ses de la nature, plus exigeante encore dans
les climats brûlans que dans les pays tempérés,
dans l ’impuissance d’associer son sort
à celui d’une bleftiche qui le rendrait heureux
, n’a d’autre parti que de s’unir à une
Hottentote ; de-là cette prodigieuse quantité
de basters blancs qui inondent actuellement
les colonies : le sang turbulent de l ’Européen
circule et fermente dans leurs veines;
il en peut à tous momens résulter des
troubles, que les colons trop dispersés pqur
se réunir assez tô t , n’auront ni le temps ni
le pouvoir de prévenir.
On fait monter cette race bâtarde à un
sixième de tout ce qu’il y a de Hottentots
dans les colonies; l ’époque de ce mélange
remonte tout au plus à celle *de l ’établissement
hollandais, c’est-à-dire à cent trente-
six ans. I l n’est pas difficile de présumer
que, lors même que la communication avee
les Hottentotes encore sauvages n’auroit pas
tardé à s’établir, elle n’a dû être ni aussi
facile ni aussi générale que de nos jours; et
certes, d’un antre côté, la population de la
colonie ne montait pas comme aujourd’hui
à vingt-quatre mille blancs. Cette observation
suffirait seule pour donner une idée dq
la progression identique des uns et des au-4
très; chaque jour la race hottentote, soumise
aux colonies, s’éloigne de son caractère
et de son origine ; elle s’abâtardit et se
confond par son mélange des nègres et des
blancs; sa dégénéràtion ¿’accélère; ellé disparaîtra
tout-à-fait. Le tempérament phleg-
matique et froid du Hottentot arrête assez
déjà les progrès de sa postérité, tandis que la
même cause chez la femme produit un effet
tout contraire, et la rend très-féconde : les
Hottentotes obtiennent de leurs maris trois
ou quatre enfans tout au plus; avec les nègres,
elles triplent ce nombre, et plus encore
avec les blancs.
Si le baster est d’un naturel méchant, s’il
est hardi, vindicatif, entreprenant, perfide,
seroit-ce, hélas ! parce qu’il est le produit
d’un blanc et d’une Hottentote, et que les
enfans tiennent plus du père que de la mère?
Cette présomption, tout affligeante qu’elle
soit pour notre espèce, ne sera pas contredite.
S’il arrive, ce qui est bien i;are, qu’une
femme blanche ait des privautés avec un
Hottentot, le fruit qui en provient a toujours
la bonhomie, les inclinations douces
et bienfaisantes de son père : ces exemples,