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çoit dès le commencement de May &c y duré
jufqu’au commencement d'Octobre , auque1
tems il celle de croître ôc commence à baif-
fer.
| Pour nous, il nous femble qu’il eft bien plus
raifonnable d’en croire ceux qui fefont don*
né la peine d’allerïfur les lieux: , pour faire
des recherches exactes .de la fource de cette
rivière j que de -s’en rapporter aux raifônne?
ments &c aux con je épures de ceux qui demeurants
dans l ’Europe, & méditants à leur aife
dans leur Cabinet , veulent décider, par la
force de leurs raifonnements , ce qu’on doit
croire 4u cours de là fourcedeçe tte Riviê-
re bien loin au-delà déjà Ligne.
Il elb certain qu’il n ’y aperfonnç qui puilfe
mieux «faire ces recherches &: ces découvertes
Ç que lès Millionnaires: v ear comme ils fe
font un devoir &ç une occupation continuelle
du falut des âmes, & que leur zele lés fait
pénétrer dans les. païs les plus iloigaez > Si
qui font inacceffibles aux autres Voyageurs à
eaufe des dangers qu’on y court -, W certain
encore que prefque tous ces Millionnaires
j & particulièrement les Jefuites , font
ordinairement for® hàb^es w en état de faire
de nouvelles découvertes,
C’eft donc aux foins qui ils ont pris, & à la
peine qu’ils fe font donnez ? que nous fom*
mes
Ë fcf Ë G, Y î? Y E , S Y R t Ê t èrt.
•mes redevables de deux découvertes confîdé-
tables qu’on a faites de la fource de cette Rivière*
'v-, • . H - - y q ' -';-ir 1$
La première eft celle de PewrPdis, que Kir*
cherus nous a donné, & qui fe trouve âulïl
dans la-Defeription de l’Afrique du Dr. Ql-
phert Dapper pag. 58. où il fait parler ce
Voyageur en ces termes. ,, Après avoir parlé
j, de la fertilité des terres de l’Empire du Pre-
» te-Jany il ne fera- pas mai-à-propos de dire
a, aufli quelque chofe des -principales Rivie*
3', res & des principaux Lacs qui y font. La
>, première, qui fe prefente 3-èlt cette grande
» èc fameufe Riviere du Nil:., de laquelle,
à, non-feulement les. Anciens Sa les Modernes
S, ont écrit av-ec étonnement ôc avec admira-
,, tion 3 mais dont nous trouvons encore qu’il
3, eft fait mention dans la Sainte Ecriture.
| „ Les Ethiopiens l’appellent aujourd’huy
3, , $c elle a fa fource dans le Royaume
« d e Gojam, dans une Province appellée Saha-
9rU > dont les habitants fenomment Cé
» font des Chrétiens ; mais dont la Refigion
3, a h fort dégénéré avec ie tems, par la ruine
3, de leurs Eglifês ôa par lestfuperft irionsauf-
3, quelles ils-fe font peu à peu laidez aller,
3> qu’ils ne.different pas beaucoup à prefènt
ébdes Payens dont ils font voihns.
| » La fource du Nil eltdans la partie Ocei-
„ de n ta-.