Quantité
de Saute*
relies qui
viennent
du Defert J
& traver-
fent le Jourdain,
152. V o y a g e a u L e v a n t ;
ter près de Rama, aulïî y en eut-il une qui y
dreffa Tes -Tente-s pendant que j ’étois occupé
à deflîner cette Place,
Quelques fe m ai ne s après que j ’y fus arrivé
, c’eft- à-dire le 9. d’Oéfcobre j en eut icyun
vent Sud-Eft, qui venant du defert par de-là
le Jourdain , eâufa une grande chaleur qui
dura quelques jours. C’eft peut-être à ce vent
qu’il faut attribuer le prodigieux amas de fau-
terelles qui viennent fondre icy dans de certaines
années, & qui couvrent tellement la
terré ; qu’à peine la peut-on Vôfri La gran-
deur de ces infeébes, qui font tant,de dégât,
eft à peu près la même que celle demos cigk-<-
les. On me raconta qu’une fois elles mangèrent
, dans l’efpaeede deux heures ,-touteslesf
herbes qui étoient autour de Rama j & que
même dans le jardin de la maifon ou j ’étoisio«
gé , elles avoient mangé la tige des arti-
chaux jufque dans, la terre , d ’où il eft aifé
d’inferer le dommage qu’elles peuvent eau-
fer; comme je le rapportera^ lorfque je parle
ray de l’endroit ou je l’ay yû de mes propres
yeux, La plupart des' ôîf^auxles 'mangent
&c en font une grande deftru&ipn, tant
pour s’en fèrvir de nourriture que pour prévenir
le dommage qu’elleTçauferoiènt, fi dij.
m°ins on peut attribuer cettç prévoyance à
dès oifeaux. Il n ’y a pas jufqu’aux Cicognes
qui
in Egypte ; Syrie ï & c.
îqui leur font la guerre ; car lorfque le Soleil
commence à fe coucher ,. ces fauterelles fe
pofent toutes à terre n’ayant plus la force de
voler, 8c elles y demeurent jufqu’à ce que le
Soleil fe leve. Dans le tems qu’elles couvent,
elles font une fofle en terre de laprofondeur
d’un bon p jed , 8t elles y mettent leurs oeufs
qui font de la, groffeur de l’aniz fucré, ôc qui
s’entretiennent en un petit faifceau où il y
en a autour de q u atre-v in g t plus ou moins.
De ces oeufs il vient au bout de quinze ou fei-
ze joutji de petites fauterelles, mais en fï grande
quantité qu’on en eft effrayé -, elles font
toutes noires quand elles viennent d’éçlorreî
«nais elles changent en un jour , 8c elles, de-;
yienne n t: verte s , co m me fi l’herbe fur laquelle
elles^fe jettent leur communiquoit fa cou-t
leur. Il leur'faut bien quinze jours ou trois
femaijies avant qu’elles puiffent fe fervir de
leurs ailes,.
Pendant que je demeurois à R ama, il y vint
fin Omar Bafla qui fit plufieurs fois l’honneur
au S*., Lub de venir manger chez lui. Il
jétoit Baffa, de Gaza j de Rama 8c de tout le
P aï s des Philiftins, G’étoit aurefte un homme
d ’une fi prodigieufe force, qu’étant a chevai
fl.manioit une lance ou une picqqe du poids»
de fiasr'vingt liy res, aveG ju tan t d ’agilité que
f i n ’eût ét.é que d’une pejfanteur prdinai-.
]Tpm,IL y re.’
Force ex-
traordinài-
re3Sc cruauté
d’Omar
BafTa.