Belles peintures
du
BaiTanàBaf-
lano»
J 5 S V O. Y A G B A U L e VA N. T ,
nieres font egalement en ufage ; outre que le
chemin, quand on le veut faire par terre , a
aulïi les mêmes agréments..
Jepaflay quelques mois à Baflano>quïn eft
qu a une petite journée de Venife, GeiutnnU
quement pour fatisfair-e l ’envie que j ’avois
d’aller voir les ouvrages.de ce fameux Peintre
le Baflan , qui pour .honorer le lieu de fa
mai d'an c e , y a fait des ouvrages qui: furpaf-
len t de «beaucoup tout ce qu’il a fait autre
p a tt s de quelque dignité & excellence qu’il
puifle être- Il y en a deux en tr au très dans
deux Chapellesj qui font tellement elfimez,
qu’on les tien t toujours renfermez , êc qu’on
ne les Voit qu’au travers des portes de fer
treiliiffées. Le premier eit laReprefentation
de la Naifîance de Nôtre Seigneur. Mais ce
que 1 on croît qu’il y à de plus beau à voir de
ee^grand homme , &c qui n’elf point renferr
nie , mais que tout le monde peut aller voir j
e e ft un tableau qui eft dans une Eglife qui
reprefente l’Afcenfion de jefu s-C h rifl , où
fes Difcijples le contemplentavec admiration
&c avec étonnement. Pour ce qui regarde la
ville de B alfa no , fa fituation eli fort agréable
, fur le bord de la rivière, où j*eus occa*
lion de prendre plufîeurs belles vues.
Ce que je vais rapporter paroîtra fans don*
te
EN E G Y P TE , S'Y RI ï V &c. 5 5 3
te' incroyable à ceux qui veulent trop philo-
fo^her. Cependant je puis a durer qu’il e(b
très-véritable, & que je l*aÿ: v u , comme on
dit , de. mes- propres yeux; Le 4. de Juillet
à trois heures âprès-midy 5 il s’éleva
tout-d’un-coup à Venife un fort grand orage
, mêlé d’une rude pluy e , de tonnerres con^
tinuels-, ôc d’une fi prodigie-ufe grêle j que du
coté d’où le vent venoit toutes les.-vitres*
des maifons furent cafTées. Il en tomba deuxt
grains en tr’au très devant la porte delà irïaiM
fcn où je demeurois, qui étoient fi g ros, que:
les ayant pefez , je trouvay qu’ils étoient'
chacun de quatre onces.Cependant ils étoient’
déjà: un peu fondus:, car je n ’ofay pas lès aller
ramafler que l’orage ne fût pafîé. On m’af-
&ra meme qu’il en étoif tombé un a fie z près:
dè notre maifon, qui étoitprefque gros com-
me la te te d’un homme J & que l’on jugeoic
qui devoir bien pefer. quatre livres. Mats
comme je ne l-ay pas vu , je n’en fçaurois
parler avec certitude.
Pendant que je demeurois a Venife , on
me fît prefent d’un petit animal nommé Ger-
boy qui avoir été apporté de Barbarie par ra reté.
Je le trouvay d ’une figure fort extraordinaire.
Son corps & fa couleur étoient »i peu
près comme celui d’un lièvre ; fl en avoir
a u fii