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par le Bachad’Egypte , fous la conduite d’un
Sangiae-bey, avec une-bonne efcorte.
jQuoy qu’il en foit, il faut I
que. LEgypte fait bien déchue
depuis quelques lié- I
leurs Livres de Chimie y
comme nous l ’apprenons
de Suidas & deplufieürsaü-
très Auteurs. Je n’ay pas
deffein de faire voir ieyda
Vanité de cet art qui prétend
c|es puifque ce Royaume j
étoit autrefois ü riches que J
les Romains croyaient que :
les immenfes .richelfes que
-.poiTedoient les Egyptiens
ne pouvoient venir que des
•fecrets de la Chimie , & |
qù’ilj falloir que ce peuple j
eut trouvé i lé feçret de I
•transformer les métaux ; 6c J
,ce que je dis icy eflfi v ra y , j
que l’Empereur Dioclétien |
efpera de leur ,ôter cette j
relfource en brûlant tous |
à latr^nsformation des
métaux i mais ce qu’il y a de
furprenant^v c ’eft que je
pourrois citer pluiïeurs graves
Auteurs qui ont cru que
les Egyptiens le. poffedoient
anciennement. Ceux qui
Voudront fe donner la peine
de lire le chap. ijo / 'd»
Huetïàna 3 auront de quoy
contenter leur curiolké.
EN E G Y P T E , S Y R I E, 7Jf
C H A P I T R E X LI.
Du Nil i de fa.feurce, & de fin acaoiffernent.
e’Es x avec raifon que les Anciens^ ont
d it, il y a long-tems, que.Le. Nil etoit
dans io n cfpece un Fleuve unique., 8t en cela
ils ne fcip iù point t r o m p e z , puis qu’il a quelque
chofe d^ fort fingulier, foit a 1 egard de
£a fource , .foit à l’égard de fes effets. :
Ils ont placé les fources dé^e Fleuve dans
les montagnes de„la Lune, a douze degrez de
latitude Méridionale ,,o u la neige.de ces
montagnes venant a fe fondre > fait pluli.eùrs
juilfeaux qui forment deux grands Lacs, 1 un
à l’O rien t, 8c l’autre a l’O ccid en t, qui font
éloignez l’un d e i ’autre d’entviron quatre-
vingt milles. Et leurs eaux, apres avoir fait
chacunes un Canaffqre joignent dans 1 Ethiopie
, environ à deux degre£ d$ latitude Septentrionale
,, où elles n’en font plus qu u n ,
qui après avoir coulç dans’ une fort grande
étendue de pais, c’eft-à-dire par d e -la 1 onzième
degré, vfe fépa're encore 8c fait 1 Ifle de
Meroé, qui s’étend prefque jufqu au i j , degré
, où çes deux branches du Nil .fe rèjc>i^
gnent en une feule rivière > qui apres avoif
K ij bien