t ï V O Y A G E A U L E V AN T * f
champ où font les fources du Mil eilde tous
les cotez de très-difficile accès, excepté du
g coté du Nord a qu’on y peut aborder plus
„ aifément. Au-defious de la montagne , à
Bfejloignementd'environ un mille, on vqit
„ fortir des entrailles de la terre , dans le
„fond, d’une profonde vallée , un bouillon
ÿjf qui forme une R.i?iere, qui fe joint peu de
M tems après auNiL On croit qu elle alamê-
w me fource i mais qu’elle coule quelque- te ms
„dans des Canaux fous terre 8c quelle ne
^commence: à fe montrer qu’en cet endroit,.
. „-Le Canal que forment ces fources, ôc qui
„ commence- au bas de la montagne., prend
„ fon cours vers l’Orient à laJodgueur d’une
^portée de moufquet, 8c enfuke ïlf e tourne
. „vers le Nord:. A un quart de lieue de-'làon
^ v o it un. autre petit ruiflêau q ^ .fort ave£
„ bruit d^entre les pierres ôc les r ochets * au*
ÿ quel àpeude diftance de-làfe^viennentj,oin-
3>dre deux autres -qui prennent leur cquçs
„ vers l’Orient $ c*efi: ainilque le Mils’aeerorç:
J,pe,u-à-peu,. en reçevant continuellement de
„nouvelles rivières qui y apportent beau-r
,*coup d’eaux., A une journée de chemin i |
a,,fe joint a un grand Canal nommé fa-ma,.
„.qui enfuite fè tournevers, l’Occident ^
^ v tn g t-c in q lieues de fa première fource»!
^Adora iH change de cours tirant vers l’Op
rie n t
E N E s Y P t 1 , S Y RI 1 y :'$c. f f
H rient & tombe dans un certain grand Lac
„ qui eft au pais appelle Bed , qui dépend en
„p a rtie du Royaume de Çojatn 8c en partie
jj de celui de B amble-, 8c il.s’y jette avec tan t
,, de rapidité, qu’on diltingue fort bien l’eau
,, du Nil d’avec celle du Lac % 8c tout le cou-
„ rant de ces deux eaux mêlé avec celle du
§| Lac continue à couler enfomble. Aufiïr
y,ro t qu’il eft forti de ce Lac , il tire du cq-
„ té du Midy par diverfes courbures , & il
,, a r r o fe I le p aïs nom mé A lata, qui e fi: à cin q
y, lieuës de l’emboucbûre du. Lac. Là paf-
„ f a u t entre' des Rochers hauts de quator-
„ ze coudées , il Ce précipite en bas avec un
„ bruit épouventable & en élevant une
poufiiere d’eau quiparoî^t de loin comme un
brouillard : un peu après; il fe cache telles
,, ment entre deux rochers , qu’à peine le
,, peut-ôn voir. Les pointes de ces deux ro-
s, chers font û proches hune de l’autre, que
l’Empereur, en jettant un pontdeifus,y eft
f, Couvent paifé avec fon armée. Après qu’il
3, à arrofé a l’Orient le Royaume de Bega mi-
j>diri, de Gojam, 8c les autres qui font entre
xj deux, comme Ambar, Olaca, Xaoa & Damot,
i, il tire tout- d’un-coup vers le Royaume de
33 Gojam 3 8c après aivoir arrofé les Provinces
33 de Bijan 8c àçXGumanca , il vient fi près du
a Royaume de Qûjam, qu’il n’eft plus qu’à
L ij „ une