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re. O eux hommes â pied portoient ordinal*
ment cette lancé après lui. Son plus grand di*
ver tiiOfe ment étoit la ehafTe,qu’ir aimoit beaucoup
8c à laquelle il étoit fort adroit > car il
tuoit ordinairement les fangliers du premier
Coup, ôt rarement falloit-il qu’il en donnât
un fécond. Il envoya un jour a*uSr. Lub la hu*
re avec une partie du corps d’un fanglier qjt’il
a voit tué dé • fa -propre main * àc qui étoit fi
effroyablement g ran d , que je n’en ày jamais*
vu de femblabié. Je lui aiday â le manger en
buvant à fa fanté ôc je le frouvay excellent*
J ’ay Vu fouvent ce B a fl a aller à la chaflfe dés*
Chaxals ou chiens Cauvagés -qui font iey en
grande quantité. Cette c-baffe fe fait avec un
Léopard j qui y éfl dréffe dès fa jeunêfle. Lè
chaffeur le tient devant foy fur fon Cheval *
& va toujours ainfï jüfqu’à ce qu’il rencontre
un ChaKal, aufîi-tôt le Léopard faute en b as,
& va en fe tapiffant contre la terre j ufqü’à ce
qu’il croye qu’il pourra atteindre la b été J
Alors il fait quelques fauts avec une agilité
incroyable, mais il n e n fait jamais plus de
trois qui font chacun de dix-fept ou dix-huit
pieds ; il faut qu’il attrape le Cbaxal e n ces
trois fâuts, autrement il lë laiffe-là &*ne f©
donne plus la peine de le pourfuivre, paroif-
fant meme fort trifte d’avoir manqué fbn
Coup 5 jufques-là que fbn Maître eft obligé de
EN E G Y P T Et-, | S, Y R 1 1 y -fer.' j $ 5
rappeller en le c are fiant, comme s’il le plai-
gnoit du malheur qui lui eft; arrivé , & qu’il
lui voulut donner courage en.lui difant qu’une
au t refo isl il fer a mies?* ;
Mais la.cruauté de cet Omar B alfa pafToiç
encore; fa forcé, & il s’y laifîoit quelquefois
aller â de tels excès, que tout fe monde en
àvoit horreur.; Un jo u r, qu’il étoit a la cjiâf-
fe §m de fes Pages eut le malheur de faire
quelque chofe qui lui déplût, & quoy que ce
fut une chofe de peu d’importance & qu’il aimât
beaucoup ce jeune homme , à caufe de fa
beauté & dé fa bonne, mine, il fe laiffa teller
ment tranfporter ^.la colere , qu’il lui paffa
au travers du corps la lance qu’jf ten o it, deé
forte que 1 e. p auvre j o>un e garçon?tomb a mort
a-; terre,
j Mais yolcy f e&ëmpié d'une cruauté exer-?
c ée de fan g frpi d. Pendant qu’il.étoit B alfa
4e Gaza, il alloit de côté &c d’autre faire des
eourfes fur les. Arabes , qui en ce. tems- là,
c toien t diyife z entr’eux, & en diverfes o ce a»
fions ils en furent battus. Dans l’un de ces
combats il. avpit fait prifpnnie%un de lenrs
JPrinces, & après l’avoir garcfe quelque-tems,
*un jour qu’il étoit de fang froid à fumer une
pipe de tabac, il fit, fans en avoir aucuneo:c-
cafion, mais fuivant feulement le penchant
fju ’il avoir; à la enfanté * éenreher £©. Prince
V ij tout