
toujours trop tard quoiqu’ils l’épient sans
cesse ; je dirai quelque chose de ces Hous-
waana, lorsqru’en passant sous Îe tropique
je visiterai leurs hordes.
Un soir que, retiré dans ma tente, je reportais
sur mon Jqurnal les événemens du
jo u r , tandis que tout mon monde faisoit
cercle autour do feu et fumoit sa pipe, des
éclats de rire multipliés* qui vinrent frapper
mon oreille, excitèrent ma curiosité. J’en-
tandis un de mes matadors qui racontait
aux autres une découverte qui excitait d’autant
plbs leurs éclats qu’elle les surprenoit
davantage , et qu’ils la prenoient pour un
conte forgé à plaisir par mon bel-esprit ;
celui-ci s’eflbrçoit cependant de la lëur persuader.
I l leur disoit sur-tout que, lorsqu’il
m’en auroit fait part, je ne tiendrois plus
en place, que je ne in’en fusse convaincu par
mes propres yeux. Leur rire immodéré Ce-
commençoit'alors de plus belle; ils partaient
tous à la fo is , et paroissoient s’impatienter
que mon heure dfe prendre mon lait ne fut
point encore arrivée. J’appelai Klaas , et
j ’appris par lui , que le chasseur Jean les
assuroit avoir découvert, dlns l’après-dîné,
qu’une des Hottentotes de la horde avoit
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pette conformation particulière que, jusqu’à
ce moment, j’avqis prise pour une fab le ,
parce que je ne l ’avois vue dans aucun des
pays, par où nous avions passé, malgré toutes
informations et mes recherches, quoiqu’un
antre de mes gens m’eût précédemment
attesté le même fait, et que tante ma
troupe en eût eonnoi&sanee par des ouï-dire
et . par une vieille tradition assez généralement
répandue : je vis v enir Jean, qui me
raconta avec le plus grand détail et dans
toute l’énergie, je devrois dire toute l’ingénuité
de son langage, ce que le hasard le
plus inattendu, disoit-il, lu i avoit permis
d’examiner à son aise , et bien à découvert.
J’étais y en effet, très-curieux d’éclaircir
au plutôt ce point très-intéressant d’histoire
naturelle et de l’histoire , que j’avois plus
d’une fois trouvé consigné dans divers ouvrages
et dans des romans, tels entr’autres
que les Voyages de Jean Strueys. En consé-H
quence , dès le lendemain, je me rendis à la?
horde voisine avec mon ïlottentot, qui re-*.
connut sur-le-champ la femme dont la conformation
ÿavoit si* merveilleusement étonné
: il me la fit remarquer ;»elJ© était mariée,
mère de plusieurs en fans, et déjà dans la