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la mer au pied, d’un c o te a u .L ’air qui ell fi
bon à peu de diftance de- l à , ;^mmie:j|e;.yiens
de le remarquer, ell lî mauvais ic y , que non*
feulement les etrangers, mais meme les gens
du pais j y meurent quelquefois tous d’un m al
que cet'air eaufe. G11 appelle cette maladie,
qui ell une éfpece de Jaunilfe, Safran Bx/fia. Les
-Fadleurs dei Européens,y font ordinairemeni
attaquez d’une certaine,incommodité qui les
rend comme paralytiques de leurs membres*
outre cela ils font fort jaunes, & d’un teint
fort laid ; ils ont prefque toujours la fie*
vre. La mortalité y eft quelquefois fi grande*
qu’à peine s’y trouye- t-il du monde pourtra*
yailler aux vailfeaux. Quand ce mal 1b met
parmi les Matelots , il en meurtnulïi un nombre
confiderable, & même.- il arrive fouvent
qu’outre ceux qui meurent „ il y en a tant qui
en reftent incommodez , que quand il faut
qu’ils iè remettent en mer , ils ont beaucoup
de peine à faire leur manoeuvre. Ce qui ell
caule que ceux qui y arrivent ne couchent
jamais à terre , mais s’en retournent tous lel
foirs à bord | parce que s’ils s’y arretoient
long-rem? i ils eourroient rifque d etré atfta?
quez de cette maladie. Ç’ell pour cela aufl|
que les Marchands qui viennent la d Alep ,
ne manquent jamais d'aller coucher fur le
bord de quelqu'un de leu? counojfiànce, Qq
* * " crpis
, en Egy p t e , Sy r i e , & c. 473
«Croit que la caulè de ce mauvais air vient de
ce que tout le terroir des environs d’Alexan-
drette ell fort marécageux, & que les vapeurs
que le Soleil én élevent caufent cette incommodité
à ceux qui s’y arrêtent trop long-tems»
Toutes les marchandifes que l’on décharge
& que l’on charge icy doivent être tranfpor*
féesien grande partie par les matelots dans
des chalouppes j ufqu à terre, & cela peut-être
ne contribue pas peu à leur faire gagner cette
maladie. ' &
Entre les vailfeaux qui étoient devant Ale-
xandrette lorfque j ’y arrjyay > j ’y en trouvay
aulfi un Hollandois qui y éto.it depuis peu ^
qui s’appelloit le Moine d'orl; :
Le 1 4 de ce mois nousmimes; à la.voile à Départ'd*A-
la pointe du jour par un grand calme , m$i% lexandret-
le foir le vent fraîchit un peu, ôc nous palïa- te
mes Làjaçxo, qui eft une Place fur le bord de lajazzo.
la mer. Le 16. nous nous trouvâmes auprès du
Cap Canfir, en louvoyant avec peu de vent, Ca'p CanjGr.
Le î 7. nous paffames le Golplie d’Antioche* 6c
le foir nous aperçûmes, la Montagne de Car-
mina. Le 18. qui ctoit le jour de Pâques, nous
ne nous trouvâmes gueres avancez , à caufe:
que le calme continuoit toujours. Ce matin
là même nous aperçûmes l ’Ilile de Chypre.
Aprês-midy le vent fe renforça, de forte que
le foir nous nous trouvâmes auprès du Cap de Cap.s.An-
1 Tom. IL O o o £. André. <*£e*