açrt V o yage au L eva»#ï J
Une autre chofe qu’on peut remarquer dan*
cette Providence c’eft que non-feulement
ces 'greffes pluyes viennent des païs montagneux
de l’Ethiopie pour enrichir l’Egypte de
la benedidUon du Ciel,, mais auiïi que^ félon
le témoignage des habitants., au commencement
de Juin ôc les .quatre mois füivants.y les
vents duNord-Eft font envoyez par ce fage
Condu&eur du Monde, aEn.de repouifer l’eau
qui s’ecouleroit tro p -to t, Ôcl’empêcher de fe
-.décharger dans la Mer dont ils lui ferment
pour ainE dite l’entree^ aihfi le débordement
de cette riviere eft une benedi&ion toute particulière
à l’Egypte,, au lieu'que les débordements
ôc les inondations, des autres n ’arrivent
guéres qu’au grand dommage des païs-où ils
de font , ce q u i, pour dire la vérité arrive
aulfi en quelquesendroits p arle débordement
du Nil. Cette
au tems de l ’inondation ;
ainfi elles conçoivent ordinairement
dansdesmolsde
Juillet & d’A oû t,:-& accouchent
dansfes mois d’Avril
ou de May. A l ’égard des
animaux , des Vaches por-
-ten* prëfque toujours deux
veaux à la fois. Les Brebis
-deviennent pleines deux
-fois l ’année , & font deux
agneaux à lapremiereportée
,.& un fortement à lafe-
Ifconde. Ona vû fouventuaè
Ghévre avec quatre Cabris*
qu’elle avoit eus d’une feule
portçe. L ’herbe desPrez effc
•fi haute, quand l ’eau s?eft ret
ir é e q u ’elle couvre :1e bétail
; & les pâturages y font
fi bons, que les'troupeaux*
qu’on y laifle jour ôc nuit
attachez par un,pied, y .en-
graiifent en peu de tems.
ïn : :Eg y p y e , Sy r i e ; & c. t05
Cette riviere ,n’eft pas fort poififônneufe j
mais de fç avoir s’il-fe faut attribuer à ce que-
fon. eau eft trop trouble y ou la deftruéHon
qu’y font du poiftbn les Crocodiles ôc fe»
monftres de cette riv ie re , c’eft ce que je ne;
faurois décider j je diray feulement que ces--
animaux fe tenanfla-plupart du tems au haut;
dans la riviere, ôc ne s’en trouvant que très-
rarement ôc prefque jamais au Caire, il eft évident
que cette fécondé raifon n’en eft pas fe
caufeau moins æ l’égard du Caire* Mais en-
bas le Nil eft plein de. Marfoüinsi.
L’eau en eft très-faine à boire r 3s leé habitants
du païs favent lapurifier en peu de tems
de fon limon , par le moyen de, la. pâte d’a^
mande, ou de quelque autre femblable. Elle*
fe purifie aufti fort bien en la mettant dans de.
certains petits pots de terre., ôc c’eft ainfi que'
pen ufois d'ordinaire, fa) On ne. trouyepref-
( <* ) Les habitants de l'Egypte
trouvent cette eau fi
bonne, qu’ils irritent fou-
vent leur goût avec des épiceries,
pour pouvoir en boire
davantage; d’ailleurs elfe*
ne fait jamais.de. m a l, fur-
tout quand elle eft purifiée
de la maniéré dont le rap -
porte L’Apteur, qui ne devoir
pas oublier de dire..que,
que
faute de glace , on a'trouvé
le fecret de larafraîchir, eoe-
la mettant dans de certain
nés cruches de terre, qu’on,
appelle Bardaques, & qu’on?
expofe à l ’âir fufpenduës
dans un lieu où le vënt puif-
fe les agiter: Il y a à prefent*
quelques -unes de ces cru*-
chesdâiis les- Cabinets des
curieux^