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juftifier à Smyrne, où je fçavois bien que les
premières préventions duroient toujours ,
j ’envoyay une copie de cette atteftation à
Meilleurs <van Dam & de Bucquojy.y qui me récrivirent;
quelques mois apres , que quoy que
j ’euffe pu dire pour ma juftification lorfque
j ’étois au milieu d’eu x , cette penfée étoit
toujours demeurée dans les efprits depuis que
j ’avois'q u itté Smyrne j mais qu’à prêtent
que Moniteur de Bucquoy avoit montrémon
atteftation en bonne compagnie, où la com*
verfation étoit tombée fur cette matière* tous
les foupçons qu’on avoit eus s’étoient évanouis..
Voilà comment pendant prés de neuf
ans * j ’ay paffé pour une perfonne avec qui je
n ’ay jamais eu grâces à Dieu, rien de commun
que le nom* Et même cette penfée eft encore
demeurée dans l’efprit de:plufieurs Hollan-
dois qui m’avoient connu à Smyrne avant que
çettè affaire eut éclat té , tk. qui en étoient
partis avec ce préjugé. Ce qui a été eaufe
qu’étant à Amfterdam, il n’y apas long-tems,
je fus obligé d’en defabufer encore quelques-
uns, qui me difoient librement qu’ils me pre*
noient pour cet homme,
Cha-]
eèç E g y p t e * Sy r i e .,;
C h a p i t r e L X X VI h,
V Auteur f art de Smyrne y our aller d JAenife. Coutume
de faire faire Ja Quarantained ceux ejui'viennem
du Levant. SituationdeTHôpitaldeS.Lustre y&e:I
JEpaffois fort agréablement le trems à Smyrn
e , & j ’allois fouvent à Hafelaer > où les
Marchands Hollandois avoient fait bâtir une-
maifon, pour y prendre le divertiffement de
la chaffe, & où il y avoit toujours bonne compagnie,
aufti-bien que chez Moniteur le Con-
lui rvan Dam. Tout cela ne m’empêcha pas de
peu fer au voy âge d’Ita lie , & lorfque Je def-
lein eii. fut pris,, je crus que je ne pouvoir;
mieux, faire que de me fervir d’un conyoy qui
etoit l à , un des Vaiffeaux duquel ,, nomm4
fujfrouvb Anna y étoit commandé par le Capitaine
jean de Vogely ôt étoit deftiné pour Ve-
nife. Ainfi apres avoir fait à Smyrne un teMf
jour de fix mois , je pris congé du ConfuI
Moniteur rvan Dam ôc de mes autres amis , en*
fuite de quoy je me rendis à bord , un peu
apres m in u it, parce que je to is parti fort tard
dé Smyrne avec la chalouppe.
|E e 2-5 • d pétobre 1648. le VâiiTàaij E/svvout Départ dk
pù commandoit le Sieur (ferard mander Duffen , SmXrQeleva*