Particala-
ritez too-
chant la ville
de Tri*
3*0 ü ■ V O'Y a g e a ü • Levant ;
âvoiênt fait naufrage dans le Port de S. Jean
4’Acre. Le lendemain vingt Matelots de ces
vaifleaüx y a rriv a n t, rapportèrent que Tun
avoir échoüé la nuit avec deux hommes qui
y é to ie n t, favoir le Secrétaire & le Pilote ,
qui avoient péri dans ce naufrage > qu au relie
ces deux vaiflfeaux étoient bien chargez , ôç
qu’ils étoient prêts de faire voile. Le même
jour une S aï que vint aulïi y jetter l’ancre ; elle
étoit venue fans mât de S. Jean d’A c re , ou
elle avoit couru grand rifque de périr.
Je me trouyois fi bien à Tripoli que j ’y
voulus achever de palfer l’b y v e r, dans le def-
fein de retourner en fuite à S. Jean d’Acre ,
o ù , comme j e l ’ay d it, je n ’avoispû aborder
à caufe du grand v e n t, & de-là je me propo-
fois àuifi d*aller voir Nazareth & la Mer de
Galilée-. Cependant je pris le plan de la vil-le
te des quartiers des environs. ;
C ’eft une des principales' villes maritimes
dè Syrie, & d’un fi grand commerce, qu’on
y envoyé des Marchandifes de tous les efi*
droits du monde , tant par Mer que par T erre
, comme de-là on en envoyé aulïi par tout.
On y fait beaucoup d'étoffes de foye, cnmmé
des Camelots , de la Trip p e, desTapilïeries ,
&c. Le terroir tout autour produit de très-
bonne huile & d’excellent vin. Environ à.une
^Jieuë de la terre , il y a vis-i^yi? de la ville
deux
en E g y p t e , S y r i e ; & c. j 05
deux petites I f lesdans l’une defquelles il y
a une grande quantité de Pigeons, & l’autre
cft toute pleine de Lapins, qui s’y font ainfï
multipliez depuis qu’un Marchand Hollanr
dois y en lailïa deux qu il avoir apportez il y
a quelques années. On prend quelquefois le
divertiiTement d’aller tirer dans ces deux
Ifles $ Mais celle où fe tiennen tles pigeons efE
£ pleine de rochers qu’elle eil prefque inac-
celïible. Les vaiffeaux :& tiennent â 1 a rade
entre ces Iflés & la v ille, parce qu’à caufe du
peu de fonds qu a la Mer dans cetr endroit y
on ne peut approcher de la Terre, J ’allay un
jour fur lë bord de laR iv ie re , qui defeend du
Mont :Llban & qui tràyerfe ia ville „pour la
de fline r à. mon aile. Il y a , àquelquediffance
de-là, un beau Monaftere habité par des So.<-
litaixes Maho m e t an s,. q u i eft tout planté d’O*
rangers &c de Citronniers..
Environ à une demie lieuë de la H ile e â le
Pont de Godefroi de Bouillon, ainfi appelle*
parce que ç a été-ce vaillant & pieux Héros,
qui 1 a bâti. Ce Pont, qui eft de pierres attrois
arches,, fous 1 une defqu*el 1 ës paffe cette p.etire
riviere. dont nous, avons parlé. Au- deflFus il y
^ usn Aqueduc qui fert h conduire dans la. Vih
fe l’eau qui fort d’une four.ee qui: elï. à deux
iieuës d’icy au pied d’une montagne;• elle,en
e a telle abondance que dans la p lupart
des