
ter avec les sauvages, je n’eu saurais imaginer
aVec qui j’eusse eu dés périls à courir.
Mes journées, dont je vàriois les Occupations
et les plaisirs, s’écouloicnt comtnë par
lè pasSé , sans inquiétude et sans troubles.
J’avois recommencé meS chassés •, més hôtës
ïri’y süivoiènt alternativement ; mais je mê
faisois accompagner de préférence pat le
j eune Caffre qui me dormoit le pl aisir de-voir
tomber tantôt un gttou, tantôt une autre
pièce qu’il ahattoit de Sa sagaye redoutable,
àVéê àütaht d’adrésSe qu’il én avoit Uiônlré
pour abattre lé inôuton. Dans unfe dé nos
courses, il m’aida à tüei un hippopotame
maie et de la plus grande taille ; Cè fût lé Seul
que nous rencontrâmes, peut-être aussi lè
seul qui fut à dix lieues à la ronde ; lés coups
dé fusil qui tonnoiént dé toûs côtés depuis
le Uiatin jusqu’au soir^, aVoïëttt sans douté
écarté tous leS autres. Jë ne trouvai point
à ëeluifrcile goût qüi iti’avoit t'aiit datte daiiS
la première femelle que nous avions ttiëe ;
mes gèn'sprétëndoiënt qu’il étoit trop "vieux,
et que d’ailleurs lès femelles l’emportent
pour la délicatesse : son lard étoit d’une consistance
plus solide, mais moiUs épais qute
celui des femelles, qui ne différé en rien de
ce que nous appelons en France petit sedé ;
et, par-dessus tout, il portoit une ranciditë
rebutante pour un gosier qui n’est pas hot-
tentot. Les Caffres, qui d’ailleurs n’aiment
point la graisse autant que les Hottentots,
n’en fais-oîeiit pas beaucoup de cas, et préféraient
leurs boeufs ; le mouton même ne les
tentoit guère , raison suffisante pour n’en
point élever chez eux.
Je n’avois pas encore remarqué de près
les bêtes à cornes qu’ils aVoient amenées,
parce que, dès là pointe du jour, elles s’égaraient
dans les taillis et les pâturages, et
n’étoierit ramenées qu’à la nuit par leu rs conducteurs
; mais, un jour, m’étant rendu de
fort bonne heure dans leur kraal, jé fus
étrangement surpris au premier aspect de
quelques-uns de ces animaux ; j’avois peine
à les reconnaître pour des boeufs ou des vaches,
ñon, parce qu’ils étaient infiniment
plus petits que les nôtres, puisque je leur re-
connoissois les mêmes formes et les caractères
primordiaux.auxquels je ne pouvois
pas me tromper, mais à cause de la variété
des diverfêcontours et de la multiplicité dé
leurs cornes ; elles ressembloient assez à ces
lithophyles marins connus des naturalistes