prendre le premier possession d’un pays si
rare et si curieux; je me voyois arrêté tour-
à-tour par le découragement, èt entraîné
par la reconnaissante amitié* Je pris donè
mon parti, et me décidai à gagner Comme je
lé pouf rois l’autrè extrémité du défilé. L ’escarpement
et les fondrières de cette traversée
me parurent effroyables ; C’est pourtant
le chemin ordinaire des celons dè oés quàt-
tierS-là, qui préfèrent de risquer dè s’y
perdre et d’ÿ culbuter, plutôt que dè s’unir
pour y faire une fonte commode, on du
moins quelque* réparations: preuve insigne
de leuïf paresse et de leur indolence.
J’osai me charger de ce soin pour moi*-
même : j’employai la journée du o4 à faire
couper des branches pour combler les endroits
les plus enfoncés, et les recouvrir
«Vec des terres* des pierres et du sable. Je
réussis dans mon opération ; et le $5, en
quatre heures dé temps, grâces aux précautions
que nous prîmes, et toutes lès peines
qUe se donna de bien bôn gre font mon
monde, àquelques avaries près, nous eûmus
l ’inexprimable bonheur de sauter l ’affreux
précipice, le dernier qui dût nous faire
trembler : leâ colons taoramest cet horrible
chemin Grooie-Mjo$ter-tto#çhf le grand Coin
de Moster.
Nous rampâmes au p ieddeson revers. Le
jour suivant, nous arrêtâmes, dans la matfi
né e , à l’entrée du Rxxotye - Sand, près des
ruines d’une habitation qui paroissoit depuis
long-temps abandonnée.
Ce canton, suivant moi, est improprement
nommé Rooye-Sand (Sable rouge) ; je
n’y en ai point vu de cette couleur: j ’ai fer
marqué q u ’au contraire il étoit décidément;
jaune.
Ce pays est riche en bled ; les moissons y
sont superbes, et s ’y montrent par-tout,-en
abondance ; des sites heureux nous offroient,
de temps en temps, des habitations plus
riantes les unes que les autres, ¡et la variété
des constructions répandoit sur tontes -ces
campagnes un intérêt dont f’oeil étoit -agréablement
frappé. *il est possible qu’accoutumé
depuis seize mois àdes spectacles d’une
nature plus fonte et mieux pronmteée, le
cxmtrasfe des pays .¡fauvages nt de leurs demeures
, aussi tristes que ra re s , avec le nouvel
ordre de choses qui se présentait a
mes regards, fît sur mon imaginatian une
impression plus v iv e | quoiqu’il eu ¡soit, je