V O Y À G E A ü L e VA N T
Origine
du nom de
la ville du
Caire,.
C H A P I T R E XXX VI I I . f
Defcription circonjlançièe de la fameufe Ville du Caire i
Capitale dlEgypte,
/%■ P RE* s avoir. décrit des Pyramides & En
. jm R7 Pte j telles* que je les ay vues j &ç
avoir parlé du Champ des Momies , fuivant
ce que les autres en ont écrit , j ’ajoûteray ihy
la defcription de la fameufe ville du Çaire
Capitale d’Egypte,
Cette ville qui porte , par excellence ,4 e t h*
tre dç grandey & que les A r m é niens appe lient
Meffor i<\es. Argbçs Majr, les Turesi, Aîifr QVt
Mijfir, s’appelle c ommu n éme n t ^ ^ - j nom
que quelques-uns veulent qui vienne d'Elcahir
ra, qui félon eux figniEe uuCdoîtr e dMais 'coin»
me Me ko h le rapporte fur ig ténioignage
d’autres écrivains, qui donnent i ce nom ung
étymologie bien plus noble f elle a eu fon nom,
de la Pianette de’ Mars:, qui s’appelle en
Arabe El-Çaher. £ t ce nom lui a été donné, ft
l’on en croit Serrur,Auteur Arabe ; parce quç
les fondements de fes murailles furentpofez,
par un accident affez malheureux, fous l’Af*
Cendant de cette Pianette -, & voicy commenf
ils dïfent que la gho Ig fe pafla, Giauher> jÇene?T
t N Ë G m i m SYR IR I ' && M
ta! de Mee% le din A , l’un des Caliphes, vom
lant faire bâtir une ville pour Itré le -S-iege dè
l’Empire de fon Maître, l’an 3 de l’Hegil
re3 commanda aux A-ifronomes d obferver un
Eon Afcendant pour y pôfer les fondements
•de cette nouvelle ville ,- afin-qù elle put etrô
heureüfe- ôc durer long-tenis.' Les Aftrdnomes
firent e n v iro n n e ràV e e une corde, toute la
place qui deVoit être renfermée de-murailles,
Sc attacher à cette corde quantité dé petites
clocheS j afin d’avertir -leÿ rju au mo-
Inè ht qu’ i ilw E e U dr o i!e n i f#fi fs &Ê-1 les 'el 0 ohéli-
tes y ils coutmença lient a bâtir; Ce moment
de voit* être eeliay de l’Afcendant, dont le fi-
gnaî lfe devoit donner en frappant un coup
fur la cordé. ' 1 ‘ \ [ : ' J
Eorfque l’inftanÉ iâtâil fut- â friv é , un êéfr
beau vint fe placer furda corde, & la fecoude
qu’il luy donna; ayant ébranlé les fonnettes,
1 es M a ç o n s,qui crûr e n t que c’ é toi t là le fi gn alÿ
commencèrent leur ouvrage,ce que les Adro-
nômes regardèrent comme un mauvais augure
, & publièrent dès-lors qu’un jour la ville
feroit prifé-par tîii Conquérant qui viendroit
de la k o manie, qu’011 appelle âujourd hüy la
Turquie * & qui ed fous la Planette de Mars.
; Ce pronoftic fé trouva datas-la fuite avoir
été fort véritable 5 car aù bout de cinq cents
foixante ans , l’an 1517. félon nôtre maniéré
jffiâ , de