
charmante et rare espèce ; la description
qu’il en avoit envoyée à M. le professeur
Allaman, et que ce savant a publiée, est de
la plus grande exactitude; on regrette cependant
que la figure qu’on en a donnée en
même temps soit défectueuse et mal rendue.
Cet animal, qui par les formes ressemble à
un petit boeuf, ne se fait pas mieux eonnoître
dans les planches de la traduction française
du docteur Sparmann, en ce que l’auteur de
ces planches ou des dessins qui les ont produites
, non content de lui donner l ’encolure
et la croupe du cheval, a encore ajouté’
sa queue, ce qui n’est pas v ra i, le gnou
ayant précisément celle du boeuf. Les Hot-
tentots nomment cette gazelle nou, précédé
du clappement de la seconde espèce que j’ai
indiqué plus haut; c’est probablement ce
clappement qui a engagé le colonel Gordon,
à ajouter nn g au nom propre, ce qui produit
à-peu-près la même manière de le prononcer
; le docteur Sparmann écrit gn n ,
parce que l ’u suédois et allemand se prononce
pu, Les traducteurs devroient prendre
en considération ces petites différences
qui peuvent occasionner des erreurs,
relativement aux noms propres des ani-*
maux, qu’il est essentiel de ne pas défigurer.
Cette nnit fut tranquille; nos boeufs étoient
attachés près de nous avec leurs grandes courroies,
et nos chevaux avec leurs longes; le
liurlemeflt de quelques lions qui se fai-
soient entendre dans les montagnes ne nous
alarmoit point pour eux; en général nos
inquiétudes et nos embarras à cet égard
avoient diminué en proportion du train qui
nous suivoit.
Le 5 du mois, étant partis de grand matin,
nous arrivâmes au kraal des Caffres que nous
avions cru rencontrer la veille; nous n’y
trouvâmes pas un seul habitant ; la plupart
des huttes étoient encore entières ; quelques
unes seulement avoient été brûlées :
j’en vis sept rapprochées et groupées ; le surplus
, qui pouvoit monter à cinquante pu
soixante, étoit épars de côté et d’antre
dans l ’étendue d’une demi-lieue ; c’est-là
que je m’apperçus pour la première fois que
ces peuples sont un peu cultivateurs; ils
sèment une espèce de millet, connue dans
le pays sous le nom de blé caffre. Pour la
plus grande facilité de l ’exploitation, chacun
choisit le terrein qui lui paroît le plus,
favorable à ses vues, et plaçe sa hutte au ce«,*.