V o y a g e au L e v a n t ; !
du Nil qui conduit à Rozette. Le lendemain
ayants mis a la voile , nous vîmes plulieurs -
Arabes q.ui é to ien t aflfemblez Curie bord de
la rivière leurs lances plantées en terre. Ces
gens , qui.font nez larrons vauriens*. fe
tiennent dans cet endroit , afin d’épier les oc-
callons favorables de faire quelque butin fur
les barques qui palïent ; ce qu’ils font aufli
uifez fouvent ^principalement la nuit a la
nagé.. Ce jo u r là nous avançâmes- for r peu *
parce que nous avions le vent contraire,
que par pluliêurs fois nous avions' été engra-
yez* à Gaule des fables qu’on rencontre fou-
yent. Nous demeurâmes la nuit au bord de
lu rivière * & comme il n ’y avoir point de
maifons en cet e n d ro it,. nous fumes obligez
de faire bonne garde * avec le peu d’armes que
nous avions, afin d’éviter d’êtré. furpris par
les Arabes qui rôdent, aux. environs. Le troi-
fiéme jour nous eûmes le vent allez favo.ra*
bie i mais vers lés cinq Heures du foirdl deV
v int contraire ,.deforte que nous fûmesobli^
gez de nous, arrêter,. Le d. de Ju in , .qui étoit
ie quatre de nôtre embarquement, nous parfumes
a la pointe du jour, ôt à huit heures nous
arrivâmes en un endroit ou il y a peu de fonds,
ce qui nous obligea- de defceiidre du bâteau;.
êc de mettre nox hardes dans quelques nac
e lle s,, afin de faire plus aifément paCér nôr
• ' trg*
Ti N E 'G 'Y P f E M !<S YÏCI E £ & c .
frè bârque. Sur le midy nous nous remîmes '
©n chemin j mais comme, fur les quatre heures,
lovent redevint contraire if fallut nous
arrêter. Ce.fut à un Bourg où étant entré
dans une maifon à-Gafféalfez grande & pleine
d’Arabes , j ’y vis danfer plulieurs: jeunes
garçons en habit blanc. - Leur danfe ne confit-
ftoit guéres qu’en quelque mouvement de«-
épaulesle relfe dû-corps étant prefque immobile,
&: cette danfe étoit |teOnipagnée de
quelque: chant qu'ils ÿmêloiènt. Les jroüeurs
d’i n ft rum ents,. à^lamulique defqu'ëd-l l aidante
étoit réglée, me parurent fort divertiffants
èc fort extraordinaire«. L’un avoit quatre,
morceaux de plats rompus , deux â* chaque
main . dont il fe fervo.it-comme de caffaenet-
tés, qui quoy qu’elles nerendilfent aucun Ion
de mulîque, ne lailFoientpas diêtre alfez amu-
fantes. D’autres avoiént dés inllruments de
Mulîque , qui refieniblbient â ^ën prêsf à dé
petites ïimba.lês mnis un pempfus longs! *
fur lefquels ils? joüoient avec les doigts; Les
Arabes1 écoutoient fort attentivement ce que
l’on ch an to it, Ôt ceux quientertdoientla langue
me dirent que ces chaulons étôient fort
jolies, & que le lu jet en étoit fpirituel, ce qui
étoit la eaute* qu’o n les écoutoit- avec tan t
d’attention.
Au coucher du Soleil nouspenlions reprend
ra
M arriéré de
danfer des
Arabes,