
une arête courte, de la longueur de la corolle, contenant
deux fleurs, dont les valves reffemblent à
celles du calice ; environnées à leur bafe de poils
courts : fouvent l’une de ces deux fleurs avorte.
J’ài trouvé cette plante dans la Barbarie, proche
la Calté, fur des collines fablonneufes & couvertes
de broaffaiiles. % ( V. v. )
14. Roseau à panicule roide. Arundo firiéla.
Roth.
Arundo calicïbus Unifions y petalis lanceolàtis 3
glabris 3 extériorisa arifiâ dorfali ereftâ y paniculâ
coarftatâ , fpiciformi y culmo fimplici. Timm; in lit-
teris. — Roth. Nev. Beytr. pag. 118. n*. 50.
Cette efpèce tient prefque le milieu entre IV-
fundo epigeios & Y arundo calamagrofiis. Elle diffère
du premier par fa corolle ariftée ; du fécond, par
fes chaumes Amples, fa panicule plus roide; par
le pétale extérieur, aufli long que le calice, & par
fes touffes de poils plus courtes.
Ses chaumes font droits, Amples -, terminés par
une panicule en forme d'épi, très-ferrée, roide,
droite , garnie de fleurs dont les calices font bivalves
, uniflores ; lés valves de la corolle inégales
, l’extérieure auffi longue que le calice, munie
fur le dos d’une arête droite ; la valve intérieure
plus courte & mutique.
_ Cette plante croît en Allemagne, dans les environs
de Meckelbourg. ( Defcript. exRotk.)
iy . Roseau du Canada. Arundo canadenfis.
Mich.
Arundo culmis fnliifque levibus, anguftis ; paniculâ
üblongâ y glumis puberulis , lanceolatis , unifions
y fioris alterâ valvâ dorfo arifiatâ. Michaux ,
Flor. boreai.-amer. vol. 1. pag. 73.
Cette efpèce a le port de Y arundo calamagrofiis,
mais plus petite ; & quoiqu’elle lui reffemble par
le' plus grand nombre de fes cara&ères, elle en
diffère néanmoins par l’arête placée fur le dos de
la valve extérieure de la corolle.
Ses tiges font droites, lifïes, grêles, articulées,
garnies de feuilles petites, glabres , étroites,
ftriées , aeuminées, bien plus courtes que les
chaumes, munies à l’oriflce de leur gaîne d’une
membrane aigue, lancéolée ; les gaines courtes,
glabres, un peu lâches. Les fleurs font petites,
difpofées en une panicule oblongue, étalée, dont
les rameaux font prefque verticillés, courts, ra-
meux vers leur partie fupérieure y les pédicules filiformes
, flexueux, fupportant des épillets légèrement
pubefcens ;les valves calicinales lancéolées,
étroites, aiguës, ne contenant qu’une feule fleur
dont les valves font inégales; l’une d'elles munie
d’une arête fur le dos, enveloppées à leur bafe
d’une touffe de poils courts, lanugineux*
Cette plante a été découverte par Michaux dans
le Canada. ^ ( V. f . in kerb. Jujfieu. )
Obfervations. Je joins ici quelques autres efpèces
de rofeau qui croiflent au C h ili, cités par Molina
mais fur lefquelles il nous donne peu de détails.
i°. Le Roseau rugi. A r u n d o ru g i.
Arundo calicïbus tri fioris y foliis fubulatis, gla-
bris. Molin. Hift. du C h ili, édit, franç. pag. ny,
.. r r Edit. ital. pag. 154.
Il eft à peu près de la groffeur de notre rofeau
à balai, qui croît également au Chili. Ses feuilles
font fubulées ; fes calices renferment trois fleurs.
Il fe plaît particuliérement aux pieds des Andes , y
parvient fouvent à vingt pieds de hauteur; mais
vers la mer il eft beaucoup plus petit, 8c atteint à
peine à douze pieds.
2®. Le ROSEAU quila. Arundo quila.
Arundo calicibus trifiorisy foliis enfiformibus, fer-
ratis. Molin. Hift. Nat. du C hili, édit, franç. pag.
i2 ) . — Edit. ital. pag. 154.
Ses chaumes font trois & quatre fois plus gros
que ceux du rofeau rugi : fes jets font éloignés
les uns des autres d’environ un pied ; ils font
garnis de feuilles enflformes ,' denticulées à leurs
bords. Chaque baie calicinale contient trois
fleurs.
30. Le Roseau de Valdivia. Arundo valdïvïa.
Arundo calicïbus trifioris y foliis fubulatis , pubef
centibus. Molin. Hift. Nat. du C h ili, édit, franç.
pag. I2 y .— Edit. ital. pag. 155.
Ce rofeau porte dans le pays le nom de valdivia
, parce qu’ il croît dans les environs de cette
ville. Les noeuds de fes chaumes'font couleur
d’orange, très-rapprochés & fe touchent prefque;
ils foutiennent des feuilles pubefcentes, fubulées,
& les bâles calicinales renferment trois fleurs.
Les payfans fe fervent de ce rofeau pour faire
des cages & autres petits ouvrages. On l’emploie
encore pour les haies, & quelquefois pour couvrir
les maifons. Lorfqu’il n eft pas trop expoféa
l’humidité ,. il fe conferve pendant affez long-terns.
Les Arauques en font ufage pour leurs lances.
* Autres ejpéces moins connues.
* Arundo ( confpicua ) , calicibus unifions y paJ
niculâ laxâ , erefto-patente y petali exterioris arifla >
refiexâ, longijjimâ. Forfter , Prodr. n°.48.
