Cette plante croît dans l’île de Crète : elle fe
trouve, aufli dans le Levant. ( Defcript. ex Willd. )
i j-. Rapon cu le à feuilles deux fois ailées.
Pkyteuma bipinnata. Loureir.
. Pkyteuma foliis bipinnatis , ferratis j racemis ter- -,
minalibus. Lam. Illuftr. Genek vol. 2. pag. 68. n°.
25-98. — Loureir. Flor. cochinch. pag. 172.
On diftingue aifément cette efpèce à fes feuilles
deux fois ailées, compofées de folioles nombreu-
fes , lifles, dentées en fcie à leurs bords Les fleurs
font blanches, difpofées en grappes terminales.
Le fruit confifte en une baie inférieure, en forme
de poire, à trois loges, contenant des femences
.nombreufes.
Cette plante croît dans les environs de Canton.
T? ?
16. Raponcule de la Cochinchine. Pkyteuma
cpchinchinenjis. Loureir.
Pkyteuma foliis bipinnatis, rugofis ; pedunculis
divaricatis, terminalibus. Lam. Illuftr. Gen. vol. 2.
pag. 69. n°. 25-93. — Loureir. Flor. cochinchin.
pag. 172.
| Cette efpèce j, ainlï que le pkyteuma bipinnata ,
avec lequel elle a de grands rapports , s’écarte des
autres plantes de ce genre, non-feulement par la
forme lingulière de leurs feuilles, mais encore
plus particuliérement par leurs fruits, qui font des
baies & non des capfules : celle - ci a fes feuilles
deux fois ailées-, compofées de folioles ridées. Les
fleurs font blanches, difpofées en panicules terminales,
dont les pédoncules ou les ramifications
font étalées & divergentes. Lé fruit eft une baie
inférieure, arrondie, perforée, à une feule lo g e ,
contenant plufieurs femences.
Cette plante croît fur les montagnes de la Co-
çhinchine. TV?
RAPPORTS des plantes entr’elles.
Le rapport des plantes confifte à les rapprocher,
à les comparer, afin de bien connoître dans celles
qui ont le plus de reflemblance, par quels caractères
elles diffèrent entr’ elles, & quels font leurs
traits de reflemblance. Cette comparaifon eft la
bafe de tout lé travail du botanifte ; c’efl d'elle
que doivent naître les principes de la fcience j
c’éft la feule voie qui puiffe nous faire découvrir
la méthode naturelle, s’ il en exifte une.
Mais ces recherches, quelque faciles qu’elles
puiffent paroître au premier apperçw, font très-difficiles,
très-minutieufes ; elles exigent une grande
habitude d’obferver, un grand difeernement, des,
détails très-délicats , une connoiflance parfaite de
- toutes les parties d’ une plante , depuis î’ inftant où
elle commence à végéter, jufqu’à celui de la parfaite
maturité de fes femences. L’étude de fon organi-
fation intérieure n’eft pas moins eflentielle. L’ on
conçoit, d’après ce court expofé, combien nous
fournies encore loin de la perfection, malgré les
recherches confiantes de la plupart des botaniftes
modernes.
Les premiers botaniftes n’avoient eu aucune
idée de ce travail : les anciens, parmi les modernes,
ont commencé à l’entrevoir j mais s’attachant
à rapprocher lès plantes d’après la feule conlïdé-
ration de leur port & de leurs parties les plus
frappantes,;telles que les feuilles, la difpofition
des fleurs, leur forme extérieure, ils nous ont très-
fou vent préfenté un aflemblage bizarre de plantes
très-différentes, réunies fous la même dénomination
générale, fondés fur la reflemblance de leurs
feuilles ou de leur port : c’eft ainfi, par exemple,
qu’ils ont réuni à l’ortie commune furtica urens
8c dioica ) , des ftachys , des lamicum , des galeop-
,fisy & c . y au laurier (laurus nobilis), des vibur-
num, des epilobium, des prunus, des rufeus , des
| myrica , & c .
