l6 o V O Y A G E A Ü L e V A N T ,'
Lez en Arabe ayant le débarquement. Quand
la I>^mbifelle eut appris que fon mari étpiç
Turc n a tif d’Alger , elle fe mit à pleurer
rrès-amérement : mais youjant pourtant en
être plus allurée , que, parue que lui en aypip
dit çe jeune homme, elle demanda à fon mari,
s’il étoit vray çç que lui venoit de dire le
Garde-Cayut j là-dçlïus elle lui rapporta tout
ce quji s’ç toit dit entr’eux à fon égard. Mufta-
pha jugeanr bien qu’il n ’étoit plus nécelfaire
çfufer de déguifements, foi répondit que ç.ela
étoit vray , qu’il étoit Mahpmetan, & qu’il
l’avoir tpûjpursété.bfais qu’ilmç falloir: point
qu’elle s’en affligeât,. & que tant qu’il vivroit
il auroit toujours pour elle 1# menm pa^fion.
Jamais pprfonne ne fut plus penptrée de
t ridelle que le fut cette pauvre Dembifelle ,
quand elfe eut appris de la propre bouche dp
fon mari qu’il n’avoit été Chrétien qu’en apparence
, ôc quand elle fe reprefenta qu’il l’a-’
voit trompée fous cefaux-femblant, ellepen-r
fa perdre l’efprit. Muftapha , qui avoir unç
véritable tendrelfe pour elle , employa tous
les moyens imaginables pour la coufoler,
il lui promit entr’autres uhofps ,( qup quoy
qu’il eût été élevé dans la Religion Mahomet
tane ^ qu'lLfut danX la réfolntion de n’en
e mbfalfer j amai^ une autre $ il .-„ne la Ç.kfigÛT
ngroit pourtant jamai$ h n U fienne, ïmfin
voyant
E g y p t e , S y r i e ; !&e. \ e x
•Voyant qu’il n ’y avoir point d’autre remede
jque de prendre patience* elle tâcha de mett
r e ion efpxit en repos. Mais comme les grandes
trille lies ne fe paflenf pas en un moment,
fouve nt lorfq.u ’ el te ire gardioit Mullapha les
larmes lui yenoient .aux yeux.
- t .Cependant ils; arrivèrent à Alger , ouMu-
îlapha ne fut pas tplâtnt, débarqué qu’il, alla
.avec un vifage ouvert fe faire connoitreàfos
parents qui etoient là en alfez grandnombre,
il leur prefenta fa femme qu’il tenoit p a rla
-ni ai n. Il tu t xeçu av ec, bie n des ic ar e des , de
.même que fa trille moitié. Les .parents firent
:tout cA-qn’ilsv.pu^n^.pniixll^l.i^excpar.'doit.
•ceur â leur R e lig io n , &c -ils, voulurent, auflï
quelquefois, ufer de feverité Ô6 de contrainte.
Cependant elle demeura ferme , &c fit tant
par les prières .auprès de fon mari., que Mullapha
touché de fes larmesprit la réfolution de
s’en aller ailleurs viyre ayec e lle ,c e .q u is ’e-
xeçuta peu df items apres , ayant premiexe-
ment prisieur route vers -T ripoli e n Barbarie^
Ce, fut icy qu’elle accoucha^Tun fils qui fut Je
premier fruit de cet infortuné mariage &c
np.tès qu’elle fe fut allez bien rétablie ,de fa
couche|ils sien allèrent au Caire,,.ou Muftaa
pha: alla d’abord, avec fa: femme trouver id
Confiai de la Nation Fxançoife , le priant de
lui pxpcjïrgr quelque; moyen de fiubiifoe r. Le
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