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foible, & la nuit nous paifâmes le Cap de rifle;
nommé Cap S. Epiphanie, Le zy. nous aper^r
çûmès la Terr#-ferme de Sattalia s qui près?
fente à la vue un objet fort agréable * car on>
à d’un côte la T erre-ferme, & de l’autre fille:
de Chypre ^ a l’éloignement d’environ cinquante
Vaine .peur
que nous *
eûmes d'un
VaiffeaU'
Grec.. „
milles d’Italie ,. cair on compte qu’il y
a cent milles du Golphe de Sattalia a l’Ifle de;
Chypre.
A deux heures apres -midy m comme nous,
entrions datis ceGolphe ,nps Matelots appen-
çûrëntun'Vailfeau qu’ils prirent pour un Navire
3 & même pour un Cor faire ^ Ce qui.le y
alloit obliger de retourner furleurspas,/lors*
qu’ün Matelot, qui était au haut du m it , criai
que ce Vaiflfeau nous falloir ligne , en hauf~
faiit ôt bâillant continuellement fes voiles.,,
comme pour nous donner a entendre que nous,
ne devions pas avoir peur de lui y il ajouta
aufli qu’il pouvoir bien reeonnoître allez di-
ftin&ement que ce n’étoit pas un Navire „
mais un fimple Batiment. Sur cet avis nous*
reprîmes le de lie in d’eutrer dans le Golphe *
mais un moment après ce bâtiment fit voile;
fur nous ce qui nous donna, une. nouvelle,
c ra in te , & caufâ un te l‘étonnement a tout:
nôtre équipage , qu’ils- s’ëntrer-regardoient:
tous triplement, même ie Pilote n’avoit pass
le courage de s’e n fu ir, difant qu’il é toit iro*-
polfiblç
E S ' E g y p t e , S y r i e , & t .
polfiblê que nous évitaflions de tomber entre
leurs mains. Je tâchay de leur infpirer du cou-»
ra g e , & je.fis tant qu’ils fe mirent en devoir
4 e s’enfuir ôc de faire tout ce qui nous pourv
o it être de quelque utilité. Mais en moins
d ’une heure de tem s, .ce Vailfeau, q u iéto it
bien meilleur voilier que le n ô tre , fe trouva
û près de nous, que nos Matelots, les larmes
aux yeux, commencèrent à prendre eonfeil
cnfemble, 6c délibérèrent debailfer les voiles
3c d’aller au-devant , craignant que s’ils fe
lailfoient pourfuivre jufqu’a l’extrémité on
né leur fit point deq u artiet, Cepen d an t,
comme je v is , aufli~hign que les autres, que
nous ne pouvions échapper, je fis mettre à
couvert dans le Vailfeau tout ce que j ’avois,
afin que les Matelots du Vailfeau Çorlaire ne
- milfent pas les mains delfus, car tout ce qui
cft fous le couvert appartient au-Capitaine,
3c perfonne n ’oferoit y toucher. Et afin de
me mettre bien auprès de lu i, 6c d’éprouver
ii je pourrois détourner à mon égard le malheur
dont nous étions tous menacez , je me
vêtis de mes meilleurs habits 6c je tins la meilleure
contenance que je pus,quoy qu’en moy-
même je fulfe dans, une grande agitation.’
Ces Cor faire s font Grecs , mais de la lie du
peupleV ôc dé fi franches canailles^ qu’ils n’i-,
pargneroient pas même leurs propres peres$
T11 ij ainfi