Eglifé fous
terre.
Cytheria.
478 : ' V O Y A G 1 AU L SVAtT*'-', ,
Famagoufteun grand commerce de foye, âuffi
la plupart des a rb re s font des meuriers blancs
dont o n nourrit les vers à foye. On en recueille
Os pétrifiez
«
tous les ans environ huit mille ocques,
qui font vingt mille livres pefant de Hoi^
lande.
Lorfque nous fûmes retournez de Famagou-
fte au Bourg de Spigliotifla où j’avois choifi
ma demeure , on me mena voir une Eglife
fous terre , qui porte le nom du Bourg. Pour
y aller on defeend v in g t-q u a tre degr-ez qui
font tous taillez dans le Roc , de même que
l’Eglife, qui eft accompagnée d'un puits êi
d'une chambre. J y vis auffi plufieurs anciennes
peintures , mais la plupart for t effacées.
Après-niidy, nous nous remîmes en chemin
, & peu de tems après nous paffâmespar
un petit Village, & nous vînmes enfuicè à uri
Pont qui a onze arches , on l’appelle f ejfieryde
Trapejè, ôc après avoir encore paffé plufieurs
Villages , nous arrivâmes le foir au Bourg
Cytberia, ainfi appellé peut-être de la Déefie
de l’Amour. On y voit aufli la Fontaine de Venus,
Le lendemain matin, nous repartîmes de-ia^
prenant avec nous encore quelques perfon-
nes du Bourg, connues partoiitaüx environs*
afin d’aller voir un lieu fitué dans Îamonta-
. g n e , où l’on voit les os des hommes & des
bêtes qui fe font incorporez à la Roche, & qui
fe font pétrifiez. Lorfe
n E « y e t e '1 S y r i e ,' &c. 479.
Lorfque j ’étais â L a rn ica, le Conful m’a-
to it fort recommandé d’aller voir ce lieu-là?
&■ comme je 'm’étais imaginé que j ’y trouve-
rois quelque chofe de confiderable., j ’avois
■ f^it prendre avec nous des marteaux & de*
ci féaux. J ’executay en partie le deffein que
jj’ayois* car je fis détacher du Rocher quelques
uns de ces ©s;.i Le principal fut un os q u i
reffembleà celui du bras d’un homme,, que:
les Anatomifles appellent Radius. Il étoit teU
lement attaché à la Roche, que nous travail-
Mmes bien deux heures avant que de f’èn pou-j
voir féparer , & quoy que nous le fiffions avec
bien de la précaution , pour tâcher de l’avoir
en tie r, nous ne pûmes empêcher qu’il ne fe:
rompit en deux * parce quelaRoche elle-même
fe fendit. Mais ce que je regardois d’abord
comme un malheur , f© trouva dans lg&-
fuite etre un avantage > car, par le moyen de
cette rupture,. nous vîmes dans fe dedans de
«et os la forme de la moelle fort bien marquée.
Je l’enveloppay fort foigneufement
dans du coton, afin de* l’emporter avec moy ||
les curieux pourront le voir chez moy * ôe
Jè n donne icy la figure , ou. il paroît envi-"
tonné de plufieurs petites pierres, & par-def-
lous, de plufieurs morceaux, d’autres os donc
©n voit encore la moëlle, & quiéto'ient tous.
Joints enfeqible avec la Roche. Je trouvay
dans*