Arrivée.
Venife.
5y i ¥ o y a g e a q L evant ?
-qu’il n ’y avoir que quinzé pieds do ail dans
le pallage , &c que nôtre vaifleau en prenoit
dix - huit. Nous retournâmes donc vers le
Détroit de Malomocco, où nous allâmes jet-
re r l’ancre à dix brades d’eau. Nous fûmes
bien-tôt accompagnez de deux vaiffeaux An-
glois qui vinrent fe mettre auprès de nous.
Le n . nous mîmes encore une banderolle
au vent , & nous tirâmes quelques coups,
mais comme le vent étoit encore trop fo rt,
les halleurs ne vinrent que le lendemain.
Nous tirâmes donc vers ce D é tro it, que nous-
trouvâmes qui av o itîvingt & un pieds db
profondeur i & fept barques fournies chacun
ne de dix* hommes s’étant attachées â nôtre
vaüfeau, elles nous tirèrent à force de rames
^ dans le Port. Je fentis une grande joye dé
me revoirdans les terres des Chrétiens, après
avoir erré en tant de pais , & couru tant de
bazards*; |
Audi- tôt que nous eûmes jette l’ancre ÿ
nous nous fîmes mener à la Ville avec là
chalouppe , accompagne?: d’un Alfante ou
Huiflier , qui demeura toûjours auprès de
nous avec fa gqndolle. Après avoir ramé
une. h eure, nous arrivâmes à la Ville où il
n ’ÿ eut que nôtre Capitaine qui descendit à
te rre , d'où il alla à la Màifon de Santé, afin !
"" ......... de
E N B G Y P T E S Y ;R I E ÿ g p c '. 5 5 3
de faire voir fes Lettres.' Çependant» nous
fi attendions fur le bord de l ’ea’u, féparei des.
habitan ts . qui étpient autour de nous , de,
crainte de la pefte. -Q’Ieft un ufage qui s’ob-
ferve â l’égard de tous ceux qui viennent du.
Levant , qu’avant qu’ils puiflent mettre le
pied dans ïa Ville , il. faut qu’ils demeurent
quarante jours dans la maifpn de 5. .Lazare,
ce qu’on appelle faire la Quarantaine. Quand nôtre
Capitaine eut donné fes L ettres, on nous
remena de la même maniéré au vaifleau , accompagnez
de l’Alfante. J ’aurois bien fou-
h ait té d’y faire, ma quarantaine , iî l’on me
l ’eut voulu permettre, mais cela me fut im-
poflible. Nous ne laiflâmespas d ’obtenir, par
le moyen d’une personne qui paria pour
nous, la grâce que les jours que nous avions
paflez dans, le vaifleau nous feroient comptez
fur la quarantaine , de for te que nous
ne fumes que fort peu de rems dans la Mai-
fon d.e Santé, parce que tout le te.ms de nôtre
retraite ne fut alors eflimé qu’â. vingt ôç
un jour , en ayant pafle feiae dans le y ai f-
£eau. Mais fi l’on n ’apppftoit point de Lettres
de Santé du Lev-an^, Sc que la pefte fût
dans le lieu d ’où l’on feroit p a rti, il faudroit
faire la Quarantaine .entière ,. c’eft -, à - d ire ,
paffer quarante jours dans la Malfon de San-
lfom.IL Aa a a té&
Coôtume
de faire faire
la Quarantaine^
ceux qui
Viennentd»
Levant.