M 0 V O Y A G E AU L E V AN T,
le bled & l’avoine. Nous jettâmes-dans l’un;
d’eux , qui étoit fort profond, plusieurs pier-
res, qui en tombant au fonds faifoient en haut
un bruit fort extraordinaire & fort creux.
Alfez près de Rama je vis encore une fort
belle Citerne, faite;avec beaucoup d’ar-t, fur
deux rangs d’arcades. Elle a fans doute fèrvy
à fournir la ville d’eau, comme en Italie on
en voit plujfieürs pour le même ufage.Ily avoit
encore un peu d’eau Jorfque-je la dgflinay. {af*
Les
avec une autreVille de mçr
me nom » qui étoit plus
près de Jerufaiem ;$ç'qh|
çtqit dans la Trihu de Benjamin
; yoicy le palTage dè
S. Jérôme que le Géographe
moderne n’ayôit -pas
' (a) Tout cela prouve que
Rama a été autrefois plus
Considérable qu’elle ne l’efl
aujourd’huy j. c’étoi.t l’an-
pienne Horma pu H arma 3
qui appartenoit à }a Tribu
du Simeon. JElle eil au Levant
de Ja^à, dont ejle n’eft
examiné; Rqma in Tribu,.
Benjamin ^çiyjtas $.aülis 3 m
fexto milliario ah *Æ[ia<L3 ad
fîpfenprionalein plagant contra
Bethelf. Ce.Saint D a teu r ne
met Raipa de Saül qu’à fîjç
| milles de Jerufaiem, & M
^audrand prétend quelle
ep eit à 27.. milles)& cite;,
pour le prouver, le témôi-
! gnage de Michel Nau, I/ag*
I tic je qu’il a fait fur çe fu jet
! eft très-défeâuepx , fautç
d’avoir diflinguç ces deux
i Villes, Il eftbon derematv
1 quçr icy<Ju? $ la def7
éloignée quede dix milles\
fuivant nos Voyageurs,
h 27. milles de Jërufalem.Ce
fut dans cmç Ville que les
Bàbiloniens .aifemblérént
tous les prifonpiers qu’ils
avoient fait en Jiidée/pour
les emmener captifs dans la
Chaldée, ' M/ Baudrand >
dans fon Diaiopnaire Géographique
5 dit que c’çfl cet-
te même Ville que Saint Je-
tome appelle la Cité de
5aüL ; mais cet Auteur; fe
trompé, çn la confondant
t n E g y p t e , Syri e , &c. 1 *
Les Moines Latins ont dans Rama un Couv
en t , où fe tient d’ordinaire un Pere Supérieur
avec deux Religieux. Les Pèlerins y logent
jufqü’à ce qu’ils aillent à Jerufaiem . Ce
Couvent, qui a une fort belle Eglife > a été
bâti, à ce que l’on dit, dans l’endroit même
où. étoit autrefois la maifon de Nicodcme*
Celle du $r, Lub qui eft tout auprès, étoit
renfermée avec elle dans une même enceinte
de murailles. Outre çe Marchand Hollan-
dois, il y a encore trois ou quatre Marchands
François qui demeurent à Rama, Le Négoce
qu’on y fait confite en huile * .en favon, en
fil &c en toiles de Coton. Les habitants font,
autant que je le puis conjecturer , environ
trois mille, âmes, tant Chrétiens que Turcs.:
Toutes les Caravanes qui vont du Caire à Damas
, â Alep, ôc à Conftantinople doivent paffer
nîere de Ces.deüX Villes , &
de celle qui efl près de Bethléem
qu’il efl parlé dans
l ’Evângile de S. Mathieu
ch. 2» verf. 18. Lorfque cet
Evattgélifié dit, à l’occâfioh
du MafTacre des Innocens,
vox in Rama audita efi, plo-
ratus & ululât us multus, Rachel
prorans jili s fuos <Qp no-
luit conjblan quia nonfunt. Et
à laquelle auffi Jeremie faifoit
allufion dans éette Prophétie
qui en efl tirée, quoy
qu’il n ’eut pas exprimé le
nom de cette Ville, & qu’il
eut dit feulement ch. 32.
Vox tn exçelj'o àudita^ft , &C.
Ce qui marque cette Rama
qui étoit dans un lieu fort
éleyë, en comparaifon de
l ’a u tr e / Car ,on" monte toujours
depuis laMèr jufqu’à
Rama & à Jerufaiem*