' C H A P I T R E L X V d L -
ffifto ire de M ïlbeym Prince Arabe.
0 E nd An t le féjour que je fis 4 Alep >
j ’eus envie d’aller voir la ville d e T admér
, qui en elfe éloign ée* de cinq ou & jours
néës ; parce qu’il y adams ce lieu de très-beaux
relies d’Antiquité ornais comme le cheminerr
elfe fort dangereux^* a caufe des Arabes $ je n o-
fay entreprendre ce voyage , d’autant plus-
que j’appris qu’un an auparavant que j arriw
valTe. à Alep quelques Marchands Anglois 5
qui avouent |u .la même .çuriofite que moy ,
avoient fait une fort fâcheufe rencontre avéc
le Prince dù Chef de ces voleurs.-La chofefe:
paifa de 1S trâniere que je vais direv
Difgrace - Ces Angloisypour fe mettre.a couvert du
^ e lÿ e t danger 3. allèrent douze deqompagnie & af-
Anglois par femblérent jufqu’au ttombie de vingt-quatre
la perfidie ijaflBB tous armez def bons fufils & de bons
Milfieym. moufquetons, deforte qu ils le crurent en état
de n avoir rien,à craindre y & de pouvoir refî-r
âe r aux' bandes d’Arabes qu’ilspourroient rencontrer.
Etants donc partis d’Alep, St approchants
dé Tadmordls ‘apprirent que Mimeym
Prince Arabe* Chef de tous ces Coureurs y àc.
fort connu parmy les F r a n c s s ’étoit arrêté
dans cet endroit avec une partie de fon monder
Ils,furent donc d’avis de nç pafler pasplus
avant , mais dedemeurer ^nils étoiehr ,ô cd e
voirce qui en arriver oit, Le PrinoeMûJhpym,
■qui jugeoit bien qu’il ne pourroit pas les in -
lulterouvertement,crut qu’il réüffiroit niieu.£
én ufant de.fine|fe. Dans ce def&in il envoya
a ces Seigneurs Anglois9 comme pat une $ 0 1
pe c e d* A m ba Ifadö:, quatre perfonnes; accompagnées
de placeurs ferviteurs. Ils porftoient
avçc;,euxquelq ue$ p-refeu ts, p a v d fe n fö r dre
de faire civilité; ifee feMeifîeurs^de la part de
leur Chêf-ÿ ôc de leur oifçir fes ferv-ices, ajourant
qu’iis .pouvaient aller vifiter librement
&c fans rien .craindre, tout ce.qu’ils auroicnt
e nyie de vo ir.< 14 Ambalfade fut reç ûp civil er
ment & renvoy ée /avec 'bien; :d k sf rqmèrcl*-
ments. Et même ces Anglais *poerf êtidre 1 a
pareilfe au P rincé A ra ü é i^ g ^ rtent rifcpEopoj
de députer vers luideux des principaux de leur
compagnieiêCps deux furent le,Sieur Timothée
de la JSloß'&c Georg® A ieike.lß }^ u i depuis fut fait
Cou fui de la Nation a Alep, jfepltéfeion dansda-
quelle il elfe mort. Ges deux Envoyer, aecôm-
P agnez de quelques fervi t e urs , fe rendirent 4
la Tente de Milheym , quiies‘teçwî- d’une mar
niere fo r t honÉete, ? & e n appatedqèpieine-4e
cordialité ,& d ’.aifeétion. Mai-s aprêr qu’jdf eidf
A*a a ij rpîrt