tuai ^encore, chemin faisant , une canne-
pétière d’une espèce nouvelle. Le jour suivant
, nous fûmes rendus de bonne heure à
la rivière du Sondag, après avoir passé un
petit torrent nommé Joghem-Rivier. Ce séjour
moins affreux servit du moins à ranimer
mon espérance ; de superbes bosquets
de mimosa que le fleuve arrosoit, offroient
de toutes parts un coup-d’oeil magnifique p is
étoient en pleine fleur , et répandoient autour
de nous leurs suaves et délicieux parfums;
mille espèces d’oiseaux et d’insectes
superbes, attirés dans ces beaux lieu x , m’y
retinrent jusqu’au 8. Malgré la forte provision;
d’épingles. que j’avois emportée du
Cap, je m’apperçus que j ’allois en manquer ;
il me vin t dans l’esprit de les remplacer par
les plus petites épines du mimosa, qui me rendirent
le même office.., ,
En laissant le -Sondag derrière mo i, je
rencontrai seize Hottentots, avec armes et
bagages,, sur les bords du Su>art- Rivier
( rivière Noire) ; ils quittoientle Camdebo
pour gagner au pied des Sneuw-Bergen la
horde que nous y avions laissée ; ils m’apprirent
qu’ils étoient forcés à cette émigration
par des troupes formidables de JBossismans,
qui mettoient tout à feu et à sang
dans le Camdebo, dont ils incendioient les
habitations, pour en enlever les munitions,
les armes et toutes les richesses. Rien ne
pou voit me contrarier davantage, que cette
nouvelle indiscrète autant qu’inattendue;
elle jeta d’abord l’alarme dans tous les esprits,
et fît renaîtreles anciennes terreurs.
Persuadé que de plus longs éclaircissemens
ne serviroient qu’à troubler davantage ces
foibles imaginations, j ’ordonnai à tout mon
monde de me suivre à l’instant même : déjà
l ’on pari oit de rebrousser chemin, et je vis
l ’heure ou mon autorité alloit être tout-à-
fait méconnue.Les plus¡ braves de mes gens,
qui ne balànçoient point a ine suivre, 'entraînèrent
heureusement tous lès autres; je
m’étois apperçu que le nommé Slingèr, dont
j ’avois eu à me plaindre au camp de Koks-
Kraal, montroit encore ici plus de résistance
; que dans cette journée même, il avoit
fait son service d’une manière équivoque ;
je me déterminai, pour la première fois, à
faire un exemple qui intimidât les lâches
camarades qu’il avoit séduits. Arrivé , le
soip, à la rivière Camdeboo, qui tire son
nom du pays qu’elle traverse, je luisigni