Zçô V o y a g e au L e v a n t ;
leurs enfants, comme je l’ay dit au comment
cernent de ce Chapitre , ces lieux de commodité
ne font pas une reflource contre leur
négligence 6c leur mal-propreté,
partage de Dans cette Eglife du S. Sepulchre il y a.
TEglïfe en- toujours neuf Prêtres Latins, dont l’occupa-
l£eux. C" tion continuelle eft de prier Dieu 6c d’avoir
foin des Lieux Saints. Audi font-ils les principaux,
6c ceux qui y ont le plus d’authorité;
Des Grecs il y en a ordinairement fept ; des.
Arméniens cinq , 6c des Cophtes un. Excepté
ceux-là, perfonne n’y demeure àprefent.
Cy-devant les Abilïins & les Syriens s’y te -
noient aulfi. Les Maronites y viennent faire,
le fer vice avec les Latins , q u i? comme nous
avons d it, ont la plus grande partie de cette
Eglife. Les Grecs ont le Choeur 6c le S. Sepulchre.
Les Arméniens ont dans le devant
de l’Eglife une alfez grande place pour le un
demeure j mais les autres Chrétiens qui s’y
tiennent n ’y en ont chacun qu’une petite.
L’Eglife n’a qu’une p o rte , au-delTus.dela-
quelle il y a un ibeau bas-relief en marbre..
Dans cette porte on a fait un grand tro u , par
où les Religieux & les Pelerîn^ reçoivent
tous les jours du Couvent leur n o u rritu re ^
, leurs autres befoins. Les Turcs en ont lagard
e , 6c à chaque fois qu’on l’ouvre il faut donn
er deux Richedales 6c demie pour l’entréeC
Mais
en E g y p t e ; Sy r i e ; & c. ^
Mais, quand bn y met le pied pour la première
fois, chaque perfonne doit donner quinze
Richedales , ce | qui fe doit entendre des
Francs ; Car pqur les Chrétiens du pais , ils
en font quittes , comme par tout , pour la
moitié, de même que les Prêtres Latins. J ’y
demeuray trois jours 6c trois nuits fans en
fôrfcir , parce que j ’étois bien-aife de voir en
une feule fois tout ce qu’il y a voit à v o ir,
afin de n’être pas obligé dé faire continuelle?
ment de nouveaux frais pour l’entrée,
‘J Au refte, fi quelqu’un veut’ favoi'r en quel
état on fe trouvé la première fois qu’on fe met;
a genoux devant le Sepulchre de Notre Sei^
g n eu r, je lui diray , pour ce qui me regarde,-
que je n’ay jamais fent;i nulle part aucune
émotion que dans ce lieu-là; Mais un des Religieux
, qui entra avec -rtioy dans l’Eglife ;
Etat oà: IJb&
fe troHve
lors qu’oiÿ appj-oche,.;
da S.. Sepù&
chre*
êc qui venoit aufli pour la première fois à Je-
rufalem, en fentit une bien plu$grande; car
lors qu’il ferait à genoux- devant le S. Sepul-
chre;, il verla une fi grande abondance de
larmes 6c de foûpirs, qu’à peine au bout de
deux heures p u t-il fe remettre un peu.. .Én
eifet , on ne làûroit s’en approcher fans mér
diterprofondément.fur les foufFrances deNô«
tre Seigneur pour nos peekez y il ne fe peut
pas autrement qu’on ne lente quelque énio>
.tion qui pénétré jufqe’au fond de l’âme 6c