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de l’Auteur, [a le commandement. Il étoit aflîs, avec une
}partie d e ^ r ^ e n s T u r l e bord de la nier * il
m’aborda àufli-tôt & medemanda lë.OEafare ou
péage. Je lui dis que les Francs ne dévoient
là aucun péage ,à quoy j’ajoûtay q u e j’y étois
venu plufieurs fois fans avoir jamais rien
pay é -, comme ce h’étoit pas.nori plus à pre-
fent mapenféedelefaire. L’Aga, qui nevou-
lôit pas fe contenter de c e la , commanda U-
deffus à fës Janiflàires de me mener eh prifon
nu Château. Auflbtôt ils fe mirent en devoir
d ’èx^ëUtér fis ordres ôc comme ils me; vou-
loiéht prendre par ie bras , je leur dis qu ils
n-’a voient que faire de fe donner cette peine,
& q ne j ’ i F© i s t r è s-* vol o n ti e r s où l’A g a me you-
loit faire menér, mais que.je l’aflïïroisqueje
ferôis fàvoir au Baffa, par le Confiai de Saïde,
l’injuftice qu’on nie faifoit icy ; car cette place
eft de la dépendance du Baffa de Saïde. Et
afin de donner encore plus àpenfer à l’Aga ôc
en obtenir plusaifëment ma libertéyje tâehay
de lui faire accroire que j ’étois un Marchand
de T r i p o l i , q u e j ’y avois demeuré quelques
années!, de forte que je ifavoïs foré bien;que
je ne devois rien payer icy i mais tout cela fut
inutile , on me mena au Château où l’on me
m it dans un cachot rempli de vermine, jf jr
trouvay un vieux Prêtre Grec qui y avoït ete
mis pour la même raifon. Cependant le Pâli
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tro n du vai fléau me vint crier plufieûrs-fois
en Italien , què je m’a vois qu’à payer, & que
lé Conful dé Saïde me feroit bien-tôt rendre
mon argent, fe plaignant en même- tems qu’il
ne pouvoir pas partir fans moy,à quoy il ajou-
fcbit que fij’envoyois un exprès au Conful de
Saïde, comme j ’avois en vie de faire, l’Agale
feroit arrêter, & que cependant il ne me feroit
nourrir qu’au pain & a l’eau. Ces considérations
me portérentenfin , après avoir de -
meure là deux* ou trois heures , à lui payer
là fomme qu’il me demandôit. Enfuitei de
quoy ?aÿain été mené une feconde fois devant
l’Aga , je lui dis que puis qu’il voü-
ioxe àgir avécfnoy d’une manierèïî déraïlbn-
nable, il pouvoir bien m’ôter tout ce que j ’a-
W quoÿ il nie r ép o n dit fan s hefiter , ôc
d’un grand fang froid, qu’il ne demandoïtpas
un fol au-delà de ce qu’il lui étoit dû. Je ti-
T’aÿ; dë#c ma bouriè ôc lui comptay environ
quatre ecus’, qui eft ce qu’il prenoit pour chaque
perfonne. Ce qui me fâchafle plus dans
cette affaire, c’eft queje favois bien qu’il ne
lui étoit riên 4u , & que les Marchands de la
Cdtë m’avoient in fl: am nient prié de ne point
payé r, par ce que quand les Turcs ont ufte fo is l
commence à établir un d ro it, il eft très-dïffi-
6ile dele faire abolir. Ainfi jie crains bien que
$âhs la fuite les Francs-ne foient obligez de
* Jïom* IL y y paye#