rares; mais ce qui n’est pas moins digne de
remarque, c’est que dans ces cas, ainsi quel
dans toutes les autres querelles, il n ’y a
cune loi prévue, aucune coutume établie!
pour y mettre ordre ; il faut regarder comme
des futilités ce qu’a dit Kolbe de leur cours
de justice, de leur manière de procéder dans
les affaires civiles, du conseil supérieur de
la nation, des prisons, des assemblées publiques
, en unjnot de toutes ces institutions!
qui ne conviennent nullement au nom sau-l
vage , puisqu’un peuple ainsi gouverné n ef
différeroit de nous que par sa couleur et son!
climat.
Je n’ai jamais v u , je n’ai point apprisl
qu une querelle ait fini par un meurtre J
mais si ce malheur ar ri voit, et que le morir
lût regretté, la famille, très-modérée dans
sa vengeance, se eontenteroit de la loi duj
talion : pour fin crime aussi grave, toute la
horde poursuivroit l’assassin, et le foreeroif
de s’expatrier s’il échappoit à la mort.
La polygamie ne répugne point aux Hot-
tentots, mais il s’en faut de beaucoup qu’elle
sort gene'ralement établie chez eux; ils prennent
autant de femmes qu’ils veulent, c’est-
à-dire en proportion de leur tempérament; j
ce qui réduit ordinairement ce besoin à une
seule.
1 Mais on ne voit pas une femme vivre en
même temps avec deux hommes, et la sage
nature, qui voulut qu’un père pût avouer
son fils, imprima dans le coeur d’une Gona-
quoise une invincible horreur de cette infâme
prostitution; elle révolte ces peuples,
au point qu’un mari qui auroit connois-
sance de la plus légère infidélité, pourroit
tuer sa femme sans courir le risque d’être
inquiété pour cela.
On sent bien que cette remarque souffre
quelques exceptions, et l ’on se rappelle avec
quelle familiarité les premiers Hottentots
libres que je rencontrai, vinrent se mêler
parmi les miens ; mais plus voisins de la
colonie, l’exemple est pour eux un séducteur
bien engageant; j’avoue même qu’il
seroit rare de voir chez ces demi-sauvages
le noeud conjugal résister aux sollicitations
et aux cajoleries d’un Européen; la Hotten-
tote, honorée par sa défaite avec un blanc,
ne voit plus son mari qu’avec une sorte de
hauteur, et le quitte avec mépris ; celui-ci,
de son côté, se console bientôt, et se laisse
aisément appaiser par de légers présens ; mais