
2 2 0 IX I ludans
ce que Ton juge à propos, en couvrant le vafe
pendant un demi-quart d:’heure.
Quand on veut faire cuire le riz fans aucune préparation
précédente,, au lieu de le faire bouillir
au feu pendant plufïeurs heures de fuite, il luffira
de le mettre dans une quantité de lait ou d eau
convenable,, y ajoutant tout de fuite les alfaiTonne
me ns qu'on veut y faire entrer. Des que le. riz
commence à bouillir, il faut enlever le vafe,. le
bien fermer, 8c le placer entré, deux matelas. Il
achèvera de cette manière de fe crever fans aucun ;
autre foin. Au bout de quatre ou cinq heures, il
eft bon à manger 8c très-déli.cat. Quand on n y met :
pas trop d’eau, ce qui eft le mieux , il forme une j malle folide qu’on peut prefque manger comme du ;
pain.
Enfin, on fait avec le riz une boiffon que les
nègres nomment déguet.. On le fait cuire dans
beaucoup d’eau, 8c on le laifle bouillir jufqu a ce
que l’eau foit toute évaporée. Il fe forme au fond
du chaudron un gratin qui n’eft point perdu : on
le mange comme des galettes. On met alors ce
li z cuit dans un pot ou dans une grande cruche contenant
huit pintes, mefure de Paris : on l'y met
à. la quantité de deux pintes ; on y ajoute quatre
bonnes poignées de farine de riz-, 8c un peu de
levain, après quoi on remplit.la cruche d’eau,. &
on la laifle ainfi trois ou quatre jours, fans y toucher
ni la couvrir. Le riz fermente ,. 8c bout comme
le vin nouveau dans le tonneau. La fermentation
finie, la liqueur eft faite & on peut la boire ; elle
a un goût agréable 8c fucré ; elle rafraîchit, conforte
i’eftomac & ehgraiflé. Le marc eft aigrelet
8c fucré ; il n’ eft point mauvais à manger. Lorf-
qu une fois une criiche a fervi à faire cette boiffon,
il n’eft plus befoin , quand on réitère, d'y
mettre du levain : la première fois fuffit pour
toutes..
Les Turcs préparent avec le riz un mets dont ils
font continuellement ufage, 8c qu'ils appellent
■ pilaw. Ils prennent du r i z , 8c après l’avoir lavé
plufïeurs fois dans de l'eau, ils le font cuire avec
du jus de viande, 8c l’affaifonnent avec du fel 8c
du fafran : c’eft un mets très-vanté parmi tous les
Orientaux.
Le riz eft une excellente nourriture pour toutes
fortes de perfonnes ornais il convient plus particuliérement
aux perfonnes qui fatiguent peu, aux
eftomacs délicats, épuifés par les maladies, 8c à
tous ceux qui ont fouffert des pertes excefïives par
les hémorragies ; il adoucit l'jicreré du fang, 8c
modère le cours de ventre. On en fait une décoction
qui eft pectorale 8e< aftringente..
B.IZOÉ à feuilles-ovales. Rityoa ovatifolia. Gav..
Ri^oa herbacea , foliïs ovatis , ferratis y floribus
ganiculàtis, axillaribus. Ann..de Scienc. nat. vol. 3
pag. 133. — Cavan. Icon. Plant. 6. pag. 56. n®“. 6™
tab, 578.
Genre de plantes de la famille des labiées,, dont
on ne eonnoît encore qu'une feule efpëce. 11 a pour
caractère générique :
Un calice tubulé , a cinq dents égales y le tube dt
la corolle très-long, divifé à fon fommet en deux
lèvres égales, la fupérieure trifide, Vinférieure bifide;
quatre étamines non [aillantes..
Ses tiges font herbacées, glabres, tétragofies,
-hautes d'un pied 8c demi, divifées en rameaux
oppofés, garnis de feuilles oppofées, ovales, dentées
en fcie ; les dentelures fouvent obtufès 8c oblitérées,
vertes à leur face fupérieure, glauques en
deffous, longues dé douze à quinze lignes, fup-
portéès par des pétioles à peine longs de deux.
Les fleurs font difpofées en. petites panicules
axillaires, oppofées,. folitaires ou deux à deux,
ramifiées par dichotomies munies à leur bafe de
deux petites bradées fubulées. Le calice eft vert,
glabre à cinq dents égales ; la corolle d’ un rofe
clair, longue d'un pouce,, les deux lèvres très-
courtes 5 les filamens 8c les anthères couleur de
rofe j les femences ovales..
Chaque fleur offre
i°.. Un calice tu b u lé f t r ié , perfiftantà cinq
dents.
20. Une corolle tubulee ,dontle tube,très-long,
s’élargit infenfîblement, 8c fe divife en deux lèvres
très-courtes, égales y la fupérieure droite, un peu
relevée, à trois divilions courtes ; l’ inférieure pendante
, à deux dents».
3°. Quatre étamines dont les filamens font filiformes,
plus courts que le tub e , inférés fur fa
bafe, deux plus longs, terminés par des anthères
ovales.
4®. Un ovaire partagé en quatre, furmontéd’un
ftyle un peu plus long que le tub e , terminé pat
deux ftigmates fétacés, divergens.
Le/mirconfifte en quatre femences nues, ovales,
fituées au fond du calice..
Gette plante croît au Chili , où elle fleurit vers
le milieu de l’hiver. ( Defcript. ex Cavan.)
RIZOLE. Ory^op/is. Genre de plantes monoco'
tylédones, à fleurs glumacées, de la famille des
graminées,,qui a quelques rapports avec le riz, &
qui comprend des herbes exotiques à l’ Eu rope, dont
les feuilles font rudes, un peu piquantes,’& les fleurs
grandes, paniculées, toutes hermaphrodites.
Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir:1
Un calice a deux valves uni flores y celles de la c0"'
rolle environnées a leur bafe d’ un anneau barbu y d(M
appendices linéaires y trois étamines y deux fligïïuxw*-
R I Z RO B 22ï
C a r a c t è r e g é 'n ér i q u e.
Chaque, fleur offre ;
i°. Un calice bivalve , uniflore, dont les valves
font inégales , larges , ovales, concaves, un peu
carénées, l’extérieure un peu plus large 8c plus
courte que l’intérieure.
2°. Une corolle bivalve entourée à fa bafe d’un
anneau court, pubefcent, barbu ; la valve extérieure
coriace , terminée par une arête fétacée,
l'intérieure linéaire, très-étroite, enveloppée par ,
l'extérieure. |
Deux appendices linéaires, de la longueur de
l’ovaire.-
3®. Trois étamines dont les filamens font capillaires
, terminés par des anthères longues, linéaires,
légèrement bifides à une de leurs extrémités, un
peu barbues à l’extrémité oppofée.
40. Un ovaire oblong , furmonté d’un ftyle un
peu Taillant, fétacé, comprimé, un peu pubefcent
fur /es bords, terminé par deux ftigmates capillaires
, légèrement pubefcent 8c glanduleux.
Les femences^.. . .
E S. P E:;C E.
Riz OLE à feuilles rudes. Ory^opfîsafperifolia.
Oryi°pfls culmo fubnudo y foliïs rigidulè ereétis ,
fubpuhgentibus, afpéris. Mich» Flor. boréal.-amer.
Yol. i .’pag. y 1. tab. 9.
Cette graminée, confidérée extérieurement, a
l’afpeét du riz ; elle pouffe des racines fibreufes,
capillaires, d’où s’élèvent plufïeurs chaumes affez
hauts, prefque nus, glabres, fiftuleux, articulés,
garnis inférieurement de feuilles médiocrement
largestrès-longues , droites, roides , rudes au
toucher, très-aiguës 8c.même un peu piquantes à
leur fommet : les feuilles qui garniffent les tiges
font très-courtes, fort aiguës, à peine auflî longues
que leur gaine.
Les fleurs font difpofées en une panicule terminale,
droite, peu garnie ; les pédoncules font pref:
que Amples, longs , filiformès,épars ou alternes,
uniflores. Les épillets, affez gros, ne contiennent
qu’une feule fleur. Les calices font affez grands,
compofés de deux valves larges, ovales , nerveu-
fes, ftriées. La corolle, à. peine plus longue que le
calice , eft bivalve; la valve extérieure eft liffe ,
coriace , ovale , cylindrique , terminée par une
arete droite , longue ,. fétacée , entièrement fermée
8c enveloppant la valve intérieure, qui eft
bien plus étroite , mince,, prefque linéaire : il
exifte encore deux autres valves en forme d'appendice
x qui accompagnent l’ovair«;.-
Les filamens des étamines font la longueur
de la corolle, 8c renfermés. dans la valve extérieure
: c’ eft du fommet entr'ouvert de cette-dernière
que fortent trois anthères longues, linéai-
res, pendantes, barbues à une de leurs extrémités'.
Le ftyle eft un peu faillant au fommet de l’ovaire,
8c fe di-vife en deux ftigmates glanduleux 8c pu--
befcens. g | |
Cette plante a été découverte par Michaux dans
1 l’Amérique ; elle croît le long des montagnes qui
: régnent depuis la baie d’Hudfon jufqu’àQu ébe c,-
( Defcript. ex Mich. )
ROBINIER. Robinia. Genre de plantes drcoty-
lédonesy à fleurs complètes, papillonacées, de la
famille des légumineufes, qui a des rapports ave«
les pifcidia 8c les caragana, qui comprend des ambres
ou arbriffeaux exotiques à l'Europe ; ailées»
avec une impaire, dont les folioles font articulées»
8c ariftées à leur b afe, munies de ftipules réparées
des pétioles, 8c dont les fleurs font difpofées
en grappes axillaires 8c terminales.,
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir?
Un Calice fort petit , entier, tronqué- ou a quatre'
lobes peu marqués y des étamines diadelphiques y urv-
fligmate velu antérieurement y une gouffe oblongue ^
, comprimée , a plufïeurs femences aplaties.
C A R A C T.: è-R E GÉNÉRIQUE. -
Chaque fleur offre :'
i° . Un calice d’ une feule pièce, fort petit, tram*'
panulé, dont l’orifice eft tronqué ou marqué de?
quatre lobes quelquefois peu fenfibles,, inégaux,,
fouvent le fupérieur bifide.
2°. Une corolle papillonacée , dont Yétendard-
eft grand, prefqu’arr.ondi, obtus;-les ailes ovales-,,
oblongues, libres, munies d’un appendice très-'
court 8c obtus ; la carène prefqu’à demi orbicu?-
laire, obtufe,. comprimée, de la longueur des-
ailes. •
30. Dix étamines diadelphiques , amendantes
munies d’anthères arrondies.
4°. Un ovaire oblong, un peu cotriprimé, fur-
•monté d’ un ftyle filiforme, un peu courbé à fon*
fommet,’ terminé par un ftigmate velu à fa partie-
antérieure.
Le fruit eft une gouffë affer grande, oblongue^
'comprimée , , renfermant plufïeurs femences- apla--
ties.
Obfervationsi Le genre robinia de Linné com^-
j prenoit des- efpèces- qui pouvoient être aifémerur
} diftribuées en deux genres-,.à raifon de la diffé—
j rerice que préfentoient plufïeurs- parties'- de leuc
1 fruétificaûon, 8c même leur port extérieur.-M.Lar