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ceordinairement aumaisfte May ; mais Qft ne;
commence à le publier le long ries, rues qué;
le zo v de Juin. On l’ait le jugement de. cet ae?
croisement à une Colomne qui eftdans une
maifon du B alla fur une petite: Ilïe vis-à-visi
du Vieux Caire , ôt cet endroit s’appelle le
Mekjas. Tous les jours.on y va voir combien
la Rivière eft crue, & aufli-tôt on le fait fat
voir aux Crieurs publics qui le répandent par
tout. Au commencement d’Odobre l’eau cef*
fe de croître 3 & vers 1 a fin du même mois le
Nil eommonéepeu à peu à baiffer , c’eft pour
cela que dés le commencement de ce mois on
fait crier par toutes les rues§ que tous lés Sacasy
ou porteurs d’eau , n’ayent plus àaller puifet
de l’eau dans le K^halits. La raifort de cela e ft,
que lorfque l’eau necoule plus que lentement
elle ne vaut plus rien à boire, parce que tour
tes les ordures s’y arrêtent. Mais quand elle
ne coule plus du to u t, le XLhalits ; exhale une
horrible puanteur 3 tant par la corruption de
cette eau croupie, que par les ordures & ex*
erements, & même les Charognes qu’on y jette
des fenêtres qui ont vue fur ce Canal. Ainfi
il y a fujet de s’étonner de ce que cette puanteur
3 qui noircit dans ia poche l’argent & les
clefs de çeùx qui demeurent auprès du Kbolits
ne caufe pasla pefte tous les ans. On pourroit
pourtant éviter cette incommodité h l’on en
faifoit
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faifoit écbùler toute l’eau de bonne heure j
jhiais4‘e Sbxibachi trouve fon avantage àlaif-
féf les çhofes comme ellesfont; car l’eau de ce
Canal étahi devenue comme du limon > il le
vend aux Jardiniers 3-qui lé font enlever pour
engrailfer leurs Jardins.
Il ne faut pas s’imaginer pourtant que 4e
Khdlitfi fè vuide de foy-même; Quand on le
veut'me^ferê à feé j on le coupe en divers endroits
par le moyen de plufieurs petites
Chauffées | par^deflus-lëfqueLles, jettant l’eau
d ’urt coté d’autre> on Laffâitpëu^à-peu forr
tir du Canal v defôrte qu’en peu de tems le
fonds fie féthe § ce qui arrive ordinairement
environ le mois de May, En fui te on en ôte
le’ limon avec des pelles y ôc des beches, Ôc
le chargeant fur des ânës 3 on le porte aux
champs. Si l’on n’ufoit de cette précaution y
le Khaüts s’empliroit tellement en trois ou quatre
ans du limon que l’eau du Nil y apporte
avec foy yéjue toutes les maiforts feroient fous
l ’eau pendant tout le tems de font inondation.
De tout ce que nbusvenons de d ire , il eft
uifé de; juger qü’en Egypte , pendant la plus
grande partie de l’année 3 on ne boit que de
méchaiifé eau 3 dans les Villes & dans les endroits
qui fbnt éloignez du Nil y car ils n’en
xbnt point d’autre que cèlli-qui: a croupi des
«ibis entiers dans des timbres 8c rëftrvoirs»
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