4ï>4 V o Ÿ AG E A U L e V ANT ;
Chiti a tenu long-tems le rang de Baronie?
On y voit encore une partie d’un grand Bâtiment
ancien, auprès duquel il y a un'Puits,qui
eft de même fort ancien, ôc très-profond ; j’y
vis encore de l’eau. Il eft aifé dé juger , par la
beauté de ce Puits , que le bâtiment dont il
étoit une dépendance , étoit quelque chofe
de magnifique. Tous les environs de ce lieu
font fort agréables , étant plantez de quantité
d’Orangers & de Citronniers : mais ce
qu’il y a de déplorable ~ c’eft de voir que
tout cela eft extrêmement defert , 6c que
les broffailles. croilfent par tout. S’il y avoit
des gens tant foit peu curieux qui y demeura
ie n t ? on en pourrait faire aifenjent un Paradis
pâravant'etabli fur les Côtes
d’Afie. On peut conful-
ter fur cela; .l'ouvrage de
Seldenüs des Dieux de Syrie.
£t pour fatisfaireejipeu .
de mots ceux qui n’çnt p ar
le dôifir de contenter là-
deflus leur curiolké,je.dois .
dire icy,, que la Fable qui
.fÿit naître de la'Mer la
Peefle'Vénus , ôc qui lui a
fait donner par lés Grecs le
nom d'Aphrodite > qui veut 1
dire £ cume , c?eft que foA
culte pa/Ta d’Àfie ên Euro- !
p e , aNred les Colonies qui y
vinrent par m e r , 6c qui
avant que d’arriver dans la
Grèce, Ifâfodént communiqué
aux Mes qui é toiéntfur
leur çhemin' , à celle du
Chypre,' de Cytheres Ôcc.
C ’èft cè qu’on peut pénfer
de plus raifonnable fur ce
fujet; mais ij y.aqroit bien
d’autres chores à dire quaon
ne cherchera pas^dans les
Rerharqües ; le s llçavahts
con-noment les Livres oû
des matières font traitées
pltfSÿfon^ vs
e n- Eg y p t e , Syri e , çjrc. 49 ^
radis Terieftre. L’ombre agréable de ees arbres
| ôc la bonne odeur qu’on y fen t, nous* invitèrent
a nous y arrêter pour dîner. Après
que nous eûmes mangé nous remontâmes â
çheval, pour retourner à Larnica^d’oii cè lieu
n ’eft éloigné que d’une iieuë ôc demie ; le chemin
eft une Plaine unie ôc fort agréable, Ce
fut en nous en retournant que nous paflames Salies.. '*
par les Salines ou baflins falez. Nous y vîmes
un peu d’eau Ôc plufîeurs monceaux de fel 1
parce qu’on étoit alors occupé â je,ramafler*
ôc tous les jours l’eau en produifoit de nouveau
,
Auprès de ces- Salines il y a une Mofciuée^ Afof^tréé ?
oè les.Tur.es difent qu’eft le Sepulchre de M - de^Me^
n4 Me're de leur Prophète Mahomet. Ce Se^ de MaW
pulchre eft environne de trois grandes' pier-rmet’
res dont il -y en a deux qui font debout , &
I autre eft Q0 n duedéflW.» C e s p i er r e s fo nt- J&r-
g esde treize paumes ,, ôc pour Je moins une
fois aufli hautes. A preiènt elles font en d u is
tes de chaux ,, enforte qu’on- ne fauroit plus-
l&s voir.. Comme il n’y a. rie-n, autre ehofe d^.
remarquable fur- ce chemin , il faut que naus> j
parlions un peu de Larnica.. C’eft uii B o u r ^
aqÙ l’on" voit eneoretme Eglife aflez atltiqne ,,
avec une? Tour ,*parmf p 1 uheuç§jantres-ruïnes.ï
Ceft-là. que demeurent les Marchands Euro-
peens qui font tous François,. quoy qu’il s’y
eiv