Efpèce remarquable par une très-longue -arete
recourbée , qui termine la valve extérieure de m
corolle. Les panicules font lâches, droites,
iées. Les calices à une feule fleur»
* Arundo ( gîgantea), calicibus quinque ad deccm
fioris j paniculâ laxâ, foliis fauce fetofis. Walter,
• Flor. carolin. pag. 81.
* Arundo ( teéla ) , culmis tefiis, ftipulis inter-
media, fuperatitibus , foliis fauce fetofis,. Flor. carolin.
pag. 81.
ROSIER. Rofa. Genre de plantes dicotylédones
i à fleurs complètes, polypétalées, de la famille
des rofacées, qui a des rapports avec les
forbus3 & qui comprend des arbri (féaux , les uns
exotiques, les autres indigènes de l’Europe, dont
: les tiges font très-fouvent armées d’aiguillons, les
feuilles ailées avec une impaire, munies de grandes
ftipules à leur bafe ; les fleurs folirairës ou en
corymbe, la plupart grandes, belles, d’une odeur
! très-agréable.
Le caradèrè eflentiel de ce genre eft d’avoir :
l/n calice charnu , perfifiant, rétréci â fon orifice 3
[ divifé en cinq découpures fouyent pinnatifides y cinq
I pétales inférés fur le calice y des étamines nombreufesy
r des femences nombreufes , hifpides , renfermées dans le ‘
[ calice converti en baie.
Ca r a c t è r e générique .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice d’une feule pièce, dont le tube
I ventru fe refferre à fon orifice-, 8c fe divife alors
[ en cinq découpures concaves, longues, étroites,
I lancéolées, d ont, dans quelques .efpèces, deux
découpures alternes font appendiculées à leur
bafe, de chaque côté ; deux autres alternes , fans
i appendices j la cinquième appendicuiée d’un feul
: côté; quelquefois les découpures alternes, pinna-
; tifides.
20. Une corolle compofée de cinq pétales en coeur
renverfé, de la longueur du calice; inférés à fon
orifice.
3°. Un très-grand nombre êYétamines3 dont les
nlamens font très - courts , capillaires , terminés
par des anthères à trois faces.
4°. Des ovaires nombreux, Atués dans le fond
du calice.,,furmontés d’autant de ftyles très-courts,
reflerrés à l’oriftee du calice, attachés au
coté de 1 ovaire, terminés par des ftigmates obtus.
fru.it eft une baie charnue, turbinée, colorée,
molle, à une feule loge , couronnée par les
rettes des découpures du calice, dont le tube s’ eft
converti en une enveloppe fucculente.
Les femences^ font nombreufes , oblongues, mipides, attachées aux parois internes du calice.
Obfervations. Les rofes, l’une des productions
lè« a bc—aiKes règne végétal, chantées par
poètes de toutes les nations, de tous les âges,
cueillies par les mains de la beauté, dont elle eft
. l’emblème , font produites par des arbriffeaux, la
plupart hérifles d’épines ou d’aiguillons ; ils conf-
tituent un genre nombreux, dans lequel il eft très-
difficile de tracer la limite des efpèces. La culture
, qui s’eft emparée avec empreffement de cette
belle fleur, y a opéié de A nombreufes variétés,
qui, dans le paffage de l’une à l’autre, fe rapprochent
par des nuances A infenAbles, qu’il eft pref-
qu’impoflible de leur affigner des caractères confc
tans. Ces plantes ont d’ailleurs reçu de la Nature
une telle facilité pour fe prêter aux foins de la
culture & pour affeCter des formes, des couleurs
A variées, que les individus qui naiffent naturellement
dans les champs, font eux-mêmes fujets â
beaucoup de mutations dépendantes du f o l , de
l’expoAtion, & c .
Ce n’eft pas feulement en doublant les pétales
de leurs fleurs que ces plantes varient ; elles affectent
encore beaucoup d’autres changemens dans
la forme, là difpoAtion, l ’élévation de leurs tiges,
de leurs rameaux ; dans la grandeur de leurs feuille
s, dans le nombre & la pofltion de leurs aiguillions,
tellement qu’ il fe réduit rigoureufement à
un petit nombre d’efpèces bien diftin&es, qui font
le type des nombreufes variétés obtenues par la
culture, & même de celles qui exiftent dans la
Nature. Mais s’il s’agit de rapporter ces variétés
aux efpèces qui les ont produites, la difficulté eft
encore plus grande.
On s’eft attaché, pour pétfetrer dans ce labyrinthe
, à faifir les caraâères les moins varia**-
blés. On a cru les reconnoître particuliérement,
i° . dans la difpoAtion & la forme des aiguillons ,
qui tantôt recouvrent toutes les parties de ces 'arbriffeaux
, tantôt ne fe montrent conftamment que
fur quelques-unes ; 20. dans les poils roides, glanduleux
; dans leur abfence totale ou partielle ;
3°. dans la forme des ovaires globuleux ou ovales.
Ce dernier caractère, dont Linné a fait une
grande diviAon, eft très-peu confiant, & ne peut
qu’ induire en erreur & embarraffer Anguliérement
tous ceux qui n’ont pas fait.une étude particulière
de ce genre. Dans un grand nombre d’individus ,
ces ovaires varient de forme félon leur â g e , &
fouvent félon les individus. D’ailleurs, cettè diviAon
éloigne les unes des autres des efpèces très-
rapprochées, & qui pourroient même n’être regardées
que comme variétés. Nous n’avons pu
admettre cette diviAon , qui nous a en confé-
quence paru contredire le rapport naturel des
efpèces.
Nous devons remarquer que la partie à laquelle
Linné a donné le nom d3ovaire.y eft la bafe con-.
cave, tubulée du calice, qui renferme en grand
nombre les véritables ovaires. Nous n’ avons con-
fervé cette dénomination dans la defcription des
efpèces, que pour ne point être en oppofition
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