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que point d’autre eau par toute l’Egypte ; 6c
ç’eft ce qui eft caufe que prefque toutes les
Villes j les Bourgs 6c les Hameaux, font bâtis
le long de la Rivière a ce qui la rendroit fort
agréable , tant à monter qu’à defcendre ., fi:
le païs n’étoit pas fi ruiné ni fes habitants fi
pauvres 6c fi méchants.
Avant que de partir du Caire, la curiofite
me porta à tâcher d’avoir quelque chofe
pour conserver la mémoire de l’ancienne Idolâtrie
d’Egypte. Je m’informay donc s’il n’y
avoit point à vendre quelque part de. ces petites
Images de leurs anciennes Idoles * 6c j ’en.
recouvray à la fin trois dont Je me contentay,?
quoy que j ’en euffe pu trouver davantage.•
J/ayf cr,u que je ferois plaifir au LeCteur de
le,s représenter icy de ia= même façon que je
les ay. ■ : - igtatf j Ë g a
. On voit d’abord auhf9, i. 6c N°. %. la Statue
d’une femme n u ë , qui tient des deux
mains deux trefles de les cheveux* dont le relie
eft enfermé fous une efpece de bonnet ou
de diadème. Cette Idole me fut vendue pour
une Statue de la Déefle Ifis i mais il faut remarquer
que les Sçavants ne trouvent nulle
part cette Déefle ainfi reprefentée,ce qui leur
fait croire que cette petite Statue reprefente
plutôt quelque diyertiflement ou quelque jeu
dès Egyptiens.
JLe
'E N ‘E G Y P T f | S Y R I 1 ; &C? ÏO5
)Le Médaillon repfefenté N 9. 3 .6c qui ref-
femble à une Mo'nnoye ancienne v qui d’un
côté eft toute unie comme fi elle avoit étépt>-,
;]ie, 6c qqi a du moins l’épaifleur d’un Duca-
to n , a fur fon autre côté, en figure fort relevée
, l’Image d ’une femmes elle m’a été de même
vendue pour une Ifis ; mais on douté aufli
que ç’endoit une, 6c l’on conjecture, parles
ornements qu’elle a à fa tê te , que c eft plutôt
l ’Image de quelque Prêtrefle.
ILa troijfïéme petite Statue qu’on voit au n**.4^
6c n4.5. m’a été donnée pour un Gfiris;mais on
Conjecture à la difformité de fa tête, qui eft extraordinairement
grofle, que cepourroit être
plutôt une reprefentation des anciens P y g mée
s ©u bien de quelque Nain ordinaire,
qui porte dans fa main gauche une corbeille
entre-lacée, comme fl paroît quand on la regarde
par le côté, où le s -en tr e-1 aç û r e s ne font
pas fi ufées que par-devant. Elle eft habillée
d ’une maniéré toute particulière, 6c il femble
<que c’eft d’une grande robe de toile qui a beaucoup
de plis. Elle a le derrière de la tête appuyé
fur le morceau dè cuivre fur lequel elle
æft, 6c avec lequel elle paro.it avoir été fon-
jdneg on le voit au-deflus dé jà tête , où il y a
*comme une petite planche de travers, à peu
p r ès de la même maniéré qu’on a accoutume
reprefenter 1 eeriteau de la Croix de Nôtre
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