Ces erreurs groflières font peu .à peu difpa-
rues, à mefure que l’ on s’ eft livré plus particuliérement
à l’étude des parties de la früéTification ;
mais comme on s’eft borné long -téms à la feule
infpeétion de la forme de la.corolle, à celle des
fruits , à la nature de leur enveloppe ou de leur
péricarpe, l’on étoit encore bien éloigné de faifir
la marche & le fecret de la nature. La connoif-
fance des parties fexuelles, des étamines & des
piftils a fait faire un grand pas : ces parties, réunies
à l’examen du germe ou de l’embryon, à fa
pofition, à la nature de la fubflance qui l’enveloppe,
aux lobes ou cotylédons qui l’accompagnent
, à fon développement, toutes ces confidé-
rations & un grand nombre d'autres, telles que la
pofition de l ’ovaire fupérieur ou inférieùr au calice
ou à la corolle, l’ infertion des étamines, leur
grandeur refpeâive, leur nombre défini ou indéfini
, le rapport des ftigmates avec le nombre des
loges du fru it, ont prouvé que. des plantes qui
paroiffoient fouvent très-éloignées entr’elles par
leur port extérieur, étoient très-rapprochées,'&
appartenoient quelquefois à une même famille,
tant par leur organifation que par la reflemblance
des parties eflentielles de leur frunification.
Il s’agifloit, dans l’étude des rapports, de connoître
à quelles parties des plantes il convenoit de
donner la préférence pour lesrapprocher ou les
éloigner, furtout lorfque , fe réunifiant par un
certain nombre de caradlères, elles s’écartoient
par plufieurs autres : il falloit donc apprécier leur
valeur. Il a été facile de reconnoître que les parties
de la' fructification dévoient avoir la préférence
; mais quelles étoient celles qui, parmi elles,
dévoient l’obtenir ? C ’ eft encore la où en eft aujourd'hui
la queftion, aflez éclaircie cependant
pour ne plus laifler de difficultés. Parmi les diverses
parties de la fleur, le calice & la corolle doivent
le céder aux organes fexuels, & ceux-ci aux
fruits § parmi lefquels le germe & fes cotylédons
méritent une considération toute particulière^ : !
néanmoins les plantes qui fe rapprochent par un
plus grand nombre de parties, ou qui ont un plus
grand nombre de caractères communs dans leur
calice, leur corolle, leurs parties fexuelles, dans
la difpofition de leurs fleurs, la forme de leurs
feuilles, forment effentiellement des familles tellement
naturelles, qu’elles fe trouvent encore réunies
, même dans les méthodes & les divifions artificielles.
Pour connoître quelle importance on doit dpn-
ner aux diverfes parties de la fructification , & les
caractères qu’ ils peuvent fournir', il faut confulter
les articles cotylédons , monocotylédon, embryon,
ovaire , étamines, pifiil, fruits , femences, &C.
RAPPROCHÉES ( Feuilles ). Folia approxi-
mata.On défigne fous cette dénomination unefirua-
tion particulière des feuilles lorfqu’elles naiffent
toutes fi près les unes des autres, qu’elles ne laif-
fent que de très-petits intervalles entre les points
de leur infertion : telles font plufieurs efpèces de
joubarbe, &c.
RAPUTIER. Raputia. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs complètes, monopétalées, dont
la famille naturelle n’eft pas encore bien connue ,
qui paroît avoir des rapports avec les monniera’8c
les galipea , & qui comprend des arbrifleau x exotiques
à l’Europe, dont les rameaux font oppofés,
les feuilles ternées, oppofées, chargées de points
tranfpavens 5 les fleurs font axillaires, en épis, munies
de bradées. •
Le caradère eflentiel de ce gènre eft d’avoir :
Un calice court, a cinq dentsy une corolle tubulée ,
courbée, le limbe prefqu à deux lèvres, a cinq divifions
inégales ; cinq étamines , dont deux plus grandes,
fertiles , munies de deux écailles a leur bafe, un ftylé,
un fiigmate épais , a trois lobes p cinq capfules bivalves
, réunies t monofpermes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice fort petit, d’une feule pièce, à
cinq dents prefque rondes, courtes, aiguës.
