendice recourbé , & imite
| affez4>ien la tête d’un perroquet. Sa bafe eft arrondie
en forme de voûte, & fon fommet mucroné.
Cettè efpèce fe trouve dans l’Amérique fepten-
trionale, depuis la nouvelle Géorgie jufque dans la
Floride. ( Defcript. ex Mich.)
5. SARRACÈNE à fleurs rouges. Sarracenia rubra.
Walth.
[ Sarracenia foliis erefiis, tubulatis; valvâ planâ ,
lereftâ. Walth. Flor. carol. pag. 152. — Willden.
Spec. Plant, vol. 2. pag. i i j o . n°. 3.
Cette efpèce n'a , comme les autres, que des
[feuilles radicales, droites, roides, tubulées} elles
[ fe terminent par un opercule en forme d’ appendice,
plane, élargi, relevé. Ses fleurs font de
couleur rouge.
On trouve cette plante en Amérique, dans les
terrains humides de la Caroline, if
SARRETE. Sarratula. Genre de plantas dico-
[ tylédones, à fleurs compofées, de la famille des ci-
[ ranocéphales , qui a des rapports avec les chardons ,
& qui comprend des herbeS, tant exotiques qu’ indigènes
de l ’Europe, dont les tiges font la plupart
hautes & rameufes , les feuilles médiocrement
[ épineufes, les fleurs terminales.
Le cara&ère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice ovale, cQ'mpofé d’écailles imbriquées , l
j nonspifieufes ,* des fleurons tous hermaphrodites ; des 1
fl’nençes.firmontécs d'une aigrettefejjile , foyeuft ,- le
ï réceptacle garni de paillettes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font compofées de fleurons tous hermaphrodites}
elles offrent,: -
i°. Un calice commun, ovale ,'obîong ou pref-
que cylindrique, compofé d’écailles imbriquées ,
lancéolées, aigues-, ordifiairement fans épines.
i°. Une’ corolle compofëe entièrement de fleurons
tous hermaphrodites, égaux, tubulés, in-
iondcbüliformes, dont le tube eft médiocremént
courbé, le limbe ventru, à cinq découpures.
5°. Cinq étamines lyngénèfeç, dont les filamens
font capillaires, très-courts} fes anthères cylindriques
, réunies en tube.
4®. Un ovaire ovale, furmonté d’ un ftyle fili-
’ forme, de la longueur des étamines, terminé par
un ftigmate médiocrement bifide} fes divifions réfléchies
en dehors.
Lesfemences font nues, folitaires, en ovale ren-
v erfé, furmontées d’une aigrette feflile, plumeufe
ou pileufe.
Le réceptacle eft garni de paillettes ou de poils i
il eft nu dans quelques efpèces.
Obfervations. C e genre milite tellement avec
quelques autres qui en font très-voifîns, & il eft fi
peu naturel, fi l’on en excepte un très-petit nombre
d’efpèces, qu’il eft fort difficile d'en déterminer
éxa&ement les limites , quoique déjà il ait
éprouvé bien des'changemens, foit en y introduisant
des efpèces placées dans d’autres genres, foi t en
en retranchant plufieurs autres pour en former des
genres particuliers. C ’eft ainfi que les genres ver-
nonia & lyatris ont été établis : les efpèces qu’ils
renferment, fe trouveront décrites à l’article V er-
n o n ie .
Plufieurs efpèces de carduus, de cnicus, de cen-
iaurea, quoiqu’éloignées des frratula par,plufieurs
de leurs parties , y ont cependant été réunies, par-,
ce qu’ ils s’y rapportoient par un plus grand nombre
dé caractères appuyés fur les parties les'plus
effentielles fle la fructification.
Les ftAkelina.de Linné étoient trop peu diftin-
gués des ferratula, pour les conferver : nous avons
cru devoir également les y réunir. Malgré ces
changemens, nous Tommes forcés d’avouer que ce.
genre offre encore bien des difficultés, furtout relativement
à certaines efpèces que nous n’avons
pas pu obferver par nous-mêmes, & dont la def-
cription fe trouve peu détaillée dans les auteurs
qui en ont parlé. Nous aurions pli y en ajouter
plufieurs autres , dont nous n’avons rien dit par la
même raifon.
M. Lamarck a fupprimé entièrement: le genre
cnicus, dont la plupart des efpèces appartiennent
aux carthame$, aux chardons, aux larrètes. J’ai
été forcé de réunir dans ce dernier genre les cnicus
que M. Lamarck n’a point mentionnés dans les
gènres cités plus haut. J’avoue que plufieurs de ces
efpèces tiennent de biep près aux chardons. II faut
attendre, pour prononcer définitivement fur ces
efpèces, que la plupart foient mieux connues,&
les limites de ces genres mieux déterminés.
Quelques efpèces de centaurée devroient également
trouver placé parmi les farrètes, ayant tous
leurs fleurons fertiles. Nous pouvons citer entre
autres le centaurea behen, déjà mentionné dans céc
ouvrage.