
indélébile qu’on reconnoît jusqu’après la
quatrième génération.
La copulation des femmes hottentotes
avec les nègres, donne naissance à des individus
bien supérieurs à ceux dont je viens
de parler : ils sont d’une stature plus belle
et plus distinguée ; ils ont une figure plus
agréable et plus revenante; leur couleur qui
tient le milieu entre le noir du père et le
fond olivâtre de la mère, est bien moins
choquante pour les yeux. Leurs qualités
physiques et morales sont aussi très-différentes
, on les recherche pour le travail;
mais ce qui les rend sur-tout estimables et
très-précieux, c’est qu’ils joignent à beaucoup
d’activité, sans turbulence, le mérite
d’une fidélité qui ne se dément jamais, e t
qui n’est guère le partage d’aucun baster
blanc ; malheureusement cette espèce-là
n’est pas la dominante, à cause de la difficulté
d’unir ces Hottentotes aux nègres,
dont elles ne font aucun cas.
I l eût été depuis long-temps de l ’intérêt
public et particulier des colons d’exciter
l ’administration à propager cette espèce
d’hommes ; les sacrifices n’anroient pas été
bien on é reu x , et le prix des avances et
des frais se seroit retrouvé par la suite au
centuple.
Nous ne sommes plus dans ces siècles
d’ignorance sacrée, où tout ce qui étoit noir
étoit anthropophage ; les Espagnols eux-
mêmes ne croient plus aujourd’hui, comme
au temps de leurs barbares incursions au
Pérou, qu’une belle ame ne paisse exister
que dans nn corps blanc. Les voyageurs, et
plus qu’eux une saine philosophie, nous
apprennent qu’une vilaine enveloppe peut
couvrir un diamant précieux. Parmi les
diverses nations nègres qui bordent les côtes
occidentales de l’A frique, quelques-unes se
distinguent des autres par un naturel plus
social, par des inclinations plus nobles, par
une aptitude et une énergie plus grandes ;
c’est cette espèce qu’il eût fallu préférer pour
la répartir dans la colonie, en lui accordant
toute franchis^; les colons auroient favorisé
de tout leur pou voir, l ’union de ces nouveaux
venus avec les Hottentotes ; ces
femmes les voyant libres, ne les auroient
plus dédaignés et se seroient bientôt accoutumées
avec eux : c’est alors que se fût accrue
une génération d’hommes qui, réunissant
au naturel pacifique et doux de leurs