
la vie qu’à l ’un des deux, certes d’horribles
distinctions n’ordonneroient point l’assas-!
sinat d’une mère, et l ’enfant ne seroit pas!
épargné.
Je me suis informé des Hottentots mêmes,
s’il étoit vrai qu’une mère qui accouche de
deux enfans à la fois, en fit périr un sur-
le-champ : d’abord ce crime contre nature:
est fort rare, et révolte ces nations 3 mais i|
prend sa source, le croiroit-on ? dans l’amour
le plus tendre. C’est la crainte de ne pouvoir;
npurrir ces jumeaux, et de les voir péril
tous deux, qui a porté quelques mères à eJ
sacrifier u n 3 au reste, les Gonaquois sonl
exempts de ce reproche, et je les ai vus s’inl
digner de ma question. Mais de quel droij
oseroit-on faire un crime à ces sauvages dl
cette précaution dont j’ai donné du moins!
un motif plausible, lorsqu’au sein des pays!
les plus éclairés, on voit chaque jour, mal!
gré les hospices ouverts par la bienfaisance/
des mères assez dénaturées pour expose!
elles-mêmes et abandonner dans les rues Iff
fruit innocent de leurs entrailles ?
C’est donc calomnier ces peuples que de 5
donner comme une pratique constante quei|
ques actions barbares qu’ils désavouent el
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démentent si bien par leur conduite : j’ai
rencontré dans plus d’une horde, des mères
qui nourrissoient leurs jumeaux, et ne m’en
paroissoient pas plus embarrassées.
If ¿Des voyageurs cependant n’ont pas craint
d’attester l ’usage de cette, barbarie«, c’est avec
aussi peu de vérité que M. Sparmann lui-
même s’exprime ainsi dans son Voyage au
Cap, pag. 75 du tome I I , touchant le sort
des ènfans à la mamelle qui perdent leur
;'|(pre. cc Une antre coutume non moins' hor-
jB^ble, qui n a jusqu’à présent été remarquée
» par personneymais dont l ’existence chez les
^Hottentots m a été pleinement certifié.!?,
» c est en cas de mort de la mère, d’enterrer
»: vivant avec elle son enfant à la mamelle *
»! cette année même, dans l’endroit où j ’étois
» alors, le fait qu’on va lire étoit arrivé. —
» Une Hottentote étoit morte à cette ferme
» d’une fièvre épidémique. Les autres Hot-
» tentots qui croyoient n’être pas à portée
» d’élever l’enfant femelle qu’elle avoit lais-'
| | é , ou qui ne vouloient pas s’en charger ,
» i’avoient déjà enveloppé vivant dans une
» peau de mouton pour l’enterrer avec sa
e unte mère 3 quelques fermiérs du voi-
sinage les empêchèrent d’accomphr leur
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