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mirent d’abord à là tête de leur troupe maiff
lorfque nous croyions être le plus près du dang
e r, nous trouvâmes que nôtre crainte étoit
fans fondement, ôc que ceux: que nous avions
pris pour des yoleurs n ’étoient que des Marchands,
qui pour voyager avec plus de fureté,
s’étoient munis de bonnes armes, &c ç’eftce
qui nous avoir trompez ; car ce n’efi: pas par-
my les Turcs la coutume des Marchands de
voyager dans cet équipage.
Le 2,0. un peu devant le jour , nous repars
tîm e s, &nous rencontrâmes encore une groß
fe Caravane , & vers les onze heures nous
vinmes dans les montagnes & nous payâmes
enfuite par une Vallée qui eft bien cultiv
ée. Nous nous y arrêtâmes à l'ombre d’un
coteau auprès d’un ruifieau, ôc à trois heures
après-midy nous en partîmes.
Le zi . trois heures avant que le.Soleil fe
levât, nous nous remîmesen chemin, & avant
qu’il fît jour j nous paflames auprès d’une fontaine
qui n’étoit pas éloignée d’une Ville y
fur les murailles de laquelle nous vîmes des
Cicognes à centaines. Lors qu’il fit jour , je
remarquay que la Ville étoit en partie fur la
montagne, & environnée de quantité d'arbres*
comme le font aulfi plufieurs. Villages
que nous vîmes fur la même montagne. Environ
dix heures nous nous repofâmea, après
a vo ir
e n E g y p t e , S'y a i e , 55$
avoir été le jour de devant , &. ce matin là
fort incommodez des. Sauterelles à qui â mé-f
fure que nous marchion s nous voloient dans
le vifage , comme .font ordinairement les
moucherons. Comme elles n’ont pas .le matin
la force de s’envoler^ la terré en étoit toute
couverte, A deux heures après-midy nous remontâmes
achevai., & en chemin huit Turcs*
qui alloient â Smyrne & qui étaient bien ar-,
mez, fe joignirent à nous. Une: heure après
que le Soleilfut couché , nous nous arrêtâmes
dans un champ en un endroit où il n ’y avoic
point d eau,
Le %%. lorfque le jour commençoit, la Câf .
ravarie, que n o us avions lai fiée derrière no usÿ
atriv a au lieu oùnous : é tions, ôc nous en repartîmes
avec elle. Ce matin nous paifâ'mes-dans
un endroit où l’on voit plufieurs ruines- d e
beaux bâtiments anciens y & plufieurs monceaux
de grandes pierres de marbre. Ces ruï-
n es ; slé te nde ht a fiez: 1 o in j ufqu’ à 1 a mon t agne>3
fur laquelle il y a un Village où L’on voit encore
une Tour ancienne avec un bâtiment
ruiné y 5c l’on rencontre fut le chemin un
Puits couvert en.maniéré de pavillon | | contre
l’ardeur du Solei lafin de confier ver l’eau:
fraîche pour les Voyageurs■. Auprès: daPuitS:
H y a; un bafiîn de pïeme pleindveau , avec uni
petitvaifleau pour boire ^ j e me feryis de l’oc