fort bons après les avoir fait cuire. Quatre
ou cinq coups de fusil me procurèrent plus
de quarante gelinottes d’une très-belle espèce
, habituées à venir s’abattre par milliers
sur les bords de cette fontaine. Les Hotten-
tots des colonies les nomment perdrix na-
maquoises, parce que dans la saison des pluies
tontes partent pour se rendre vers ce pays.
On trouve en Afrique deux espèces différentes
de ces gelinottes, nommées également
par les colons perdrix namaquoises :
l ’une d’elles, celle dont il est question ic i , se
distingue par sa queue longue et pointue
comme celle du ganga des Pyrénées ; elles
sont toutes deux d’une petite taille et fort
abondantes, notamment la première espèce
qui se trouve dans tonte la colonie : quant à
l ’antre, elle n’habite que le pays des grands
Namaquois, et ne vole point en grandes
troupes. Je parlerai de ces deux espèces nouvelles
dans mon Ornithologie d’Afrique.
A dater du moment où nous décampâmes
de la Fontaine du Kriga, nous ne trouvâmes
plus que des plantes grasses et des sauterelles
; nous étions dans un lieu de désolation.
Quatre de mes boeufs n’ayant plus la
force de suivre restèrent sur la place : j ’eus
le désagrément de voir que tons mes chiens
hoitoient et se traînoient ave© effort, la
plante de leurs pieds étant usée et déchirée
jusqu’au vif; je les fis graisser, afin qu’ils les
léchassent, et on les plaça tous sur les voitures
: mes chevaux avoient gagné la même
maladie que mes boeufs. Je fis faire avec des
peaux des espèces de petits sacs ou bottines,
et après avoir bien graissé les pieds de ces
chevaux, je les leur attachai au-dessus du
tarse. J’aurois bien voulu faire à mes boeufs
la même opération, mais ces animaux indociles
ne s’y seroient pas prêtés tranquillement,
d’ailleurs les peaux et la graisse n’au-
roient pu suffire : les roues de mes chariots,
que je n’avois point baignées depuis longtemps,
jouaient en marchant comme autant
de cresselles. ,
Après trois campemens différens sur les
bords d’un torrent nommé Kriga par les
Hottentots, et avoir passé un marais desséché
que forment les différens coudes du même
torrent, et qui pour cela est appelé Kriga-
P^aley ( Mare ou Lac du Kriga ) , nous passâmes
h-Loury-Fontyn ( Fontaine du Loury),
et gagnâmes ensuite le Traha et le, Kauha.
Tous ces noms désignent différentes fontai