I/Atrtetir
eft reçu fart
civilement
da n s, le Col:«
i i ö V oyage Ao L e v a n t ;
der la vrayë place où ceschofés font arrivées.
On y voie auflï une pierre fur laquelle étoit
aflife la Vierge Marie § lorfque les Rois adorèrent
fon Fils Jefus qui venoitde naître. Get-
te Grotte eft toute creufée dans èe ro c ', & Û
grande & fi haute qu’on y peut aller commodément.
Ce qu’il y a dedans de plus remarquable
eft le Sepulchre des Innocents, ainfi
appellée, parce que plaideurs petits enfants ',
qui y étoient cachez avec leurs Meres > y furent
mis a mort & y furent enterrez.
D’icy je me rendis au Couvent, ou je fus
reçu fort civilement & avec un accueil plein
, de bonté par le Pere Gardieny à quoy ne lè fv it
pas peu unè lettre* de recommandation qui
m’avoit été donnée par Monfieur Lub pour
qui ce Religieux a beaucoup de confidération,
dé même que le Pere Procureur Paulus d Mulonico
qui. eft â Jerufalem, parce qu’il avoit pendant
quelque-rtems fait là fonëbion de Procureur
du Couvent de Rama où il leur avoit rendu
plusieurs fervicès. Il y avoit aulfi quelques
Religieux que j ’avôis connus en Egypte y ôt
à qui j ’a vois rendu fer vice | qui tâchèrent de
m’en témoigner leur reconnoiifance, de me-
me qu’à Jerufalem. Et même le Pere Reve-
rendilïime eut la civilité dé m’offrir un logement
pour fix mois dans le Couvent fans qu’il
m*en coûtât rie n , parce qu’avant que j ’arrie
n ; E g y p t e h S y ç. & c . $ 0
vaffe il avoit oüy dire que mon occupation
•ordinaire par tout où j ’al lo is, étoit de defiï-
ner ee qu’il y.àvpit déplus curieux -x ôc qu’ainfi
je né pouvpis faire un plus grand p ia ife a g
Couvent/que de leur montrer mes deftejns^
En un mot on metraitpit.içy potnme une per-
fonn.e. à qui l’on veu t faire fc>e aucoup d’honneur
, ôc dont on difoit qu’on n’avoit point
encore vû le pareil dans le pais. Le Pere Re-
vérendiilime, qui m’éftimofi autant qu’aucun
des Religieux de fon obédience 3 étoit' une
per fonde d’un grand m é r i te d ’une des prin?
papales familles de Milan, il s’appelloit Petrus
Marinus. Sa coiiverfation fage ôc fpiricaçlle
lui .attiroit J ’pft.ime de tout.le monde, même
parmi les Mahometans. Il me montra trois
petites chambres qu’il faifôit bâtir pour les
Pèlerins, ôc il me difoit qu’il étoit fâché de
nous vpir logez fi étroitement } ôc que com-r
me.il devoit partir b ien -tô t, il eût bien fou-
haitté de voir, cet ouvrage achevéque pour
cela.il avoit fait une dépenfe confidé-rable. Et
de fait il en coûte ipy beaucoup pour .bâtir ,
câr : les Turçs ne permettent pas de |e faire.*,
â moins qu’on n’en acheté la permifiion aù
poids de l’o r, ôc fans cela il ne faut pas efpev.
rer d’eux la moindre grâce en matière de bâtiment
ôc de réparations. . ,
Il en eft de même de la permifiion de pou-
D d ij voir