2°. Une corolle monopétale, tubulée, courbée,
divifée à fon limbe en deux lèvres ; la fupérieure
à trois découpures, dont celle du milieu eft plus
longue; l’inférieure bifide.
3°. Cinq étamines, dont les filamens font velus,
attachés au tube de la corolle , vers fa bafe, dont
trois ftérilès, plus courts, fans anthères; deux
plus longs, fertiles, terminés par des anthères
oblongues, à deux loges ; chaque filament fertile,
muni à fa bafe de deux écailles;
40. Un ovaire fupérieur, prefque rond, à cinq
côtés,, fupporté par un difque charnu, furmonté
d’ un ftyle alongé, & terminé par un fiigmate épais,
à trois lobes.
Le fruit confifte en cinq capfules réunies, arrondies,
anguleufes, bivalves, à une feule loge,
s’ouvrant en dedans, & contenant chacune une
femence ovale, aromatique.
E S P É C E.
I. RAPUTIER-aromatique. Raputia aromatica.
Raputia foliis ternatis , foliolis ovato - oblongis ,
pellucidis ,• floribus fpicatis , axillaribus. (N.)
Raputia aromatica. Aublet. Guian. vol. 2. pag.
671. tab. 272. — Jufl. Gener. Plant, pag. 421. —
Lam. Illuftr. Gen. vol. 1. pag. 33. n°. 93. tab. 10.
Sciuris aromatica. Willden. Spec. Plant. vol. I .
pag. 153. — Schreb. Gen. Plant. n°. 53.
G’ eft un arbrifleau dont le tronc s ’élève à environ
deux pieds de haut, fur deux ou trois pouces
de diamètre, revêtu d’une écorce lifte, blanchâtre
, aromatique : fon jaois eft blanc. Le fommet
fe divife en branches droites & rameufes, garnies
de feuilles oppofées, pétiolées, compofées de
trois folioles lifles, v ertes, fermes, ovales , terminées
par une longue pointe , & fupportées par
un pétiole ligneux : ces folioles font criblées de
petits points tranfparens.
Les fleuis naiffent en épis fur les branches &
aux aiffelles des feuilles, rangées alternativement
le long d’un pédoncule recourbé, convexe en
deflous , canaliculé en deffus. Leur calice eft glabre
, v e r t,- à cinq petites dents aiguës. La corolle
eft de couleur verdâtre, monopétale, irrégulière,
divifée aflez profondément en deux lèvres ; la fu-
' périeure plus longue, à trois lobes ; l’ inférieure à
deux lobes. Parmi les étamines, au nombre de
cinq, trois n’ont que des filamens fans anthères ,
chargés à leur bafe de poils blanchâtres : les deux
autres font plus longues, fertiles, munies à leur
bafe de deux petites écailles. L’oVaire eft environné
d’un difque charnu fur lequel il repofe, fur-
: monté d’ un ftyle long & courbé, terminé par un
fiigmate évafé 8c aplati. Le fruit eft compofé de
cinq capfules rapprochées, minces^, vertes , coriaces
: chacune d’elles s’ouvre en deux valves, &
contient dans une feule loge une amande verdâtre
& aromatique.
Cet arbrifleau croît en Guiane, dans les forêts
d’Orapu : il fleurit & fructifie vers le milieu de
l’été. ï> ( Defcript. ex Âubl. )
PvATEAU. Biferrula. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs complètes, irrégulières, poly-
1 pétalées , de la famille des légumineufes , qui a