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calîon , parce qu’il faifoit fort chaud. Peu de
tems après nous rencontrâmes une fontaine,
& nous nous y repofâmes depuis m id j jufqu’à
quatre heures , que nous continuâmes nôtre
chemin, & paffantplufieurs Villages .des deux
cotez de la Plaine dans un terroir allez fertile
i nous laiflames encore une fontaine fu rie
chemin , le foir nous nous arrêtâmes fur lé
bord.d’un ruideau. Nous partîmes.le jqu rfu i-
vant une heure avant le jour nous paflà-
mes fur un Pont q u ian en f arches. Il y a beau-
coup d eau dans c e t endroit i deforte que nous
fumes obligez par trois ou quatre, fois de paf-
fer au travers 5 elle et oit môme quelquefois
aiTe.z profonde. Cet endroit forme une alfez
belle vue par la quantité d’arbres qu’il y à ,
& il aboutit â une Plaine fort agréable, A on-
m heures nous mimes pied à te rre , ôt nous
nous repofamps jufqu’à deux heures j puis?
continuant nôtre chemin , nous vinmes en
peu de rems â la montagne , & de-lâ â une
fontaine,aux environs de laquelle ôn découvre
la M e r, Smyrne, & le .Château / c e qui
donne, une tres-agreable vue. Dc~ là venant
dans la Plaine où il y a quantité de petits Bocages
, on palfe par quelques Bourgs; &c lorf-
que je vis que je n’étois qu’à quatre lieues de
^m y r n e j e quittay la Caravane qui allôit
trop lentement à mon g ré , & j ’atrivay dans
cette
EN E G Y P T E fl S YRÎ Ë-,~ m
cefte Ville à cinq heures du foir. Je n’y fus pas
plutôt que j ’allay au logis du Conful Monlïeur /
van Dam.
| Y a j amais eu de route qui m’ait p lus ennuy
ce dans mes Voyages que celle-cy, parce
que dans toute la Caravane il n’y a voit pas
une feule perfonne qui entendit la langue des
francs,, non pas même mon guide ; deforte
que comme je n ’entendois pas le T u rc , je ne
pus m’inftruire de rien „pendant toute la rou-
t e , ni de la difpohtion du pais n i des Villes*
ni des Bourgs , non plus que de leurs noms *
& c eft ce qui eft caufe de ce que je n*ay pus
faire aucune remarque, (a).
. A a )* Il eft étonnanr que
nôtre Voyageur aitparcou-
ni un fi grand pais, iàns y
feire aucune remarque. IL
y a plus de cent« Heu es de
Sattalia à Smyrne', & les
Caravanes employent ordinairement
quinze jouis k
foire cette route. Il eft vray
que cette partie de l ’Àna-
tolie eft aujourd’hüy fort
deferte, ôc les Turcs y ont
détruit ou laifte périr les'
JMonumentslespfüs beaux;
Et tout ce qu’oii peut dire
i'cy eu general, pour dédommager
un peu les; Lecteurs
dé l ’inutilité de ce?
Chapitre ; c ’eft que Sattalia.
eft dans la Province , qu’on;
appeiloit autrefois la-Lycie*
& que pour aller de4 à à
Smyrne , il faut tràverfer
la Carié, & l ’ïonie;" que les-
Fleuves qtr’il a trouvez for
fôn chemin, font leMéan--
dre & le Caiftre ; & les?
Montagnes' font lesv.der~
mères racines du. Montr
Taurus.-
C h A-'