480 V oyage au L ev a n t
dans Je même endroit quanti ce d’autres morceaux
qui étoient un peu cachez en terre*'
dont quelques-uns étoient des os d’hommes,
& les autres .de hêtes de diverfes fortes., ôc
même des dents d’une grandeur extraordi-i
naire. Je vis aufli autour de là Roche plufieurs
bouts de cierges .appliquez contre les muraille
s , d’où je jugeay auili-tôt que ce lie u é to it
ên quelque vénération dans le pais., & l ’on
me dit en effet que les Grecs y alloient que U
quefois 'faire leurs prières , dans la penfée
peut-être que quelques-uns de leurs Saints y,
font enterrez. J ’empartay avec moy tout ce
que j ’avôis arraché de cette Rocher mais ce
qui avoit été fous te rre , n’cétoit pas fi pétrifie
qüë l’os du bras qui eft reprefenté dans la
T ai lie-douce. Comme il étoit déj a bien tard,
quand nous partîmes de-là* nous fûmes oblir
gez-.de paffer la nuit dans un Village qui étoi%
là auprès. ; » ■
A quelques milles de N icofîe, il y aune pe-*
tite montagne qui n’eft que d’huitres pétrie
fiées, dont j ’ay.aufii eu la curiofité d’apporter
quelques-unes. Ces huîtres fontpleines de
fable, de la même maniéré que les autres le
font d’êau. Les écailles en fout ferréêsT’*une
contre I’a.utre , & lors qu’on les o u v r e o n
v o it l’huitre des deux cotez des écailles-, fî
bien confumée , qu’on diroit qu’elle y eft
. . à m m
E îf -r£ -G, Y 1 £ rjr jS Y f i l f ÿ & c .
'gravée. Ces écailles font aufli pétrifiées ou
: changées en pierre. Il n ’y a pas long - terris
qu’étant occupé à écrite mon v o y a g e , j ’en
ouvris u n e , a fin de représenter comment elfe
eft » dans unè; écaille pleine de fab le, jau m ilieu
de laquelle on v o it l’huitre toute entière,
& en.même-tems comment plie paroit grad
é e dans l’autre écaille. Quand on ôte lé fablp
de la première é c a ille , on \çoit l'huitre qui
eft de même confirmée par le tem s , d’où il
.f^.ut.c °nc 1 Une que eps huîtres y ont £tp v iv an te
s:, &c que l’eau sfétant gcoulée le fable a in-
fenflblemënt pris la p la c e , & q u e l’huitre eh
mourant a imprimé la forme dans l’écaille»,
comme on lé peut voir dans la figure. L’é-
çail le qui eft au côté droi t eftrçèllé pu l’huitr e
paroît comme g r a v é e , & celle qui eft au côté
gauche, l’écaille y eft pleine de fable, & où
l ’on/voit aufli fort bienJ’huitre. Airifi il en
eft de çps: huîtres comme de, ces pierres où
l ’on v o it un ppiflon , defquelles nous] avons
parlé cy-deflus dans la Defcription de Trip
o li. ( a )
I • ( a ) On peut cpnfulter la
note qu’pn a faite fu r. ce
fujet.Rien n’eft fi commun
dans les Cabinets des curieux,
que ces forte« dç Pétrifications
, qui font fou-
Tom. IL
Peu
vent des jeux de la nature,
qui imite parfaitement les
originaux qu’elle reprefen-
te.Plufieurs perfonnes y ont
été trompées ,v ôc ont pris
pour des os des Géants, des