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ption ife
Tripoli»
ZÎJ. ‘V & .Y H 'S AO^ L l V . A N t J . i
feau Holiandois & un Anglois» Le prertîîec
s’appelloit JMademoiJèüe Supmrne, 6ç étoit monté
par le Oapitaine DanielmanderMercl^t. LàÇôce
de la Mer paroit icy-fort agréables!;iâbv&ë i
elle eft bordée de quelques maifonsiSt& d’ef-
pace en efpace il y a des Tours où Ton fait
garde % qui font accompagnées de bonnes
murailles , de forte qu’on les prendroit pour
autant de Forts» Elles font aiTez bien pour-*
vues de canon ^ ce qui le$ tient toujours; en
état de repoufler les attaques dé s Cor faire«;
Chrétiens»
Quand nous fumes defeendus à terrenous,
rencontrâmes d’abord quelques Magafins on
l ’on met toutes les marcbandifes - qui y arrivent,
ou qu’an en doit tranfportor. D’icy nous
t r ave rfâmes- une agr é able plaine pour aller à
Tripoli, qui eft environ â une demie lieuë de
la Mer > &. lorfque nous fumes entrez dans la
' V ille , nous allâmesi'lâ maifon Mûrifieuifipm
Drietfçke Cou fui de la Nation Hollandoife , qui
nous reçut fort civilement & qui nous offrit fa
maifon 6c fa table»
Etant allé voir la Ville ^ fe la trouvay fort
agréable & fituée au pied d’une montagne»
On voit â-Tentour quantité de Jardins plantez
de meurîers é aufti y art’il beaucoup de
foye. Il y a icy quantité de Vues agréables,
tant dans la ville que dehors |$ parce qu’il y
en M0 e t t ï i , S y r i iyyf^r, 2.03
pafle beaucoup d’eau qui vient de la mont aigrie
du Liban. J^en deftinay quelques-unes i;
6c 'comme j e mettemvaÿdakrs un endroit d’ou
je pouvais fort bien voir la V ille , je 'Ja.deftî-
nay auffi > comme on la Voiticy. L’eau qui y
p&roît comme une rivière î eft celle qui deft
cend du Liban y 6C dés qu’elle a traverfé! là
Vill.e ,—élie -prend fon cours au travers des
terres, & va fe décharger dans la meri > Ce
ruiffeau a en plufteurs endroits très-peu de
profondeur, comme on le voit par deux Turcs
à cheval qui fe mettent en état de le pafter â
gué, ce que l’on fait d’ordinaire afin de gagner
du chemin, (a) Le grand bâtiment qu’on
voit au milieu de la Tai.lle-douce eft la mai-
ion où demeuréde B alfa.
La Ville en eîiè-méme n’eft pas dp grande
conféqueQ.ce;, mais neanmoins les maifons en
font bâties de pierxe-de-taille, 6c la plupart
N:n i f font
(a) Ce Ruifleau,qui prçnd
fa fource dans le Mont Liban
3 fe nomme le Kadichai
& Nahr - Kadicha dans la
Langué du Païs veut dire
le Fleuve Saint. Lés Chrétiens
Maronites lui ont donné
pënojm,pp,rç£ qu’il coule
d une Montagne Sainte
& célébré dans l’Ecriture r
outre que les lieux par où il
XpaflTe.'font remplis d’Hermitages
& de Chapelles des
’anciens Anachorettes,& où
il y à encore aujourd’huy un
grand nombre de Religieux
qui y vivent d’une maniéré
très-édifiante , àuiîi la Vallée
que traverfe le Kadicha
porte le nom de la Vallée
des Saints.