époques de sécheresse et de pluie ; cette division
est générale pour l’habitant des tropiques
; ils la sous-divisent par les lunes ; ils
ne comptent plus les jours si le nombre excède
celui des doigts de leurs mains, c’est-
à-dire dix. Passé cela, ils désignent le jour
ou le temps par quelqu’époque remarquable
; par exemple, un orage extraordinaire,
un éléphant tu é , une épizootie, une émigration,
etc. Ils indiquent les instans du
jour par le cours du soleil. Ils vous diront
en montrant avec le doigt : cc II étoit l a
» quand je suis parti, et ÊA. quand je suis
» arrivé». Cette méthode n ’est guère précise;
mais malgré son inexactitude, elle
donne des à^peu-près suiîisans à ces peuples,
qui n’ayant ni rendez-vous galans, ni
procès à suivre, ni perfidies à commettre,
ni lâchetés à publier, ni cour flétrissante et
basse à faire à d’ignares protecteurs, et jamais
une pièce nouvelle à> siffler, voient
tranquillement le soleil achever son cours,
et s’inquiètent peu si vingt mille horloges
apportent aux uns la peine, aux autres le
bonheur.
Quand les Hottentots sont malades, outre
les ligatures dont j ’ai parlé , ils ont recours
a quelques plantes médicinales qu’une pratique
usuelle leur a fait connoître. Ils ont
parmi eux quelques hommes plus instruits
en cette partie et qu’ils consultent ; cependant
comme il n’y a point de science plus
occulte que la médecine, et que les maladies
internes ne parlent point aux y eu x d’une
maniéré sensible, ils sont fort embarrassés
pour les gouverner; mais à cela près de quelques
victimes , ils en imposent tout autant
que chez nous par leur grimoire, et démontrent
clairement que la maladie étoit incurable
quand le malade est mort. Ils s’entendent
un peu mieux à panser et à guérir les
plaies, même à remettre des luxations ou
des fractures : il est rare de voir un Hotten-
tot estropié.
Un sentiment bien délicat pour des sauvages
les fait se tenir à l ’écart lorsqu’ils sont
malades, rarement les apperçoit-on; il semble
qu’ils soient honteux d’avoir perdu la
santé ; certes il n’entre jamais dans l ’imagination
d’un Hottentot d’exposer son état
pour exciter les secours et la commisération ;
c’est un moyen forcé, mais inutile dans un
pays où tout le monde est compatissant.
Ils nont nulle idée de la saignée et de