8 s V o y âge au L e v a n t ,'
j5 à Couler vers l’Eft-Nord-Eft, illaiffe au Sud?
„ Eft G ans y Gaffata, & Bi^amo , puis* il traverfe
„ les p aïs de (jonga ôc dç Cjafire y & continuant
„ ju fq u ’à celui 4e Fajcalo , il vient au p aïs de
„ Funcb., ou dans la-Nubie , £c de-la en Egypte,
Nous àvons affez long-tems été dans la pen?
fée que ces deux Voyageurs avoient vu deux
differentes fources du N i l , parce que nous
eftimions, qu’il y avoit une auftigrande di£-j
ferençe entre les lieux qu’ils décrivent qu’en»:
trè les noms qu’ils leur donnent, que nous ne
croyons pas qui puffent convenir 4 une même
chofe. Nous penfions donc que dans ces deux
defcriptions nous avions non - feulement ce
que nous trouvons dans les Cartes de Ptolo?
niée touchant la fource du N il qui eft a l’Occident,
& le Lac, qui eft du même cô té , qui eft
precifément ce que le P. Pais décrit,mais aufli
que Telles pouvoir bien nous avoir décrit
l’autre fource &; l’autre Lac qui font a l’Orient
j 8c qu’adnfi Ptolomée pouvoir bien être
juftifiépar ces deux écrivains contre tous ceux
qui le contredifent.
Mais quand on regarde la chofe de plus près,1
il par oit évidemment que la contradiction apparente
qu’il y a entre ces deux Auteurs ne
v ient que de ce que le P. Telles nomme quelques
lieux dont le P.Pais ne fait point mention,
quoy qu’il marque pourtant que le Nil d ’en
b E G Y P T e" 1 ' S V R 1E ; :& 't. t f
haut traverfe plufteurs pais qu’il ne nomme
point : ajoutez à cela la méprife , qui eft affez
ordinaire dans la prononciation des langues
des pais étrangers, qui fait qu’on croit trouver
une différence effentielle ou il n. y en a
pointefteClivement.Quand les Nations é tran-
gérés,, comme les gens du Levant,ou même
les Européens! par exemple les Efpagnols, les
italiens j: ou les ErançoiS y veulent écrire un
mot Allemand fur la*ftmple prononciation*
qu’ils en ont oüiefcombiett neie dégiâfent-ils
pas f il en eft de même de nous à l’égard des-
Orientaux & des autres peuplés. Il m’eft fo.u-
vent arrivé qu’après avoir oüi prononcer
quelques mots aux gens du Levant, & que je
croyois avoir parfaitement bien entendus ôe
retenus, lorfque je les voulois dire devant les.
perfonnes qui entendoient bien la langue, je
rrouvois que je m’y étois trompé „ & qu’en les
prononçant devant eux je tes faifois pâmer de.
rire. Ce qui m’eft arrivé peut arriver à tous les
autres , & par confféquent aux deux Auteurs,
dont nous parions.: Qu'on life donc avec at~
tention les deux endroits dont rl s’agit , 8c
l’o n s’ap p e rç e vr a fae il e men t que. ces deux
.Voyageurs n ’ontvft & n’ont décrit que la m&
me fource , & quelapetitediffétenee qu’il pa^
roît y avoir entr’eux peut bien fervir de pren?
Ve qu’ils n’ont pas écrit de concert pour en
§&Bf|§ ' faire