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1 C H A P I T R E LX X VJ.
Etrange av amure qui arrive à VAuteur, qui a eau (è de
la rejjemblance des noms 3 :'f^frù. j^ur un:de è$M
il qui affermèrent le f 'gnfionnaire de V'yit.
j \ P R:E*'s-*|ue j'eus lté quelques femaines
Y | à/Smyrne , j ’appris une chofe qui me
lurprit autant quelle me donna de déplaifir.
Çomme elle interefife.nao^-h^jij^ejui:, j ’ay-urû
que je. ja deynis inférer icy , tant: pour mon
propre in té rê t, que pour faire-voir lesçtram-
ges avantures qui peuvent arriver aux peredonnes
qui voyagent. Tout le monde fçait ce
qui arriva an grand Penfîonnaire Monfieur
Jean de W it, le r i . de Juin 1672- quifo,rtant
à onze heures du foir de l’AfTemblée de Méfe
Sears les Etats d.e Hollande, Put attaqué par
quatre perfonnes , qu’un zele indiferet ou
plutôt une fureur .aveugle porta à afTafiîner
ce Miniftre d’Etat. Et il parou par la Senten?
ce qui fut. rendue contre un des Complices,
que ces quatre perfonnes ayant tiré au fort à
qui fr.app.eroif îç premier, le fort tomba par
deux fois fur unnommf & rneilj4Rjde Bruyn*
Cette conformité de nom & de furnom, avec
ceux que je p o rte, fut çaufe qu’on me prit
pour
® N' E GY P TE ; S Y RI £ % &ÏC.
-pour ce complice de la mort duPenfionnaire,
comme j en fus a vert y un foir par un de mes,
amis ; & cette opinion droit fi bien imprimée
dans 1 efprit de tout le monde, que pe,rfonoe.
ne doutoit que cela ne fût v ra y .. Je fus fur-,
pris#, j e l’avoue É ôc j e nepus aifez m’étonner
qu ayant derpeuré fept ans en Turquie , &c
ayant logé chez plufieurs perfonnes d’honneur
.ôc meme de diflinéèion 3 qui m’a voient
donne toutes fortes de marques de leur eiti-
me de de leur, amitié', fans.y être obligez que
par leur generofité 3 pas un d’eux 11e m’eut jamais
fait paraître qu’il fût dans cette prévention,
ni qu ils eulfent de 1110y cette pen-
feei J appris auili que même avant que je
partifie-pour la T u rq u ie , ôc jorfque j'étois
encore a Ligourne, on a voit formé le même
foupçon. Ce qui me fembla le plus à propos,
dans cette occafion * fut d’aller dès le fon-
demain au matin me laver de cette tache,
auprès de tous ceux à qui je crus le devoir fai^
r e , m premièrement auprès’de Monfieur Gia-
comoje Mucquoy chex qui j ’étois logé, à qui je
donnay toutes les raifons que je pus produire
du contraire, en tr’autres, je lui fis remarquer
une différence cônfidérable d’âg e , puifo
que je n et©i.$ jalors qu’un jeune ^lomme de
vingt ans, ,au lieu que celui qui avoî-t attaqué
Moniteur de W it é.toit incomparabletnentplus
^T vm ,iE T y y âgé.