Danger à
faire naufrage.
51C y “A"GE . a u p I e ? i .n ,t
âü Nor d - Eli , & le foie forage recoinmen -
ça , de for te que nous fumes contraints de
nous arrêter. La nuit a trois heures nous reprîmes
notre cours. L e ^ . il y eut un grand
calme, &: au lever dn Sbleil nous nous^rüu-
vames au meme endroit ou le loir précèdent
nous avions commencé a n avancer plus , &
tout yee four r^pus ne finies *que flottes À
f f g É ■ qu’il ne faifoit point de vent* L e fo ir
il fraîchit un peu i, ce qui ne nous fi t pas beaucoup
avancer ; mais la nuit fui van te nous fûmes
on cote obligez de nous arrêter jufqu’à
troi^ heures* Le i ov a la pointe du jour nous
fumes pouifez par un vent â fouhait , <jul
nous mena a la vue de Venife environ trois
heures avant midy. Nous nous arrê-tames
long-tems au D é tro it, dans l’elperance que
nous eûmes d’en être retirez par le moyen
des barques ou des haiieurs v mais comme ce
projet manqua , nous fûmes contraints' de
je tté r l’ancre a neuf bralfes d ’eau. Environ
trois heures apres-midy nous tirâmes un coup
de canon, & nous mîmes une petite bande-
rolle au vent pour faire figne qu’on nous
v in t aider j mais- nous ne vîmes perfonne.
Cependant lè vent commençai fe lever bien
fo rt, & la mer â être fort agitée,* â caufé du
ÉÊSéSi pro fondeur de f eau ; déforte que notre
e Ht E g y p T e f S y R i M ère. 55 r
tre vailfeau glilïoit fur l’ancre d!une maniéré
à nous faire peur, car la plupart du tems
il donnoit de la prouë dans l’eau. La nuit
nous furprit là - delfus ‘T & pour comble de
malheur elle fut fort obfcure. Ainfi il fem-
bloit que nôtre vie ne dépendoit plus que
des cables de nôtre ancre , que nous croyions
de tems en tems qui fulfent caliez £ à caufé
du craquement effroyable que faifoit le vaif-
feau , par la violence des coups de met;
Dans cette extrémité où nous étions tous
nous ne croyions pas que de q u a tre -v in g t-
dix perfonnes qu’il y avait dans nôtre vaif-
ièau j il s’en dut fauver un feul, & fans doute
cela fu t arrivé -fi nos cables fulfent
rompus, ce que nous envoyions; fçâvoir de
tems en tems , quatre que nous étions dans,
le Cahyeut, où nous nous entré - regardions,
triftement 3 fans ofer feulement lever la tê~-
te. Mais Dieu voulut que le vent comment
ça à diminuer à deux htüfeS apres - m inuit
fufques-là que le lendemain matin nous eûmes
un beau tems. Alors’nous tirâmes^ plu-
fieurs coups'de canon chargez "à boulets
afin de nous faire entendre , &: qu’On nous
vint tirer de - là. Sur les neuf heurts une.
barque Vint nous aborder: poufir nous diré
qp il étoit impolfibie de nous fecourir, parée.
qu’iJà